Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

vendredi 27 août 2010

ASHES OF TIME (Dung che sai duk) BY WONG KAR WAI (1994)


** Pas terrible, mais pas mauvais, de toute façon c'est mon réalisateur préféré, y  aura jamais d'objectivité, ça se trouve c'est un navet.

Bon, alors déjà que j'ai un peu l'habitude de ne pas être sûre dans la chronologie de chaque film de Wong Kar Wai que j'ai vu, mais alors là j'ai jamais été aussi perdue parce que j'ai confondu des personnages.

Quoiqu'il en soit : le thème principal est toujours le même, l'amour malheureux, impossible, raté, etc.

Et on a au moins un héros qu'on identifie bien : Ou-yang Feng (Leslie Cheung, bien plus beau dans ce film avec les cheveux longs que dans Happy Together où il joue très bien le gay).
Ce mec donc, est un assassin (c'est son métier).
Il a aimé une femme, qu'il considérait tellement comme acquise qu'il est parti à l'aventure guerroyer comme samouraï, assoiffé d'ambition et de gloire et quand il est revenu, il l'a eu dans le...parce qu'elle s'est mariée avec son frère.
Alors qu'elle l'aimait elle aussi, mais elle en avait marre d'attendre (Maggie Cheung).
Il est donc devenu cynique et méchant mais on s'attache à lui quand même parce que bon, un il est beau, deux il a une raison émouvante d'être méchant.

Le reste des personnages, on ne s'attache absolument pas à eux (défaut de "Dolls" de Kitano que j'ai déjà évoqué, mais pour tous les personnages ce qui est pire) donc on les confond et on s'en fout.

Parmi eux, une androgyne amoureuse de sa soeur quand elle est un homme et en même temps de l'amant promis à sa soeur quand elle se sent femme.
Un homme amoureux de sa femme mais qui aime son meilleur ami.
Le meilleur ami de l'homme en question qui a piqué la femme de son ami (et qui a perdu la mémoire à cause du vin magique qui fait oublier son passé).
Et quand même un homme bon (mais pas beau comme par hasard) qui aime sa femme et vice versa.

LA MUSIQUE EST NULLE A CHIER.
L'IMAGE, de Christopher Doyle pourtant, est pas terrible. non plus

Seule la conclusion m'a émue : le héros, qui a bu le vin magique censée faire oublier son passé pour ne plus souffrir offert par la femme qu'il aime et qui l'aime mais qui par orgueil s'est marié à son frère qu'elle n'aimait pas, dit que "lorsqu'on ne peut pas avoir quelque chose qu'on voudrait le plus au monde, la meilleure chose à faire, c'est de ne pas l'oublier". La potion n'a pas marché, contrairement à un autre héros de l'histoire.


Alors forcément que cela m'a émue, parce que moi-même je me fais VIOLENCE pour oublier quelqu'un que je ne peux pas avoir, mais je n'y arrive PAS malgré tous mes efforts (sauf quand je nage, ce qui ne dure qu'une heure malheureusement). Et je ME CONNAIS (Gnôthi Seauton), je vais me perdre dans cette histoire ENCORE UNE FOIS, je vais encore ME CASSER LA GUEULE, et ça va faire ENCORE MAL, mais bon, comme Ou-yang Feng, comme le héros de Dino Buzzati de Un Amore, je vais le vivre à fond, TANT le bonheur de coucher avec la personne que je trouve la plus belle sur terre/du monde (c'est vrai que c'est vraiment idiot de vouloir arrêter de faire l'amour avec la personne qu'on trouve la plus belle du monde), TANT le malheur de souffrir la jalousie en permanence, l'angoisse que ça s'arrête un jour ET le fameux jour où ça s'arrêtera en me faisant mal de plein fouet, ce fameux jour où mes entrailles partiront en mille morceaux dans le cosmos, comme je l'ai vécu avec Ludovic.

Voilà : je sais déjà le futur, je n'ai pas besoin d'être voyante, ce que je ne sais pas, c'est QUAND cela va arriver.

jeudi 26 août 2010

NATATION 11 : 2 km, GEORGES VALLEREY, Porte des Lilas (20ème).

Piscine Georges Vallerey, Métro Porte des Lilas, 20ème, le jeudi 26 août 2010.

Je me suis réveillée trop tard et le temps que j'émerge, Nakache fermait dans 2 mn...(évacuation des bassins à 16h30, c'est vraiment abusé pendant les vacances !!!). 
Georges Rigal : fermée pour travaux.
Espace Forme Ménilmontant (privé) : c'est fermé le jeudi.
Piscine Parmentier (métro Goncourt au fond de l'avenue Parmentier) : fermée pour travaux.
LA RAGE. Heureusement que Georges Vallerey était ouverte, hein !

Arrivée dans le bassin : 18h05
Départ : 19h10.

Piscine de 50 mètres.

10 longueurs brasse X 50 m
10 longueurs crawl X 50
10 longueurs brasse X 50
10 longueurs crawl X 50

Soit 1 km en brasse, et 1 km en crawl, 2 km en 1h, c'est la moyenne à laquelle je dois me tenir.

Voili voilou.
J'ai pas pu nager mes longueurs sup habituelles pour le plaisir, y avait trop de monde à 19h pour le cours d'aquagym.

Je ne suis pas contente car à cause des chips à gogo de la veille, ben je fais 54 kilos, 500 donc j'ai pris 1 kilo, et ce malgré les 5 heures de marche en forêt (Fontainebleau avec Julien) qui m'ont tué les pieds, rien n'y fait, j'ai pris un kilo. C'est pourquoi vendredi et lundi, faut que j'assure à profiter des derniers jours de la piscine à pas d'heure, sinon je vais regretter de ne pas l'avoir fait.

mardi 24 août 2010

NATATION 10 : 2 km, Piscine Alfred Nakache, Belleville, 24/08/2010.

Ben j'ai fait mes 2 km en 1 heure aujourd'hui, c'est trop cool, non ??
(mais c'est parce que je fais plus de crawl que de brasse, ça va plus vite, c'est uniquement à cause de ça, faut pas se leurrer...avant je faisais que des brasses, trop feignante ; maintenant je suis toujours feignante mais dans l'autre sens : je veux que ça se finisse vite et donc je reste plus 2 heures)

14h35 : arrivée dans l'eau
15h37 : c'est ce qu'indiquait la pendule à la fin de mes 2 km

30 longueurs en brasse X 25 = 750 mères

50 longueurs en crawl X 25 = 1250 mètres

Piscine Alfred Nakache, rue Denoyez, Belleville. (Georges Rigal était fermée)

Coup de gueule : je ne comprends pas non plus pourquoi il n'y a pas des lignes DANS TOUTES LES PISCINES MUNICIPALES pour la "brasse "; le "crawl" ; le "dos crawlé" et le "papillon". Franchement, y a pas 36 nages, y en a 4 !!! 4 LIGNES, c'est faisable, non ??? J'en ai MARRE de me prendre des gens en dos crawlé dans toutes les piscines...

lundi 23 août 2010

MA GOURDE ECOLOGIQUE SIGNEE PHILIPPE STARCK



Je cite : "Afin de promouvoir et valoriser la consommation d’eau du robinet, Eau de Paris a créé une gourde dessinée par Philippe Starck et conçue en lien avec la Fondation France Libertés.

Boire l'eau du robinet permet d’économiser environ 10 kilos de déchets par an et par personne.
L’objectif de cette action d’envergure est d’offrir à ces enfants un objet qui leur permette de boire de l’eau du robinet en toute circonstance et de limiter ainsi la consommation d'eau en bouteille, génératrice de déchets plastiques. L’eau de Paris, disponible sans emballage, est en effet jusqu’à 1000 fois plus écologique que l’eau en bouteille, et sa consommation permet d’économiser environ 10 kilos de déchets par an et par personne.

Où se procurer une gourde?
Les gourdes sont disponibles au prix de 3€ dans la nouvelle boutique Eau de Paris du Pavillon de l'eau ".
www.eaudeparis.fr





La feuille d’eau est née de la volonté d’Eau de Paris, associée à Philippe Starck et à la Fondation France Libertés, d’offrir un écrin de qualité à l’eau de Paris et, d’inciter encore et toujours à la consommation de l’eau du robinet, tout essayant de sensibiliser les Parisiens à la question de l’eau, un bien commun de l’humanité. La feuille d’eau est une alternative design et écologique, qui évite de générer des déchets inutiles.

Prix : 3 euros

ps : penser à l'offrir à Maria sensible au gaspillage de bouteilles d'eau en plastique. J'en ai offert une à Kimo.

CRITIQUE : "L'eau bien commun de l'humanité" sachant que les pays défavorisés ont leur eau privatisée appartenant à des multinationales, c'est un slogan franchement débile !!!

Je propose :

"L'eau droit vital pour tous"

"L'eau or bleu de la Terre"

"L'eau source de vie" (existe déjà en pub je crois)

Comment venir

Pavillon de l’eau
77, avenue de Versailles 75016 PARIS
Pour tous renseignements : 01 42 24 54 02

• Accès en métro :

Ligne 10
Station Mirabeau, Javel ou Eglise d'Auteuil
• Accès RER :
Ligne C
Station Javel
• Accès en bus :
Lignes 22, 62 ou 72
Arrêt Mirabeau
• Station Vélib'
Pont Mirabeau 

Pour la petite histoire : je ne l'ai plus depuis, je l'ai offerte en avril 2012 à Dietmar, mon amant photographe allemand à Astana, en la lui lançant tandis qu'il me disait adieu dans le train en partance pour la mer Aral.
Il avait en effet oublié d'acheter de l'eau minérale or son voyage allait durer trois jours...mais il était possible d'acheter de l'eau dans le train bien sûr.

dimanche 22 août 2010

WILLY RONIS à LA MONNAIE DE PARIS, 11 quai de Conti, métro St-Michel, (6ème arr) DIM 22/08/2010.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas été émue à une exposition et qu'elle me donne envie de faire quelque chose.
Je voudrais un argentique, mais bon, plus raisonnablement, un réflex numérique serait une meilleure idée. Bref, les œuvres de Willy Ronis qui m'ont touchée entre autres :


Les adieux du permissionnaire, 1963.

 
Fondamente Nuove, 1939.

Wernigerode, 1967.

Sur la Marne à Champigny, 1957.

La Guidecca à Venise, 1981.



 Le Petit Parisien, 1952.



Le Nu provençal, Vaucluse, 1949

Deena de dos, Paris, 1955.


Jean-Paul Sartre, 1956.

Jacques Prévert, 1941.

La Chevelure, Paris.

mercredi 18 août 2010

NATATION 9. PISCINE GEORGES RIGAL.

Motivée par ma pesée chez le Gynéco aujourd'hui, où à poil sur la balance je faisais 53,5 kilos (mais oui ! Incroyable, non ??? Je me suis pesée habillée : 54 et des poussières !).Mais il me reste TOUJOURS des cuisses d'enfer...et mes épaules, si elles se sont largement améliorées ressemblent toujours un peu à des épaules de camionneur...et c'est pas la natation qui va m'aider d'ailleurs, mais bon, transformer la graisse en muscle, c'est déjà ça et là je sens mes abdos qui me font mal, j'adore ça ! Mais...il me reste toujours un p'tit bidon (qui grâce à la natation s'est réduit tout de même) et je voudrais vraiment qu'il disparaisse, mais la priorité, ce sont mes CUISSES.

Je suis donc allée motivée pour nager 2h de 18h à 20h. Mais en fait après, en nageant, je me suis dit que je ferai 2 km, point. Parce que lorsque j'en fais trop, après le lendemain, je n'ai plus envie d'aller nager ; or moi aller nager tous les jours pendant les deux semaines qui me restent avant la rentrée, c'était mon objectif et je ne le fais pas. En tout cas, quel bonheur cette piscine en été qui ferme à 20h30 !!!

Donc, today, j'ai compté à rebours pour le fun :

- de 80 à 70 = brasse
- de 70 à 60 = crawl
- de 60 à 50 = brasse
- de 50 à 40 = crawl
- de 40 à 30 =brasse
- de 30 à 20 = crawl (c'est là que je décide de nager les 20 longueurs qui restent en crawl uniquement)
- de 20 à 10 = crawl.
- de 10 à 0 = crawl.

= 750 mètres en brasse
= 1250 mètres en crawl (1km250)

J'ai décidé ne plus tenir compte des 10 longueurs supplémentaires que je fais parfois, estimant qu'elles doivent être faites pour le plaisir de nager uniquement et non pour la performance personnelle. Il n'y a pas que le régime et la performance, il y a aussi le pur plaisir de nager (mais je compte quand même dans ma tête, eh eh).

Donc je suis rentrée dans le bassin à 18h10 et je suis sortie à 19h20
J'ai donc fait 2km en 1 heure 10 et c'est vraiment très bien : on nage beaucoup plus rapidement en crawl parce que c'est plus difficile de faire la feignasse dans ces lignes, les gens choisissant la brasse étant en majorité lents (malgré quelques pétasses rapides qui n'hésitent pas à vous dépasser en vous heurtant sans rien dire).

mardi 17 août 2010

HAPPY TOGETHER (Cheun gwong tsa sit), de Wong Kar-Waï (CHINE), 1997.



 
******Chef d’œuvre.

Happy Together (1997), c’est mieux que Le Secret de Brokeback Mountain (2004), mais suis-je encore objective lorsqu’il s’agit de Wong Kar-Waï ?

J’y trouve tout ce que j’aime pour ne pas me répéter : des gens qui s’aiment, qui baisent, qui sont heureux ensemble ; malheureux ensemble et…qui fument toujours beaucoup. J’aimerais bien que quelqu’un soit assez fou pour compter les cigarettes filmées pour chaque film de Wong Kar-Waï. Est-ce que c’est lui ou les acteurs ? Et son acteur fétiche ? Tony Leung, dont je suis fan aussi ?

Bref, l’histoire : deux Chinois…en Argentine. Moi je me dis : « Putain, ils parlent super bien espagnol ces Chinois ! »…En fait, j’avais oublié de mettre le film en VO, lol, la blonde quoi.

Bref : deux Chinois en Argentine. Le film commence par une scène de cul en noir et blanc (qui indique que c’est un flashback) entre les deux protagonistes qui se connaissent donc déjà. J’ai déjà craqué pour Tony Leung (Lai Yiu-fai dit Faï) rien qu’en regardant sa tête, les expressions de son visage qui sont belles, très belles.

Après on fait un saut dans le temps et on les voit se prendre la tête à chercher Iguazu en voiture, qu’ils ne trouvent pas. Ils finissent par rentrer, crevant de froid, épuisés.
Puis on passe au présent : Fai, le héros de l’histoire bosse comme rabatteur d’un spectacle de tango argentin pour touristes chinois. Il n’aime pas son travail, qu’on devine mal payé. Il fixe un autre homme, son amant du début, qui l’ignore et qui s’en va avec un occidental dans une belle voiture. Il s’agit de Po-wing, qui se prostitue. Tous les deux jouent au chat et à la souris. Ils s’aiment, ils se chamaillent, « Volvemos a empezar » (oui moi je lisais les sous-titres en espagnol) dit souvent Po-Wing, « On va recommencer ».

C’est Po-wing qui revient vers Fai, c’est lui qui l’allume, mais le plus amoureux n’est pas celui qu’on pense. Le plus amoureux des deux, c’est celui qui passe son temps à rejeter ses avances sexuelles, mais c’est aussi celui qui ne cesse de se plier en quatre pour faire la bouffe à Po-wing lorsqu’il est blessé et malade, le recueille chez lui, le lave scrupuleusement, le borde quand il dort... Rien que d’y penser, j’en ai encore les larmes aux yeux, tellement c’est beau, cette complexité humaine qui fait que ce n’est pas celui qui s’agite le plus, qui parle le plus, qui aime le plus dans une relation…Et c'est ça qu'a voulu montrer Wong Kar-Wai, ce sont tous ces petits gestes, ces actes d'amour silencieux.


Bref, on l’aura compris : Fai, c’est un peu le représentant masculine du couple : viril, silencieux, réservé mais attentionné par des actes et non des paroles et Po-wing, c’est le représentant féminin : bavard ; extraverti ; allumeur ; séducteur ; pas efféminé mais très minet, très content de son image, aimant se peigner, se regarder dans la glace. Il adore faire tourner en bourrique Fai, le rendre dingue et il y arrive parfaitement. Toutefois il apprend tout de même à Fai à danser le tango, et ça, c’est un des moments les plus heureux entre les deux parce que Fai se lâche et n’hésite pas à embrasser fougueusement Po-Wing.



Mais un jour leur relation se gâte, parce que Fai, jaloux, ne supporte pas Po-Wing sorte depuis qu’il est rétabli : il sait très bien que celui-ci va faire le tapin et donc, va voir d’autres hommes, allant jusqu’à lui offrir plusieurs cartouches de cigarettes afin que celui-ci n’ait plus besoin de sortir pour en acheter. Donc Po-Wing, qui se sent séquestré à la maison, pète un câble, décide de s’en aller, de retrouver sa liberté. Il cherche juste son passeport. Mais Fai, dès le premier soir où il a accueilli Po-Wing blessé chez lui, en lavant les vêtements de ce dernier, a pris son passeport : il ne veut pas que Po-Wing retourne en Chine sans lui.

Et là, commence l’enfer de Fai qui va souffrir sa race d’avoir perdu l’homme qu’il aime. Et c’est dur, et c’est beau à voir en même temps, parce que de même que Fai aime sans parler, il souffre aussi sans en parler.  Chang, un cuisinier qui travaille avec Fai (qui a quitté son premier boulot), va assister aux deux périodes : la période heureuse et la période malheureuse, rien qu’en écoutant Fai sans cesse pendu au téléphone. Il est un peu amoureux de Fai, mais bon, il est surtout en manque d’ami. Il a des problèmes de vue, donc s’attache à la voix des gens et n’aime pas les voix aigues. Il aime la voix de Fai. Il réussit à devenir son ami, compagnon de beuverie en tout cas, mais rien n’y fait, Fai a toujours aussi mal et n’est pas vraiment réceptif au besoin d’amitié de Chang, qui est tout seul à Buenos Aires et ne connaît personne. Il partira aussi à Ushuaia tout seul, c’est trop triste, il fait mal au cœur ce petit Chang.

Finalement, Fai quitte son logement, son deuxième travail et se reconvertit dans la boucherie. C’est Po-Wing qui reprend son logement en apprenant que Fai est parti. Fai va voir Iguazu tout seul avant de repartir à Hong-Kong et se sent triste parce qu’il pense bien sûr à Po-Wing, au fait qu’« ils auraient dû y être ensemble », en faisant un stop à Taïwan avant (pays de Chang) mais sans le voir car il n’est pas là.

Ce film est trop beau (peut-être moins beau esthétiquement que « 2046 » et « In the Mood for Love » hélas, Christopher Doyle étant le directeur de photographie des trois films mais il a dû s’améliorer pour les deux autres qui sont venus après celui-ci ; notons également que la musique est bien choisie -notamment les tangos argentins- mais ne sont PAS DU TOUT mis en valeur comme dans les deux autres films d'après).

Ce film est beau parce qu’il montre, comme sait si bien le faire Wong Kar-Wai, ces moments incroyables que nous passons à aimer et à nous rendre dingues pour des êtres humains qui traversent nos vies et que nous ne reverrons PLUS JAMAIS.  Les moments où on les aime et où ces êtres humains-là nous aiment sont les plus beaux moments de l’existence.

Et en effet, la mise en lumière de Fai se démenant par amour pour Po-Wing quand il est malade, par de SIMPLES gestes, est belle à voir. Et quand il souffre, quand tout cela est fini, on souffre aussi. Ce que j’adore dans ce film, c’est que ce n’est pas un film sur l’homosexualité, c’est un film sur l’Amour. L’Amour éphémère, celui qui se vit intensément et ne dure jamais. Celui qui rend le plus heureux et le plus malheureux lorsque la magie se finit.

RÉCOMPENSES :

•    Prix du meilleur réalisateur au Festival de Cannes 1997.
•    Prix de la meilleure photographie (Christopher Doyle), lors du Golden Horse Film Festival 1997.
•    Prix du meilleur film étranger, lors de l'Arizona International Film Festival 1998.
•    Prix du meilleur acteur (Tony Leung Chiu-wai), lors des Hong Kong Film Awards 1998.
•    Prix du film du mérite, lors des Hong Kong Film Critics Society Awards 1998.

lundi 16 août 2010

NATATION 8 : 2 km 250 mètres, Piscine Georges Rigal, 16/08/2010.

2250 mètres le 16/08/2010 (de 17h10 à 18h50) à Piscine Georges Rigal

60 longueurs X 25 mètres en brasse = 1 km 250.

40 longueurs X 25 mètres en crawl = 1 km.

Soit : 2km 250 en 100 mn soit 1 h 40, c'est bien, je suis contente de moi. :)

+ 1,9 km pour rentrer (20 mn) du métro Alexandre Dumas à chez moi (comme je le fais à chaque fois mais bon avant je ne l'écrivais pas). Pour y aller je vais en métro, parce que je suis souvent à la bourre et comme la motivation sportive part très très vite chez moi, il faut que je fonce dès qu'elle est miraculeusement en moi !!!

Aujourd'hui c'était le pied dans la piscine (il faut bien que je prenne mon pied quelque part...). Comme il pleut, il y a moins de monde évidemment, mais attention, vers 18h30, une nouvelle vague de nageurs arrive ! N'empêche, je fais 55 kilos...yes ! (en fait 54 après être allée aux toilettes, donc je me dis que je fais 55) mais ça va pas durer avec la rentrée, je suis LUCIDE. Rentrée = travail = stress = fatigue = pas de sport = bouffe.)

J'avais prévu de manger frugal style : reste de soupe + fromage blanc...Mais là, j'ai FAIIIIIIIIM !!! J'ai juste une faim de loup de malade, je sais pas quoi manger...Mais je pourrais bouffer un dromadaire. Plus raisonnablement un couscous...Pourquoi je pense à ça, parce que c'est la fin du Ramadan et qu'il y a des dattes partout, d'ailleurs actuellement j'en mange beaucoup, beaucoup (en attendant que la soupe soit réchauffée), et faut que j'arrête...Je les ai prises naturelles sans aucun additif (style glucose), et elles sont trop bonnes mais bourrées de sucre naturellement donc FAUT QUE j'arrête. J'aurais dû les bouffer AVANT d'aller et pas APRES, mais oui mais avant, j'en avais pas envie et là, j'ai envie. Voilà, typique.

Entrée libre. Pourquoi ? Parce que grève il y a : la mairie de Paris prévoit de remplacer les êtres humains au guichet par des tourniquets :

http://www.paris.fr/portail/loisirs/Portal.lut?page_id=152&document_type_id=2&document_id=83172&portlet_id=24458

Qu'est-ce que j'en pense ?
Je n'ai pas d'avis tranché.

POUR :
- Oui je suis d'accord avec l'argument de la Marie de Paris qui souligne le fait que ce n'est pas un travail valorisant : on devrait mettre de l'argent à donner de l'éducation aux gens pour ne pas que "guichetier de piscine" soit un métier.
- Oui je suis d'accord que les gens au guichet de n'importe quelle entreprise sont rarement aimables mais souvent agressifs car en ont marre des gens et deviennent misanthropes ce qu'on peut comprendre !
- C'est clair qu'avec la machine, plus de prise de tête (à attendre que ça ouvre ; à attendre que truc règle son problème perso, etc.) : on passerait le tourniquet, et hop !

CONTRE :
- ça pourrait être un job étudiant super, l'étudiant se fout de la valorisation du boulot : il a besoin de payer son loyer et/ou ses sorties. C'est un travail temporaire, utilitaire, il ne fera pas ça toute sa vie, comme le McDo sans les odeurs de hamburger, mais l'odeur du chlore.
- ça pourait être un job pour une personne qui est en grave difficulté sociale et qui aurait besoin d'un travail ou encore une personne handicapée physique ou mentale légère à mi-temps, qui aurait de quoi subvenir en partie à ses besoins de façon indépendante et ainsi faire partie de la société sans rien devoir à qui que ce soit.

Compromis :
- On a toujours besoin d'un être humain,  en cas de panne de la machine et de problèmes complexes ou pour répondre au téléphone. Il faudrait au moins sauvegarder un poste humain.

samedi 14 août 2010

NATATION 7 : 1375 m ; Georges Rigal, Samedi 14 août 2010.

Piscine Georges Rigal, XIème.
Arrivée : 16h30
Départ : 17h30
20 longueurs X 25 mètres en brasse : 500 mètres
35 longueurs X 25 mètres en crawl : 875 mètres
= 1375 mètres.
Bon, 1km 375 en 1 heure, ça va, mais 1h c'est trop juste pour être satisfaite.

jeudi 12 août 2010

UN AMOUR (Un Amore) de Dino BUZZATI, 1963 (ITALIE)


Un livre qui fait mal (tandis qu'un Amour de Swann fait rire sur exactement le même sujet : la perdition d'un homme dans un amour non-réciproque).
Au niveau du style précisément, c'est du Proust version moderne : le mimétisme de la pensée prime sur la ponctuation.
Nous sommes dans le cerveau du narrateur qui souffre, nous sommes dans son cœur qui saigne en discontinu, d'aimer à en être malade une jeune femme qui ne lui donnera jamais d'affection en retour.
Une belle prostituée vénale en pleine fleur de l'âge, dont il est amoureux ; tombé fou amoureux.
Lui est architecte, la quarantaine, bourgeois, petit-bourgeois à la vie tranquille à Milan.
L'écriture imite donc la maladie, le rythme des pensées obsessionnelles maladives, qui fusent de partout et tout le temps,  pour mieux faire mal. 
Nous assistons, impuissants lecteurs, à la déchéance d'un homme sensé, intelligent, qui a de la culture et de l'argent ; qui perd goût à la vie ; à son travail ; à ses amis et n'est heureux que lorsqu'il la voit, elle, Laïdé (qui lit Mickey), devenue contre son gré, sa seule et unique raison de vivre.
Pour elle, il s'humilie sans cesse, allant jusqu'à se déplacer souvent pour donner la pâté au chien de mademoiselle pendant qu'elle couche avec d'autres et que lui attend, comme un con pendant des heures et des heures, en ruminant contre lui-même et son manque de courage, de virilité.
Il est lucide, c'est juste qu'il n'arrive pas à agir en conséquence, parce que cette lucidité le rend très  malheureux alors que VOIR Laïdé le rend heureux.
C'est un livre poignant qui n'a nulle morale possible : le héros a sans cesse essayé de sortir de cet enfer, a mille fois pensé à tout arrêter ; mais il n'y est pas arrivé.
La personne qui le jugera aura juste eu la chance de ne jamais tomber amoureux de cette façon, la plus pathétique qui soit pour quelqu'un d'intelligent qui se respecte.

Bon, je l'ai fini chez Ezgi, à 3h du mat à Gênes, le mercredi 12 août. J'ai des passages très longs à recopier donc, je vais mettre beaucoup de temps, je le ferai au fur et à mesure...

« Grand Dieu ! était-il donc possible qu’il ne parvînt pas à penser à autre chose ? son esprit demeurait fixé là, toujours sur le même discours déchirant, et à la hauteur du Palais di Brera il se sentit pris de panique car il a compris en cet instant précis qu’il était totalement malheureux sans aucune possibilité d’en sortir, une chose absurde et idiote, mais pourtant tellement vraie et intense qu’il ne trouvait plus d’apaisement.
Il s’aperçoit désormais, pour autant qu’il tente de se révolter, qu’elle le persécute en pensée jusque dans les plus minuscules moments de la journée, chaque chose personne situation lecture souveir le reconduit vers elle de façon foudroyante par de tortueux et méchants détours. Une sorte de feu intérieur, en pleine poitrine, au plexus solaire, une tension immobile et douloureuse de tout son être, comme lorsque d’un moment à l’autre peut arriver une chose épouvantable et que l’on reste là courbé par le spasme, l’angoisse, l’humiliation, le besoin impérieux et désespéré, la faiblesse, le désir, la maladie tout cela tout ensemble mêlé, agglutiné, une souffrance compacte et totale. Et l’on comprend que c’est une histoire ridicule, insensée et ruineuse, que c’est le classique piège dans lequel tombent les poires de province, qu’il ne se trouverait personne pour ne pas vous traiter d’imbécile, et qu’en conséquence on ne peut attendre de personne ni consolation, ni aide, ni pitié l’aide et la consolation ne peuvent venir que d’elle mais elle se moque bien de lui, non par méchanceté ou par goût de la faire souffrir, mais parce que pour elle il n’est qu’un client, comme les autres, au reste, qu’en sait-elle, Laïdé, de cet amour qu’a Antonio pour elle ? elle ne peut même pas se l’imaginer une seconde, un homme d’un milieu tellement différent, un homme de presque cinquante ans. Et les autres ? sa maman, ses amis ? Quelle catastrophe s’ils le savaient. Et pourtant à cinquante ans aussi on peut se retrouver comme un petit enfant, aussi faible éperdu épouvanté qu’un petit enfant qui s’est égaré dans l’obscurité d’une jungle. L’inquiétude, la soif, la peur, l’émoi, la jalousie, l’impatience, la désespérance. L’amour !
Prisonnier d’un amour faux et trompeur, le cerveau ne lui appartenant plus, Laïdé y avait pénétré et le lui desséchait le lui mangeait. Dans le moindre repli caché de ce cerveau dans sa plus infime retraite aussi souterraine fût-ekke, partout où il pouvait tenter de se replier pour trouver un instant de répit, n’importe où, tout au fond, il la trouvait toujours ; elle ne le regarde même pas, elle s’aperçoit même pas de sa présence, accrochée dans d’impudiques danses se laissant tripoter de partout par un partenaire dégoûtant et malpropre, elle se déshabille sous les yeux du chef comptable Fumaroli qu’elle connaît depuis une minute à peine, elle, malédiction ! toujours elle, sauvagement installée dans son cerveau, et qui de son cerveau regarde tous les autres, téléphone aux autres, joue et fornique avec les autres, entre sort et s’en va toujours dans une frénétique agitation curant à ses rendez-vous ses affaires et ses mystérieux trafics.
Et tout ce qui n’était pas elle, tout ce qui ne la concernait pas, tout le reste du monde, le travail, l’art, la famille, les amis, les montagnes, les autres femmes les milliers et milliers d’autres femmes splendides, et même beaucoup plus belles et plus sensuelles qu’elle, de tout cela plus rien ne lui importait, que tout cela aille au diable, elle seule elle seule, Laïdé, pouvait le soulager de cette insupportable souffrance et point n’était besoin qu’elle se laissât posséder ni même qu’elle se montrât particulièrement gentille, il suffisait qu’elle fût avec lui, près de lui, qu’elle lui parlât et qu’au moins pour quelques minutes même si c’était contre sa volonté elle se rendît compte qu’il existait, c’était seulement dans ces trop brefs instant de répit qui ne survenaient que rarement et duraient le temps d’un soupir, seulement alors qu’il trouvait la paix.
Cette fournaise dans sa poitrine s’apaisait, Antonio redevenait lui-même, son intérêt pour la vie le travail retrouvait un sens, les mondes poétiques auxquels il avait dédié sa vie recommençaient à resplendir de leurs antiques charmes et un indescriptible soulagement se répandait dans tout son être.
Sans doute savait-il qu’elle s’en irait bientôt et que presque aussitôt le malheur l’agripperait à nouveau, il savait qu’ensuite ce serait pis encore, cela ne faisait rien, cette sensation de libération était à ce point grande, totale, que pour l’instant il ne pensait plus à rien d’autre. »
Chapitre 14, p.113 à 116.

« Il avait souvent entendu raconter, la plupart du temps par des hommes plutôt âgés, qu’ils devenaient les esclaves d’une femme seulement parce que cette femme savait leur procurer la jouissance et pas les autres. Une sorte d’envoûtement sexuel. Il s’était demandé au commencement s’il ne lui arrivait pas quelque chose de ce genre. Il a bien compris malheureusement que son est totalement différent et de beaucoup plus grave. S’il s’était seulement agi (là y a un pb de traduction, non ?) d’un lien sexuel, il n’aurait pas eu besoin de s’inquiéter. Tout pouvait s’arranger, avec une fille de ce genre, dans un simple rapport entre donner et avoir. (…)
Non. Il l’aimait pour elle-même, pour ce qu’elle représentait de féminin, de caprice, de jeunesse, de simplicité populaire, d’effronterie, de liberté, de mystère. Elle était le symbole d’un monde plébéien, nocturne, joyeux, vicieux, ignominieusement intrépide et sûr de soi qui fermentait d’une vie insatiable auprès de l’ennui et de la respectabilité des bourgeois. Elle était l’inconnu, l’aventure, la fleur de l’antique cité germant dans la cour d’une vieille maison mal famée avec comme engrais les souvenirs, les légendes, les misères, les péchés, les ombres et les secrets de Milan. Et bien qu’elle eût été déjà piétiné par beaucoup, elle demeurait fraîche encore, gentille et parfumée.
Il lui suffirait –pensait-il- que Laïdé devînt un peu sienne, vécût un peu pour lui, l’idée fixe de pouvoir entrer dans l’existence de cette fillette comme un véritable personnage, de devenir pour elle une chose importante, telle était son obsession. Il s’en fût montré plus orgueilleux que si une splendide et puissante reine, que si Marilyn Monroe était tombée à ses genoux folle d’amour. (…)
Ce n’était pas une question charnelle, c’était d’une sorcellerie plus profonde, comme si un nouveau destin, auquel il n’avait jamais pensé, l’appelait, lui Antonio, et le traînait progressivement, avec une irrésistible violence vers des lendemains ignorés et ténébreux. Et quelque côté qu’on la regardât, la situation ne laissait entrevoir aucune issue possible. Rien d’autre ne pouvait l’attendre que rage humiliations jalousies et soucis éternels. (…) ».
Chapitre 14, p. 117-118.

« Il la voyait pénétrer dans la garçonnière d’un nouveau client plutôt âgé, chez lequel elle était envoyée par Mme Ermelina, et s’asseoir après les classiques politesses d’usage sur ses genoux non sans s’être d’abord retroussé les jupons pas tant pour ne pas les froisser que pour lui faire mieux sentir la chaleur et la fermeté de ses cuisses et souriant de cette petite moue malicieuse des lèvres, sans plus de préambules, tandis qu’une grosse main se glisse sous son chemiser et déjà lui tâte les seins, appliquer sa bouche sur celle du client en un élan effronté et alors l’homme complètement excité la porte presque dans la pièce voisine, et tous deux nus sur le lit, leurs enlacements, leurs contorsions, leurs baisers, le goût qu’elle éprouve peut-être à déchaîner en lui la fougue la plus exaspérée trouvant en cela des raisons de s’enorgueillir de son propre corps avec l’espoir d’un petit cadeau supplémentaire à la fin alors qu’elle ne sait pas même comment il se nomme ni quelle est sa profession, il se peut parfaitement qu’elle ne le reverra jamais plus de toute sa vie mais pour l’instant elle l’affole et l’excite et l’embrasse avec zèle aux endroits les plus sensibles, s’amusant des spasmes de ce vieux comme une fillette qui agace un crapaud pour le simple plaisir de le voir sauter en l’air. (…) et alors, assis devant son bureau, il demeurait soudain immobile, absent, horriblement tendu, sentant bien que cette torture consumait en lui des années et des années de sa vie. Peut-être mettait-il une obscure complaisance à fantastiquer aussi douloureusement ? Ces supposition perverses ne lui servaient-elle pas par hasard à rendre Laïdé toujours plus provocante, étrangère, inaccessible et plus digne en conséquence d’être désirée et aimée ? »
Chapitre 14, p.120-121.

« Et lui, assis sur le divan, la regardait découragée. Comme elle était vraie, comme elle était pure, comme elle était belle. Jamais il ne pourrait la rejoindre. Elle était en dehors, elle était étrangère, inaccessible, elle était l’incarnation de…de…de la du…bon sang de tout ce que jusqu’ici il n’a pas eu du tout ce que jusqu’ici il a bêtement méprisé, de la folie, des nuits d’orgie que la morale condamne, de ce que l’on appelle les aventures qui sont faites de murmures dans un coin interdit, de couloirs de grand hôtel, portes qui se referment sans bruit, paroles chuchotées sur le bord d’un lit, le bras qui enlace sa taille et elle s’abandonne, lentement oh oui, oui, lentement tandis qu’au-dehors, sur le jardin dans un complet silence, règne la lune ».


(la couverture est nulle, mais c'est la version du Livre de Poche que j'aie eue gratuitement grâce à la Bourse aux Livres de la Cité internationale que j'ai ratée en mai 2010 et dont je me remettrai jamais...)

lundi 9 août 2010

LE TEMPS DES GITANS, (en serbo-croate Дом за вешање (Dom za vešanje)), d'Emir KUSTURICA, 1989 (YOUGOSLAVIE)


 Le Temps des Gitans, d’Emir Kusturica, 1989.
****Très bon film.

« Le Temps des Gitans », c’est un film que j’ai voulu voir en espérant de tout mon cœur avoir une image différente et meilleure des Gitans* ; hélas, mille fois hélas, ce film confirme ces nombreux préjugés établis : vols en tous genres ; exploitation d’enfants mendiants faisant semblant d’être infirmes ; trafic d’enfants en vue d’adoption, etc. Et tout cela au moyen de promesses en l’air ; de mensonges ; sournoiserie ; mesquinerie, etc. Voilà les trois-quarts du film, avec pour héros, Perhan, un jeune homme né honnête, gentil et bon à la base, mais sans aucune éducation (hormis musicale…) et doté d’un don hors du commun : il peut déplacer les objets par son esprit.

Sa grand-mère aurait voulu qu’il gagne sa vie de façon honnête, mais comment peut-elle bien espérer cela sachant qu’elle ne l’encourage à faire aucune formation professionnelle ? Pas une seule fois, le mot « école » n’est évoqué dans ce film ! La notion d’éducation, de formation, de diplômes, ne fait pas partie du monde tzigane, en tout cas dans ce film.

C’est pour ça qu’en toute logique, aussi bon soit-il, Perhan se retrouve coincé à devenir malhonnête et sa grand-mère est d’une hypocrisie incroyable quand elle pleure en voyant ce qu’il est devenu : comment ne pouvait-elle pas deviner, comme l’aura déjà anticipé naturellement le spectateur, que celui-ci allait mal tourner en le confiant à un gitan qui vient de dépouiller son propre fils et qu’elle le savait très bien ?

Elle le fait parce qu’elle n’a plus rien et qu’elle est vieille : nous le comprenons très bien ; mais pourquoi ce déni de sa propre responsabilité dans ce qu’est devenu son petit-fils ? Elle lui dit d’utiliser sa tête, mais elle ne lui dit pas vraiment comment. La seule profession qu’on lui connaît est la guérison par la magie (ou la sorcellerie).
Perhan aurait pu se servir de son don magique pour gagner sa vie honnêtement : dans un cirque, dans la rue, que sais-je ?

Il est né d’un soldat slovène de passage qui a juste baisé sa mère et n’a jamais plus donné de nouvelles (un connard de plus sur terre) abandonnant sa mère et lui, décédée à la naissance de sa sœur ; lui-même devient père d’un enfant qui n’est pas le sien mais celui de son beau-père, le père de sa demi-sœur… ; lui-même perd la femme qu’il aime suite à la naissance d’un enfant qui n’est pas le sien… ; lui-même abandonne sa sœur, puis son propre fils, au lieu de comprendre ses priorités, avant de mourir lui-même…

Ce film est très triste et laisse un goût amer. Parce qu’on s’attache beaucoup à Perhan qui est si naïf, si bon, un si gentil garçon perdu et qui aura vraiment eu une vie de merde du début à la fin, en ayant cru sincèrement à la bonté d’un père protecteur (finalement totalement idéalisé), Ahmed, qui aura fait de lieu un bon voyou.

Au niveau stylistique, ce film est plein de fantaisie, d’imagination, de mouvements, qui en font un film atypique dans le paysage cinématographique et original, à voir, surtout les rêves ou les cauchemars de Perhan.

La plus belle scène du film est sans conteste la scène imaginée par Perhan dans le Gange au milieu des Indiens (qui en a fait l’affiche du film), elle est d’une beauté incroyable sur fond d’allusion métaphorique au Styx et au mythe d’Orphée et Eurydice (Hadès lui avait dit que s’il voulait la revoir vivante, il ne devait pas la regarder, mais il l’a fait et elle meurt une deuxième fois…). Azra, dont la beauté est sublimée dans cette scène incarne la pureté et la beauté qu’il ne vivra jamais dans la vraie vie, sur cette terre ; mais il l’aura au moins vécue en rêve.

Toutefois, au nouveau de la couleur de l’image globale du film, ce n’est pas terrible, c’est trop réaliste peut-être, c’est dommage.

.C’est  le premier film tourné en langue tzigane, du côté serbo-croate, en Macédoine, puis dans divers pays de l’Est où sont bien installés les Gitans.

* Ces personnes à l’apparence rarement propre et à l’allure négligée, qui envahissent les trottoirs européens pour éternellement mendier sans travailler… avec leurs enfants dans les bras pour les femmes, et leurs violons à la main pour les hommes, tous virtuoses, certes, mais mendiant, toujours mendiant**… Les femmes et « leurs » enfants n’hésiteront jamais à vous emmerder jusqu’au bout pour obtenir une pièce, peu importe si vous êtes en pleine discussion avec des amis en train de prendre « tranquillement » un café. Les enfants ne sont plus des enfants : leur sourire est automatisé, le son de leur voix calculé, leurs expressions de visage également, ce sont des enfants dressés et robotisés à mendier. Plus d’innocence. C’est un peuple spécialisé dans le vol d’âme, de pureté, d’innocence, de fraîcheur des enfants.
**A part les Gypsy Kings… (Hélas, même les Gypsy King, que j’adore – à cause d’Aurélien- ont tout arrêté à cause de problèmes d’argent et de violence entre eux…).

vendredi 6 août 2010

MES ONITSUKA TIGER JAVELIN 75 LO en VIOLET



Tout a débuté en remarquant les baskets de l'amie écrivaine-historienne d'Agnès D. dans le métro.
Ses chaussures de sport ont un tissu du style japonais : j'adore l'esprit, j'adore le concept de la chaussure, l'originalité, la féminité.
Impossible de me souvenir de la marque, mais dans ma tête c'était des Nike (ou des Adidas ?) et elles étaient rouges.
Bref : elle me dit qu'elle les a achetées à 30 euros dans un magasin de chaussures de sport de grandes marques à prix bradés à côté de Barbès.
Elles (elle et son amie) m'ont donné l'adresse exacte mais je n'ai rien retenu.

A Turin, en passant devant un magasin de chaussures de sport, je remarque une marque qui me plaît beaucoup (et dont le packaging est très beau aussi) et que je ne connaissais pas du tout (inculte en chaussures que je suis) : "ONITSUKA TIGER"...Je rentre dans le magasin mais ne vois que des modèles non soldés, dommage.

Je fais des recherches sur Internet en rentrant à la maison : en fait, c'est une sous-marque d'Asics. Et c'est une marque très ancienne dont le plus grand succès commercial est une paire de chaussures portée aux JO de Mexico 66 et revisitée depuis évidemment.



C'est un Japonais, Kihachiro Onitsuka, qui fonde la marque en 1949, à l'âge de 31 ans (cf. plus bas pour plus d'infos).Et là je me dis que je veux les blanches avec des bandes bleues...

Tout à coup, en me baladant, dans la vitrine d'un autre magasin de chaussures de sport dans les arcades près de la Gare Porta Nuova "Jodystore", je vois à peu près les mêmes chaussures que l'amie d'Agnès : des chaussures de sport rouges dans un tissu japonisant (ça se trouve, en fait ce sont les mêmes !). Et devinez quoi ? Ce sont des Onitsuka Tiger...
Elles sont à 30 euros aussi. Mais je me dis que porter du rouge, franchement, ce n'est pas facile et ça ne va avec à peu près rien de ma garde-robe. Cela aurait été un pure luxe inutile de les acheter.
Elles existent bien en noir et en violet, mais elles sont à 85 euros...(ou 89 je ne sais plus).
Je pars du magasin, soupirant, dépitée, décidée à avoir une paire un jour d'Onitsuka Tiger japonaises : les noires, ma couleur, mon style.

Je reviens dans le magasin aujourd'hui afin de savoir ma taille exacte dans cette marque ne voulant pas commander n'importe quoi sur le Web si je tombe dessus à prix bradé  un jour, enfin ce serait un jour miraculeux étant donné qu'elles sont introuvables, en édition limitée, et datant de 2009...

J'essaye les noires, les rouges, les violettes.


Les noires ne sont pas exactement celles que je voulais à la base et avais repérées la veille sur Internet : elles ont des bandes vernies noires au lieu des bandes dorées et je n'aime pas le vernis noir, enfin ce modèle ne me va pas (sur la photo ci-dessous, les bandes noires ne sont pas vernies donc très jolies).


Avec des bandes dorées (les motifs du tissu jap sont plus jolis et j'aime bien la bande rouge aussi en bas mais je préfère les bandes noires en cuir non verni, c'est plus sobre) :

Les violettes sont bien mais à 85 euros, elles ne me convainquent pas.
Les rouges à 30 euros sont sympa mais toujours pour une question de garde-robe, donc de style personnel en général, elles ne me ressemblent pas. Je n'ai jamais voulu/penser à faire l'originale avec des chaussures rouges. Et Dieu sait qu'il y a eu une histoire de petite fille aux chaussures rouges dans mon enfance qui m'avait marquée. Mais non.

Je soupire et je dis au vendeur (enfin je parle en espagnol avec un ou deux mots italiens clefs du style : "per que ?") en montrant les violettes : "Mais pourquoi elles ne sont pas en soldes ? Pourquoi elles sont pas à 30 comme les rouges ?", et il me répond : "Je te les fais à 30 si tu les aimes".
"Bene !", donc je les ai prises et je suis super contente.

Sur Internet, mes Onistuka Tiger japonaises valent entre 85 et 89 euros encore aujourd'hui.
Elles ne valent clairement pas ce prix-là et cela aurait été une folie de les acheter à ce prix (surtout qu'elles ont clairement exploité des petits Vietnamiens, c'est MADE IN VIETNAM - ce dont je suis fière quand même en même temps) ; mais à 30 euros, c'est une bonne affaire pour des chaussures de marche que je vais utiliser souvent.


Il s'avère que je rentre dans du 4US et du 3UK, donc du 36 (alors que d'habitude je fais du 4,5US, du 3,5UK). J'ai encore de la place pour mon gros orteil donc je pense que c'est bon, mais parfois j'ai un doute : et si j'avais pris trop petit pour les chaussettes que je n'avais pas le jour de l'essayage ?? (angoisse horrible). J'aurais dû essayer du 36,5 pour me rassurer définitivement tout de même. Bon, ce qui compte c'est que je vais les élargir à force de marcher dedans, c'est sûr, pour la longueur, c'est bon.

+ SUR ONITSUKA TIGER :

Sarenza : "Les chaussures Onitsuka Tiger sont parmi les plus belles baskets de ville d'aujourd'hui." (lol, ça me fait plaisir d'avoir du goût)

Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Asics
"ASICS est l'abréviation de l'expression latine de Juvénal Anima Sana In Corpore Sano, en français un esprit sain dans un corps sain. Pour des raisons vraisemblablement euphoniques, le mot "mens" de l'expression originale a été remplacé par anima." ==> colle trop à l'esprit de mon site, dis donc !
"Kihachiro Onitsuka est surnommé "Tiger" (Tigre), cordonnier de son métier, il est le fondateur d'Asics, sa réputation a été reconnue depuis la victoire du marathonien Éthiopien Abebe Bikila et le succès d'un grand coureur Japonais, Tooru Terasawa qui avait porté la paire de chaussures prototypée pour 42195 mètres sans problème de frottements aux pieds (Phlyctène)."
"La marque Asics au cinéma


Je suis obligée de recopier le site Sarenza parce que le site officiel est ingérable :

"Lorsque Kihachiro Onitsuka fonde la marque qui porte son nom en 1949, il n'a que 31 ans mais a pas mal roulé sa bosse : après plusieurs années dans l'armée, il a même travaillé pour une société de négoce de bière sur le marché noir nippon !

Les premières années d'Onitsuka Co Ltd. ne sont pas très encourageantes : la première paire de chaussures de sport que dessine Kihachiro, pour l'équipe de basketball du lycée de Kobe, ressemble à des sandales de paille et suscite la raillerie du professeur... Mais les premiers revers ne font que piquer au vif Onitsuka-san, qui commence à se poser les bonnes questions.

Après avoir imaginé en 1953 les premières chaussures de course de fond qui évitent les ampoules, il va réaliser un coup d'éclat en 1957, lorsqu'il réussit à convaincre Abebe Bikila, légendaire marathonien toujours pieds nus, de porter ses chaussures pour se protéger des aléas de la route japonaise.

En 1977, la marque Onitsuka Tiger (le patron avisé, qui a distribué les actions de sa société à ses employés, a aussi fait l'intelligente acquisition de la marque Tiger) fusionne avec d'autres compagnies d'articles de sport japonaises pour former ASICS.

Mais la saga ne s'arrête pas là. Aujourd'hui la marque Onitsuka Tiger propose des sneakers urbaines, dont le stylisme recherché et audacieux repose sur des associations de couleurs et de matières, et des silhouettes vintage fines et élégantes.

Les modèles féminins ont la bonne idée d'être vraiment féminins, et les chaussures pour homme sont plus fun et élégantes qu'ailleurs. Sarenza adore notamment les rééditions de chaussures de foot portées lors de compétitions internationales dans les années 60/70..."

Autre article :

jeudi 5 août 2010

L’Empire de la passion, (Ai no borei, 愛の亡霊), Nagisa Oshima, 1978 (JAP).



***** Excellent !

PRIX DE LA MISE EN SCENE AU FESTIVAL DE CANNES 1978.

Ce film est magnifique parce qu’il est très bien fait : l’image (Merci Yoshio Miyajima !), la musique  (Merci Tôru Takemitsu !), les acteurs (I LOVE TATSUYA FUJI), etc.

L’histoire est simple : dans un petit village rural du Japon, un jeune paysan, Toyoji, séduit une jeune femme mariée plus âgée que lui, Seki, mais plus jeune que son mari, un chauffeur de pousse-pousse, Gisaburo, un homme bon et gentil (mais qui la baise pas/plus), dont elle a deux enfants.

Au début, une scène de séduction cucul la praline entre Toyoji et Seki se transforme en viol puis en source de plaisir insoupçonné pour la jeune femme au foyer. Elle aime, elle adore et c’est une scène d’un érotisme fou parce que c’est allé vraiment crescendo entre l’innocence, la violence et finalement, le plaisir et la jouissance.

Ils se revoient et le jeune homme, jaloux et possessif convainc Seki de tuer son mari. Ils l’étranglent ensemble et le jettent dans un puits. Seki a raconté à tout le village que son mari est parti chercher du travail à Tokyo. Toutefois Seki et Toyoji ne peuvent toujours pas vivre ensemble comme ils le souhaiteraient car Gisaburo n’est pas officiellement mort…
Mais trois ans plus tard, le fantôme de Gisaburo hante le village, dans les rêves de quelques uns d’abord, puis en apparition ensuite.
Morte de peur, Seki supplie son amant de dormir avec elle mais il ne veut pas à cause de la présence d’un policier dans le village et de toutes les rumeurs qui sont déjà contre eux depuis un certain moment.
Elle tente donc de mettre fin à ses jours en se laissant mourir dans un incendie mais Toyoji la sauve. Chacun veut mourir l’un pour l’autre en assumant le meurtre de Gisaburo seul, mais refuse que l’autre meure avec lui.
D’autant plus que le jeune maître du village a surpris Toyoji mettre des feuilles mortes dans un puits au lieu de s’en servir pour faire du feu, comme tous les paysans.
Tout cela finira mal, mais avant que cela ne finisse mal, les amants se livrent encore à la luxure une dernière fois et ça c'est vraiment chouette ; et à travers cet acte ultime, de l'amour, et ça c'est beau...





J'en ai fait mon fond d'écran actuel...J'adore cette photo.

Bon, les intonations terriblement mièvres des femmes japonaises est affreux à entendre pour mes oreilles, mais bon, c’est culturel, c’est comme ça. Cela n'empêche pas que les actrices qui ont tourné pour Oshima sont des filles qui ont des tripes parce faire un film de cul dont tout le monde s'en fout et faire un film commercial avec du cul, ce n'est pas pareil, l'image personnelle est en jeu et elles ont des parents comme tout le monde, ces filles-là (lol).

Après moi, je ne suis pas du tout objective : dès que Tatsuya Fuji se met à poil, qu’on voit ses fesses de dos, ses bras musclés, et qu’en plus il se met à pénétrer une femme ou à faire des cunnis, moi je deviens folle (raide dingue de lui). Quel grand acteur. On ne rit pas, je suis sérieuse : il fallait le faire à l’époque et il le fait vraiment très très bien, sans aucune vulgarité, il le fait naturellement.

C’est dans l’Empire des sens (mais dans l'Empire de la passion aussi) qu’on voit son visage sous tous les angles et j’adore aussi son visage…Il a des expressions qui me rappellent terriblement quelqu’un que j’aime beaucoup à cause, précisément, de ce genre d’expression que je ne saurais décrire, hélas.  Tout ce que je peux dire c’est que ces expressions de visage expriment une grande sensibilité et sont magnifiques à regarder. On le voit sur les photos même quand il a les yeux fermés. Son seul défaut c’est d’être trop petit.

A propos de la morale du film : ce qui est dommage c’est d’avoir été obligé de tuer pour se débarrasser d’un mari, vive le concept moderne du divorce ! 
Parce qu’au final ce film condamne le crime, et derrière le crime, l’adultère.
Mais il a dû faire réfléchir pas mal de gens à l’époque, parce que le plaisir est bien là, très bien filmé le plaisir, indéniable, et l’amour aussi est bel et bien présent entre les deux amants puisque chacun n’a pas hésité à vouloir mourir pour l’autre : ce n’était pas qu’une histoire de fesses. Alors si on se pose la question, comme nous y incite le film : « Est-ce que ça en valait la peine ? » « Est-ce que ça valait la peine de se faire torturer (et de rendre deux enfants malheureux) pour « ça » ? ». Ben oui. C’est clair que ça en valait la peine.

dimanche 1 août 2010

GRAN TORINO, CLINT EASTWOOD, 2008 (US)


GRAN TORINO, CLINT EASTWOOD, 2008 (US)
***Bon film.

L'histoire : on voit un homme amer et aigri depuis qu'il a fait la guerre de Corée devenu veuf et regarder avec une grande colère et un profond mépris les valeurs de ses enfants, de ses petits-enfants, bref de sa famille, des gens superficiels et riches. Ces gens représentent une Amérique qu’il n’aime pas du tout, lui qui est patriote.

Cet homme très patriote et limite raciste, surprend le jeune voisin asiatique en train d’essayer de voler sa voiture : sa « gran torino », c'est l'élément déclencheur de l'histoire.
Ce dernier doit accomplir ce vol afin d’être enrôlé dans un gang auquel il ne veut pas appartenir, mais le chef est son propre cousin qui lui force la main.
Clint Eastwood –enfin Walt- se fait mal et tombe tandis que le voleur part. Il entend beaucoup de bruit et de cris dans son propre jardin, la famille tentant d’empêcher le gang de prendre le jeune homme, alors  fait fuir le gang avec son fusil.

La famille reconnaissante ne cessera alors d’apporter des plats et des fleurs à Walt, estimant qu’il a sauvé le jeune homme des mains des voyous. Mais Walt, qui n’a jamais fait cela pour les aider mais pour lui-même, jette tous les présents à la poubelle.
Un autre jour, il sauve la sœur du jeune homme, Sue, d’un gang de noirs qui la violentaient en pleine rue. Sue reconnaissante, lui apprend qu’ils sont des Hmongs (minorité ethnique du Laos et du Nord Vietnam) et l’invite à une fête à la maison, le jour de son anniversaire, un jour où son fils et sa belle-fille l’ont énervé à lui proposer une maison de retraite.

C’est ainsi qu'une relation d'amitié se noue vraiment : Walt, qui au final est un homme en colère et très seul avec pour unique amie, sa chienne Daisy en compagnie de qui il passe son temps à boire des bières sur sa terrasse ; est souvent convié à manger à la maison de ses voisins où il apprend à bien se sentir (mieux qu’avec sa propre famille), à apprécier la nourriture étrangère aussi.
La famille estimera que les offrandes cesseront quand Thao, le jeune homme doit faire des travaux physiques pour payer sa dette afin que l’honneur de la famille soit véritablement sauvé.

Thao qui était mou du genou avant, va alors apprendre à bricoler ( = à devenir un vrai homme, viril , macho et vulgaire) grâce à Walt et refaire la propre maison de sa famille entièrement. Il n’a pas d’argent pour étudier alors Walt va lui trouver du travail dans un chantier. Hélas le gang lui vole ses outils offerts par Walt qui va les menacer. Conséquence : Sue est violée et battue par le Gang.
Que Walt va-t-il alors faire ? Lui qui regrette d’avoir tué des humains en Corée ? Suspense…

Ce film aurait pu être un grand film, mais quelques touches hollywoodiennes typiquement américaines le gâchent, dans le style, trop cucul parfois (surtout la scène où il apprend à Tao à être viril : cette scène n’est pas convaincante car l’acteur asiatique est trop jeune et ne joue pas vraiment bien contrairement à la sœur, Sue, qui joue très bien). Toutefois c’est un film indéniablement émouvant.