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mardi 20 avril 2010

AMORES PERROS (amours chiennes) de Alejandro González Inárritu (2000)


***/****Très bon film/Excellent.

Amours chiennes, ce sont trois histoires imbriquées de trois milieux sociaux-culturels mexicains différents dont le fil conducteur sont les chiens, qui nous montrent que peu importe le milieu social, la détresse humaine est partout.
1) Le milieu prolétaire (merde et merde).
Octavio est le héros de cette histoire : il est jeune, il est beau et il n'a qu'un seul rêve, partir avec Susana, la femme de son frère dont il est "amoureux" (elle incarne surtout la femme avec qui il rêve d'évasion de son milieu pourri où l'argent manque toujours), méprisée et battue par son son mari.
Il ne fait rien de la journée et son frère braque des supermarchés en plus d'y travailler pour vivre et payer sa drogue (des joints). L'argent manque toujours et la naissance d'un enfant représente un drame = argent pour couches, lait, etc.
Pour réaliser son rêve, il fait combattre son chien qui lui rapporte beaucoup d'argent. On plonge dans l'univers glauque des Mexicains gros, gras et puants qui parient sur les combats de chiens. On ne sent pas les odeurs, mais c'est dingue comme toutes les séquences puent la merde, le sang et la vulgarité. Susana citant sa grand-mère : « Si tu veux faire rigoler Dieu, parle-lui de tes projets ». Octavio : « Je ferai rigoler Dieu avec mes projets ».
Critique : ce qui n'est pas crédible, c'est que la conne de Susana ne craque pas pour le petit frère (Gael Garcia Bernal) qui est beaucoup plus beau que le grand-frère : il aurait fallu inverser les rôles pour que ce soit crédible.
2)Le milieu bourgeois (chic et paillettes).
Valeria est l'héroïne de cette histoire : elle est un top-model espagnol au top de sa carrière et en plus elle vient de réussir à faire en sorte que son amant, Daniel, un homme marié, riche directeur en chef d'un magazine people, quitte sa femme et vive avec elle dans un bel appartement.
Mais lors de la course-poursuite entre les méchants et les gentils (Octavio et son meilleur pote) suite à un combat de chiens qui a mal tourné, elle a un accident de voiture grave qui finit par la rendre handicapée en chaise roulant et hors du circuit de la mode. Sa seule source d'amour véritable, c'est son chien, Richie, qui malheureusement est retenu prisonnier sous le parquet de la maison (mal fini, il a un trou béant et le chien (le con de) s'est perdu. Sans son chien et sa gloire, c'est le désespoir total pour l'ex-mannequin qui sombre dans l'hystérie et oui, on comprend que l'amant, Daniel, pense de plus en plus à retrouver sa femme et ses gosses, parce que finalement, une maîtresse ça doit être belle et gentille, c'est fait pour s'amuser avec, pas pour subir des crises d'hystérie. On compatit beaucoup pour Valeria parce qu'on comprend que sans sa beauté complète (sans ses belles gambettes qui marchent), elle n'a plus rien pour exister et qu'être belle, ça ne suffit pas dans la vie pour être, ça peut être précaire, hélas.
3)Le milieu révolutionnaire (propre à l'histoire mexicaine qu'il faudrait mieux connaître).
El chivo est le héros de cette histoire : utopiste marié et père d'une petite-fille de deux ans, quand il a décidé de devenir un révolutionnaire actif et donc un terroriste. Il a fini par être arrêté par un flic , a fait des années de prison et est devenu S.D.F. à sa sortie. Le flic a eu pitié de lui, lui a payé un appart et l'emploie de temps en temps pour tuer des gens, ce qu'il fait. Toute sa vie, El Chivo ne cesse de penser à sa fille qui pense qu'il est mort (c'est lui qui a dit à sa femme de lui dire cela) et faute de pouvoir donner son amour à sa fille, le donne à sa ribambelle de chiens de la rue qu'il a recueillis chez lui. Il se trouve que lors de la course-poursuite évoquée plus haut, le chien d'Octavio se retrouve sur son chemin, à demi-mort. Il le recueille et le soigne, mais celui-ci, entraîné à tuer ses frères les canidés, va...enfin, vous verrez. Bref, cela provoque une prise de conscience énorme à El Chivo qui va réagir différemment par rapport à son dernier contrat. Toute une réflexion sur « l'homme est un loup pour l'homme. »
Conclusion : un film qui vous tend du début à la fin, tragiquement humain, triste et désespéré.
Où est le beau ? Il y a du beau. Il y a du beau dans les rêves d'un jeune homme qui a envie de se sortir de son milieu de merde et fait tout pour s'en sortir. Il y a du beau et pas seulement du risible et du pathétique, dans l'amour sincère qu'éprouve le mannequin pour son chien, elle aime vraiment son chien. Il y a du beau dans les regrets del Chivo à n'avoir pas vu sa fille grandir et à vouloir la connaître, maintenant que sa femme est morte. Il y a de l'espoir dans la 3ème histoire si ce n'est cette fin énigmatique pour moi que je suis pas sûre d'avoir comprise.

Pourquoi ce film ?
Ma cousine Valérie m'a offert "Babel" pour mes 29 ans, ça m'a donné envie de voir un autre film d'Iñarritu.