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lundi 28 juin 2010

THE RING 2, Hideo Nakata (version US), 2005.



Ben malgré toutes les critiques négatives à l'encontre de The Ring 2, moi j'adore !

Le seul truc qui m'énerve dans le scénario c'est la fin : Aidan était de l'autre côté de l'écran alors il aurait dû voir sa mère refermer le puits et être ainsi rassuré. Je suspecte le scénariste d'avoir simplement voulu refoutre le dialogue de la fin du 1 : "Ne t'inquiète pas, elle ne reviendra pas, je promets" (un truc comme ça) sans avoir réfléchi à ça...c'est chiant...

Bon, l'histoire (NE PAS LIRE SI VOUS NE VOULEZ PAS SAVOIR) : Rachel a déménagé à la campagne et travaille dans un petit journal local. Mais la cassette, on ne sait pas comment (ah oui ça aussi ça va pas dans le scénario) a voyagé jusqu'à chez eux via un adolescent qui pense qu'il va sauver sa vie en faisant regarder la cassette à quelqu'un d'autre, sa propre petite-amie (enfin plutôt une fille naïve qu'il a séduite exprès pour sauver sa vie). Mais elle ferme les yeux. Lui, de toute façon, il crève, avec les mêmes expressions sur le visage que la nièce de Rachel dans le 1.
Rachel s'en mêle en regardant le cadavre et comprend que c'est Samara. Le but de Samara dans le 2 est de prendre le corps d'Aidan et de faire chier le monde. Du coup, Rachel passe pour une mère qui veut noyer son fils, qui le bat, etc. et à un moment donné on croit vraiment qu'elle va finir dans un asile de fous...mais il y a heureusement une solution : Samara entend tout, voit tout, sauf quand les victimes dorment. Et Aidan donne la solution à sa mère (que le spectateur intelligent aura lui comprise depuis longtemps) : il faut faire pareil que la mère adoptive de Samara, Mme Morgan, il faut noyer Aidan, il faut le tuer, quoi, c'est la seule solution.
La fin se corse parce que Samara part du corps d'Aidan, mais attire celui de Rachel vers elle dans le film à travers la télé et Rachel accepte, comme envoûtée...elle finit quand même par se sortir du puits du film en noir et blanc et le referme derrière elle, Samara à sa poursuite qui fait très peur vu la vitesse à laquelle elle grimpe vers la sortie deux fois.
Rachel entend Aidan à travers l'écran et va se suicider en haut de la falaise, comme la mère de Samara et se réveille en couleurs, évanouie par terre, Aidan à ses côtés...Et donc lui promet qu'elle ne reviendra pas...Et c'est la fin. Mais bien sûr, qu'étant donné que le dialogue était le même à la fin du 1, on attend le 3 avec impatience et on ne comprend pas ce déchaînement contre le Japonais, à la limite d'un racisme déplacé, je trouve ; ce qui provoque des réactions pro Nakata qui font sourire, parce que protectrices à outrance aussi.

Comment ça, ça fait pas peur ??? "Pas de scènes effrayantes" ??? Et le gentil mec célibataire qui veut aider Rachel et qui se fait tuer violemment par Samara alors qu'il voulait prendre une photo du petit ? (En réalité Samara).
On espérait tous qu'il ait accès lui aussi à la vérité, qu'il croie l'héroïne, qu'il croie Rachel. En voulant prendre le petit en photo, il a eu un doute entre le rationnel et l'irrationnel mais il est mort avant d'avoir pu faire quoi que ce soit...C'est vraiment horrible. Alors d'accord, pas de scène gore pour illustrer ce qui s'est passé, mais l'imagination fait le reste...
Et la scène de la salle de bains ??? C'est pas effrayant ?





Et quand elle va toute seule, cette blonde, "chercher des affaires à la maison" (les héros de films d'horreur n'ont jamais vu de films d'horreur et font toujours des choses courageuses inconsidérées), oui, il ne lui arrive finalement rien, mais tout de même, on flippe pour elle, non ? C'est angoissant.

Conclusion : VIVEMENT THE RING 3 !!!

CLOSER (Entre adultes consentants), Mike Nichols, 2004.



*****Excellent film
...qui commence comme une énième comédie sentimentale anglaise barbante (décidément pas mon genre : j'ai accéléré le début) et qui devient de plus en plus réaliste au fur et à mesure. Les répliques entre les personnages sont soit drôles, soit cinglantes, toujours spirituelles et pertinentes. On apprécie aussi les ellipses temporelles énormes et les flashbacks sans aucune transition ni annonce.

Est basée sur la pièce de théâtre de Patrick Marber, qui lui-même a dû s'inspirer un peu de "Trahisons" de Pinter quelque part, pour le thème (la tromperie sentimentale et sexuelle), et la narration sans transitions entre les sauts temporels, mais avec annonce.

L'histoire a peu d'importance. Ce n'est pas intéressant, c'est la vie, or la vie est non seulement tordue mais chiante.
Ce qui est intéressant, c'est l'excellent jeu des acteurs, mais aussi les répliques sur le thème de la jalousie que nous avons tous prononcées une fois dans notre vie, ces dialogues que nous connaissons par coeur : cette jalousie primaire et animale, horrible, qui consiste à poser des questions connes et d'ordre sexuelle quand on souffre de tout son être d'avoir été trompé, ou notre bêtise idiote de répondre honnêtement aux questions horribles quand on a trompé...alors qu'on sait très bien qu'il ne faut pas craquer sous la pression de l'autre, qu'on va lui faire beaucoup de mal.
Le film montre que tout cela est universel, animalement et primairement universel (dans d'autres pays, c'est simple, on tue les femmes adultères mais pas les hommes...c'est ouf quand même).

Bon l'histoire, donc : Daniel (nécrologue) rencontre Alice (stripteaseuse) par accident, ils tombent fous amoureux. Il écrit un roman sur elle qui raconte sa vie (à elle).
Il se fait photographier par une professionnelle, Anna, pour la couverture de son livre et en tombe amoureux car elle le rejette, malgré un baiser accordé par faiblesse ; Alice entend une conversation entre eux et souffre.
Pour se venger d'avoir été éconduit, Dan allume un gars sur Internet, Larry (médecin dermatologue), et lui donne rendez-vous au nom d'Anna. Mais...ils se marient. Un an passe et a lieu le vernissage d'Anna. Le livre de Dan a quant à lui fait un bide.
On apprend durant ce vernissage que cela fait un an que Dan la suit et l'épie.
Un an plus tard l'un et l'autre avouent leur liaison à leurs conjoints respectifs et brisent leur cœur. Mais cela ne s'arrête pas là, puisqu'Anna a couché une dernière fois avec Larry avant qu'il ne signe les papiers du divorce exprès pour rendre fou Daniel sachant qu'Anne le lui dirait et DIT qu'il a couché avec Alice aussi, toujours amoureuse de Daniel qui lui FAIT DIRE qu'elle a couché avec Larry...(scène que le spectateur n'aura jamais vue, donc personnellement, j'ai un gros doute).
Il découvre à la fin qu'elle ne s'appelle pas Alice, que malgré tout l'amour qu'elle avait pour lui, elle n'a jamais eu confiance en réalité en son amour pour elle.

C'est un film franchement magnifique, parce qu'on s'attache aux personnages, surtout ceux qui sont trahis, Larry et Alice, et ce n'est pas étonnant que Clive Owen et Nathalie Portman aient reçu des récompenses dans leur rôle secondaire.

Larry est mon préféré : c'est un obsédé sexuel, mais aussi très spirituel, intelligent, très franc, viril, sensible. Il a pour défaut d'être violent verbalement et de faire peur physiquement, alors lorsqu'il souffre sincèrement, il en est d'autant plus touchant. C'est le personnage le plus franc et le plus sincère de tous.

Alice est une jeune femme, une femme-enfant qui est prête à tout donner en amour et ne reçoit jamais cet amour en retour, avec la même intensité. De nombreuses femmes se reconnaîtront sans doute en elle. C'est une femme-enfant, mais pas naïve. Elle est très forte à l'intérieur. Elle ne résiste pas à l'amour, mais elle sait se protéger malgré tout au moment des ruptures en tournant la page brutalement. C'est le personnage le plus fort psychologiquement parce que malgré sa souffrance réelle, sait ne jamais regarder en arrière, disparaître, et passer à autre chose où le vent la porte. Peu de gens (dont moi) en sont capables.

Daniel est un petit con qui a souffert à cause de la mort de sa maman quand il était jeune, et cherche la femme idéale dans celles qui ne lui appartiennent pas encore. C'est le mec typique qui n'aime plus ses conquêtes. Il veut une femme qui disparaît, comme sa mère a disparu. C'est le salaud romantique, le bâtard gentil aux larmes faciles. C'est le personnage le plus commun dans le réel, pathétiquement. Tous des fils à maman traumatisés recherchant un truc qui n'existe pas...

Anna est la femme blessée qui ne croit plus en l'Amour, mais qui contrairement à Alice, fait tout pour y résister dès le début et lorsqu'elle cède, se perd. C'est une femme belle et froide, adulte, mûre, divorcée une fois (son ex-mari l'a quittée pour une plus jeune). Elle a perdu son innocence et sa candeur. C'est pourquoi elle se marie rapidement avec Larry qui l'aime et représente de la stabilité et fuit Daniel qu'elle sait être dès le début, un connard. Mais voilà, ce connard qui est avec une jeunette divinement bien gaulée, la préfère, elle, alors évidemment, il y a de quoi flatter l'ego d'une femme quadragénaire qui a été trompée pour les raisons inverses et de céder un jour...C'est le personnage le plus tourmenté, qui ne peut pas vivre les choses à fond, parce que consciente du danger.




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