Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

mercredi 22 décembre 2010

NATATION 21 : 2 km, Alfred Nakache.

Semaine 51 :
2000 mètres le 22/12/2010 Piscine Alfred Nakache

Arrivée : 16h20
Départ : 17h20

1500 mètres en brasse
500 mètres en crawl


Un connard m'a trop énervée, il ne ressemblait à rien avec son regard de bovin vide et il crawlait comme un fou furieux de la façon la plus inesthétique possible.

La prochaine fois, faut vraiment arriver à 16 heures pour pas stresser donc partir de chez moi à 15h40 pile.

La petite pièce hexagonale, Yoko Ogawa, 1991 (JPN).

« Un conte réaliste pour adultes ».


****Très bien.

Entre la nouvelle et le conte, La petite pièce hexagonale, est une histoire qui se lit sans discontinuer, avec angoisse, mélancolie et plaisir. Je l'ai lue de 6 heures moins le quart du mat à 7 heures.
La narratrice à la première personne a un mal de dos qui la fait terriblement souffrir. Elle va à la piscine. Elle rencontre à la sortie une femme au visage impassible – Midori- qui la fascine totalement accompagnée d’une vieille dame. Quelques jours plus tard, elle suit cette femme et se retrouve après un passage obligé dans des bois obscurs dans un vieux bâtiment délabré. Il s’y trouve une petite pièce hexagonale : la pièce à raconter. Les gens s’y rendent pour monologuer à l’intérieur et payent en sortant. Midori, la femme au visage impassible et son fils, Yazuru, en font le commerce et dit de façon plus jolie, en sont les gardiens. Ils voyagent de ville en ville à travers le Japon avec cette pièce hexagonale, cette pièce à raconter ; louent une salle abandonnée à un prix modeste et obtiennent une clientèle sans faire la moindre publicité.
Ce qu’il y a de très joli dans cette nouvelle, c’est que se côtoient l’aspect réaliste du présent et du passé avec l’aspect d’irréel, de magie et d’aventure, d’incertain. Tout est rationnel et vraisemblable, mais la magie opère quand même.
Ce qu’il y a de triste et mélancolique, ce sont les raisons pour lesquelles la narratrice souffre.
Elle souffre d’une relation passée et du souvenir des imperfections de cette relation. Mais au-delà de ces imperfections, tout à fait humaines et qu’elle accepte, ce qui la fait vraiment souffrir, c’est le manque de profondeur de cette relation ou plutôt de la disparition de cette profondeur si elle a existé. Elle constate ce que tous ceux qui ont aimé à la folie quelqu’un et ne l’aiment plus du tout un jour ont constaté et qui fait mal. Très mal. Comment peut-on aimer quelqu’un aussi profondément et le haïr aussi facilement ensuite ? Comment peut-on être aussi inconsistant avec soi-même? Ce n’est plus l’autre qui est remis en question, mais soi-même.
« Comment peut-on ainsi se mettre à détester d’une manière aussi soudaine et fondamentale quelqu’un qu’on a aimé à ce point ? », p.66
« Ce qui m’a fait le plus souffrir, c’est de ne pas avoir de raison « légitime » », p.66.
Elle constate aussi qu’elle n’est pas quelqu’un de bien fondamentalement, malgré toutes les bonnes actions qu’elle fait dans la vie quotidienne. Elle voudrait être quelqu’un de bien, et ça aussi, lectrice, nous le comprenons tout à fait.
Il s’agit de s’aimer soi-même pour pouvoir aimer, de se connaître soi-même, d’exister vraiment et de ne pas se contenter de vivre basé sur des conventions sociales comme le mariage, et de bonnes actions. Il s’agit d’aller au fond de soi-même avant de ne plus pouvoir échapper à un destin commun aux hommes : mourir. C’est une nouvelle métaphysique et existentialiste qui ne dit pas autre chose que Sartre nous disait (même si ce connard n’a rien fait durant la seconde guerre mondiale, nous le savons bien).
Ce qui rend triste et mélancolique dans cette histoire, c’est le constat de la platitude de la vie versus une profondeur qui nous semble inatteignable, quand bien même on le voudrait, à défaut d’être un être exceptionnel.
L’auteur à travers son héroïne s’interroge également sur le destin et la part de responsabilité d’un être dans ce destin : si tout est déjà écrit d’avance, que peut-on y faire personnellement ? Une question éternelle que posait Zadig ou la destinée de Voltaire, conte philosophique du 18ème.
Ce qui est appréciable, c’est que les analyses sont pauvres. Le discours est essentiellement narratif. Le récit questionne le lecteur. Les questions que se pose la narratrice et posées aux lecteurs sont implicites. Le récit gagne donc en parfaite sobriété, concision et brièveté.
Une nouvelle parfaite à la chute parfaite qui se clôt sur elle-même.

Cette nouvelle m’a été offerte par un amant à qui j’ai parlé de l'histoire de mon projet de roman, ce qui est lié à son don. Il m’en a offert deux. C'etait un lundi et j'avais invite une amie a dejeuner chez moi, c'est elle la premiere qui a vu les deux livres deposes devant ma porte sur mon paillasson avec un petit mot charmant a l'interieur. Romanesque, comme j'adore.