Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

jeudi 29 avril 2010

Psycho d'Alfred Hitchcock, 1960. // Anthony Perkins, un grand acteur oublié. "We're all in our private traps, clamped in them".

La seule scène dont mon inconscient se souvenait, c'était la scène de la douche qui m'avait traumatisée, dont j'avais vu une explication à "Universal Studios Hollywood" avec mes parents à Los Angeles. Inutile de dire que je n'ai rien retenu de l'explication. Les voyages forment la jeunesse sauf qu'Alzheimer commence jeune aussi.

Ma mère est une fan d'Hitchcock donc j'en ai vus pas mal quand j'étais petite mais je ne les ai jamais regardés adulte (sauf Vertigo à la fac dans un cours génial de cinéma).
J'ai donc revu "Psycho" hier soir, le jeudi 29 avril 2010.
Et j'ai vraiment eu peur. J'ai pas pu regarder une scène.

Anthony Perkins est juste un des meilleurs acteurs de tous les temps dans ce film.
Je viens de lire vite fait sa bio sur Wikipedia :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Anthony_Perkins , et je suis triste de savoir qu'il n'a jamais pu briller ensuite dans d'autres films et révoltée de savoir aussi qu'il n'a gagné aucun prix pour ce film : moi je dis, on devrait créer des prix posthumes, des réparations du passé. (Céline recevrait ainsi le prix Goncourt et non je ne sais plus qui à sa place).

J'ai toujours adoré les films d'horreur, comme ma mère, donc.
Et à mon plus grand désespoir, mon ex avait plus peur que moi, donc je ne pouvais jamais réaliser mes fantasmes de me réfugier dans ses bras, puisque c'était l'inverse qui se produisait, ce qui m'a toujours énormément frustrée. Exemple : Rosemary's Baby. J'ai dû le protéger tout le long du film...alors que ce film ne fait même pas peur.

Le mec de ma vie aimera les films d'horreur et c'est moi qui me réfugierai dans ses bras.
Mais ça se trouve, je ne le rencontrerai jamais et ça, ça me fait bien plus peur qu'un film d'horreur, en fait, non, ça me fait pas peur, ça me rend triste.

Citation du film :"We're all in our private traps, clamped in them".

Crime et Châtiment de Fedor Dostoievski, 1866.

Je mets tout sur le compte de la traduction. Qu'est-ce qui me déplaît ? Le fait qu'il n'y ait que de l'histoire, de l'histoire, et pas de STYLE. Or comment juger le style d'un auteur à partir d'une traduction je vous le demande ?
Bref. On comprend enfin qu'il se n'agit pas seulement d'une histoire interminable sans intérêt, mais d'un roman à thèses intéressant, à partir de la page 284...
Le roman pose la problématique suivante : "Les hommes supérieurs, ceux qui ont plus de raison que les autres, ont-ils le droit de tuer, de commettre des crimes pour le bien de l'humanité ?".
Voilà, s'en souvenir pour la culture G, lol....

Résumé (parce que je vais oublier, c'est sûr) :
 
1ère partie : Le héros, Rodion Romanovitch Raskolnikov, dit affectueusement "Rodia" par ses proches ou "Raskolnikov" par le narrateur, est un étudiant sans le sou qui a été obligé d'abandonner ses études. Il ne paie plus son loyer, il ne mange plus. Il va dans un bar pour oublier, lui qui ne boit pas beaucoup, et rencontre un homme dont le vice est l'alcool et qui lui raconte que sa fille, se prostitue pour lui payer son alcool, qu'il dépense tout l'argent de sa fille pour boire.
Rodion est tellement désespéré qu'il a recours à une prêteuse sur gages cupide et vend entre autres la montre en argent de son père défunt, un bien auquel il était attaché. L'usurière profite ainsi de nombreuses personnes sans le sou obligées de lui vendre des objets de valeur personnels à moindre coût.
Entretemps, sa mère lui a écrit une lettre pour lui raconter des tas de malheurs qu'a endurés sa soeur, Dounia, avec un vieux dégueulasse qui voulait tromper sa femme avec elle, mais que finalement tout va bien car elle va se marier avec un mec riche mais con et qu'elles espèrent (sa fille et elle) qu'il pourra reprendre ses études grâce à ce mariage et travailler avec son futur beau-frère. Il en est malade.
Il en est tellement malade, il est tellement en colère du sacrifice de sa sœur pour lui, prête à sa sacrifier sa vie de femme avec un homme qu'elle n'aime pas à cause de l'argent pour lui, qu'il décide de tuer la vieille prêteuse sur gages, symbole de toute cette société injuste, pour le bien de l'humanité, mais aussi pour la voler.  Il la tue à coups de hache en ayant préparé son coup à l'avance mais se débarrasse finalement des biens volés. La sœur de l'usurière, vieille fille gentille laide et innocente, arrive de façon imprévue dans la pièce et il la tue aussi parce qu'il n'a pas le choix. C'est le CRIME.

2ème partie : Le héros tombe gravement malade : il délire en permanence quand il est éveillé et dort le reste du temps. C'est son ami Dimitri Prokofitch Razoumikhine, un ancien étudiant aussi dans la précarité, qui prend soin de lui pendant tout ce temps, avec son jeune ami médecin, Zossimov qui pense que Raskolnikov est fou.
Entretemps, le fiancé de Dounia est arrivé faire la connaissance de Raskolnikov qui l'envoie chier vertement et le fiancé repart tout traumatisé et offensé.
L'homme qu'il avait rencontré au début du roman meurt dans un accident parce que trop ivre, il n'a pas bien regardé la route et s'est fait écraser par les chevaux d'un fiacre. Raskolnikov donne tout l'argent que sa pauvre mère avait mis tant de mal à obtenir pour lui, à sa veuve et ses enfants : 35 roubles. Acte de générosité (Raskolnikov est décrit comme un être ayant toujours été généreux) ou tentative de rachat ? Sans doute les deux.
Entretemps, la mère et la soeur arrivent et Raskolnikov les accueille de façon très froide et méprisante envers l'idée de sacrifice de sa sœur, qui en est très blessée. Razoumikhine met tout sur le compte de sa maladie et fait de son mieux pour arranger les choses. Il tombe amoureux de Dounia.
 

3ème partie : ENFIN, on comprend le pourquoi du comment de cette histoire dans le chapitre V, le motiv de l'histoire. C'est LA THESE du roman.
Razoumikhine, a un parent juge d'instruction chez qui ils se rendent, Porphyre Petrovitch, qui dit qu'il a lu un article de Raskolnikov (qui ne savait même pas qu'il avait été publié, ce qui représente donc de l'argent) disant que les esprits supérieurs avaient le droit de commettre des crimes, ce qui choque tout le monde.
Son idée principale étant que, cert hommes de génie ont changé la vie des hommes et ont dû détruire des choses anciennes pour cela :
 

"Les fondateurs et les législateurs de l'humanité, à commencer par les plus anciens et en passant par les Lycurgue, les Solon, les Mahomet, les Napoléon et ainsi de suite étaient tous jusqu'au dernier des criminels, ne serait-ce que pour la seule raison qu'en instaurant une nouvelle loi, ils enfreignaient par là même l'ancienne, pieusement conservée par la société et transmise par les ancêtres, et qu'ils ne s'arrêtaient bien entendu pas davantage devant le sang, si seulement le sang pouvait leur être de quelque secours. Il est même remarquable que la plupart de ces bienfaiteurs de l'humanité aient fait verser des fleuves de sang", p.286.

« Je crois seulement en mon idée maîtresse. Elle consiste en ceci que selon les lois de la nature, les hommes se divisent en deux catégories : l’inférieure (les êtres ordinaires), c’està-dire en quelque sorte le matériau ne servant qu’à la procréation de ses semblables, et les hommes proprement dits, c’est-à-dire ceux qui ont le don ou la talent de dire, dans leur milieu, une parole nouvelle.
Les subdivisions sont bien entendu en nombre illimité, mais les traits distinctifs des deux catégories sont assez tranchés : la première catégorie, c’est-à-dire le matériau, est composé de gens conservateurs de nature, pondérés, qui vivent dans l’obéissance et aiment obéir.
A mon avis, ils ont aussi bien le devoir d’être obéissants et il n’y a là absolument rien d’humiliant pour eux.
Dans la seconde catégorie, tous transgressent la loi, tous sont des destructeurs ou portés à l’être selon les capacités. Les crimes de ces hommes sont bien entendu relatifs et multiformes ; pour la plupart, ils exigent sous des formes très diverses, la destruction de ce qui est, au nom de quelque chose de meilleur.
Mais si, pour leur idée, il leur faut enjamber même un cadavre, du sang, à mon avis ils peuvent en bonne conscience se donner eux-mêmes la permission de le faire, du reste en fonction de l’idée et de son envergure, notez cela. Ce n’est que dans ce sens que je parle dans mon article de leur droit au crime. », p.287


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J'ai décidé maintenant que j'allais sauter le plus vite possible tous les passages juste pour savoir la fin, parce qu'à part ce petit passage philosophique intéressant, il n'y a que de l'histoire, de l'histoire et de l'histoire et moi l'histoire, ce n'est pas qu'elle me fait chier, mais elle traîne en longueurs, puisque sans style particulier, je n'ai aucun plaisir à lire une histoire. Si au moins c'était drôle, comme Dumas ; ou que ça faisait peur comme King, mais là...
 
Pourquoi ce livre ?
J'ai toujours pensé que ce qui manquait à ma culture générale -entre de nombreuses choses !- c'était une connaissance de la littérature russe : Dostoievski, Tchekov, Gogol, Nabokov (qui m'a jamais donné envie). Donc je suis allée voir "l'Idiot" au théâtre de la Madeleine, il y a fort longtemps (1999), j'avais bien aimé mais je me souviens plus du tout de l'histoire...
 
Ensuite j'avais parlé de ce complexe culturel à Aïcha qui m'avait dit que son livre préféré de Dostoievski c'était "les Frères Kamarov" (loué par Freud aussi), mais je ne l'ai pas trouvé d'occasion.
 
J'ai lu les  "Âmes mortes" de Nicolas Gogol trouvé dans une librairie près de la Montagne noire, à côté de Carcassonne, un village de livres. J'ai bien aimé l'idée (l'idée de vouloir acheter des âmes via des tombes), je n'ai pas détesté l'atmosphère de ce roman (le but principal de ce livre étant de décrire le milieu des notables dans la campagne russe, comme Flaubert de Madame Bovary si vous voulez : ce milieu est vil, bas et faux évidemment) mais je n'ai pas retenu ce livre comme ayant marqué ma vie : j'ai voulu le revendre d'occasion (preuve suprême chez moi de manque d'amour pour un roman, de déception) et je crois que je l'ai laissé chez mes ex-beaux-parents, je ne sais pas où il se trouve actuellement.

Je suis allée voir des pièces de Tchekov, mais je n'ai rien retenu ; j'ai lu quand même "les Trois sœurs" avec le TNS dans le cadre d'un stage, mais j'ai trouvé ça hyper désuet et d'ailleurs je ne me souviens plus de rien non plus.

Enfin, c'est l'expo "Crime et Châtiment" en ce moment au Musée d'Orsay (que je n'irai pas voir) + je l'ai trouvé d'occasion à 3 euros à Gibert Joseph. Voilà.

Le Portrait de Y.



Aujourd'hui, j'ai concrétisé une pulsion qui me trottait dans les veines depuis un certain temps : j'ai fait le portrait au pastel de Y. à partir de sa photo que j'adore, piquée sur son MySpace parce qu'il ne m'a pas envoyé la bonne photo au bon format.

Je ne prétends pas être une artiste, donc c'est un portrait raté et bâclé (le but étant chez moi d'assouvir ma pulsion, donc d'achever aussi vite que j'ai commencé), mais je l'ai fait : je prétends faire.

Il n'est en rien ressemblant à la photo originale qui m'a servi de modèle (où il est beaucoup plus beau, je précise) et je suis triste d'être dépourvue de talent, mais c'est ainsi.

Afin de ne pas moi-même me méprendre quand j'aurai la maladie d'Alzeihmer (et dieu sait que je déforme TOUT, tous mes souvenirs depuis que j'ai à peu près 28 ans...) : je ne l'ai pas fait parce que j'étais amoureuse de lui.

Je l'ai fait parce que j'avais besoin d'exorciser ma peine à avoir le cœur vide, à ne plus aimer personne et à ne plus être aimée de personne.

La dernière fois que j'ai dessiné un portrait, ce n'était pas celui d'un plan cul dont j'ai senti une âme singulièrement belle, mais celle d'un homme que j'aimais et qui m'aimait, et ce n'était pas à partir d'une photo volée sur un MySpace, c'était à partir de la vraie vie, lui en train de dormir devant moi, à la Réunion.
J'avais fait ce portrait avec tout mon amour.
Celui-ci, je ne l'ai pas fait avec amour, je l'ai fait avec tristesse de ne plus avoir cette chance d'aimer et d'être aimée. Je l'ai fait par frustration, donc de ne rien ressentir de tel.

Je l'ai fait aussi parce que je le trouvais très beau, pas seulement "beau" au sens physique, mais beau dans le sens où j'ai vu sa sensibilité s'exprimer à travers certaines expressions de son visage, et que cette sensibilité m'a -beaucoup- touchée.

Ce n'est pas facile à expliquer avec des mots aussi réducteurs que "beau" et "belle". C'est difficile d'échapper au discours mièvre. C'est objectivement de l'ordre de la sensation subjective que moi je trouve objective.

Je n'ai pas été amoureuse d'une âme que je ne connaissais pas.
J'ai désiré mieux connaître une âme, c'est différent.
Ce n'est pas de l'amour, merde (je dis ça car de nombreuses personnes ont du mal à se sortir de la collection Harlequin dans leurs schémas mentaux).
C'est du désir, du désir spirituel au-delà du désir physique.
Hélas, ce n'était pas réciproque. Mon âme a pris un râteau.
C'est dur d'être touché par quelqu'un alors que ce n'est pas du tout réciproque.

J'ai écrit une lettre datée d'aujourd'hui en me promettant à moi-même de lui envoyer ce portrait lorsque je serai enfin amoureuse de quelqu'un qui le sera de moi aussi de façon réciproque, bref, lorsque j'aurai enfin ce bonheur, cette chance, de revivre l'Amour. Le vrai, le beau.

Une histoire de cul révèle toujours que rien ne vaut une histoire d'Amour.
Si j'avais voulu dramatiser j'aurais dit :
Une sordide histoire de cul révèle toujours que rien ne vaut une belle histoire d'Amour.
Que préférez-vous ?

*Avec du recul sur toutes les bêtises plus grosses que moi que je lui ai dites et que je me suis dites à moi-même pour m'auto-convaincre que je ne l'étais pas, j'étais tout bêtement amoureuse... mais je ne voulais tellement PAS l'être, que je l'ai dénié furieusement de façon absurde.
Je le savais mais je n'en avais pas conscience...
J'avais demandé pardon, mais le mal avait été fait. Bête et méchante, je ne l'ai jamais autant été de ma vie envers un être humain.
De seconde chance, il n'y en aura pas eu comme je l'aurais voulu et je ne m'étais pas franchement améliorée non plus. Je n'ai eu que ce je méritais.

Notre relation physique aura duré du 25 décembre 2009 au 22 juillet 2010 (six mois), et aura officiellement fini début octobre.

Je n'ai jamais autant excellé dans la contre-communication verbale de toute ma vie : dire tout l'inverse de ce que l'on a dans le cœur. Je ne me connaissais pas cette aptitude, mais je suis très forte à ce jeu.
Je ne m'en vante pas : c'est une des compétences les plus nulles que je n'ai jamais eues.