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dimanche 3 septembre 2017

LE VOYAGEUR IMPRUDENT, BARJAVEL, Editions Denoël, Paris, 1958.

 Couverture

Résumé : Pierre Saint-Menoux est un professeur agrégé de mathématiques au lycée Philippe-Auguste, devenu caporal, "responsable de 17 conducteurs de la compagnie des mitrailleuses, de leurs chevaux et de leurs voitures" lors de la seconde guerre.  Il rencontre un savant, Noë Essaillon et sa fille, Annette.Le savant lui propose de voyager à travers le temps grâce à un scaphandre, des gants et une machine programmable.Il découvre le monde futur et ses hommes nouveaux : ils se sont transformés physiquement selon la tache à accomplir dans leur société. "Pas de sexe, pas d'estomac", p. 140. Ils se reproduisent différemment également. Certains mangent, d'autres digèrent.

Tout se passe bien, le temps passe jusqu'à ce que Saint-Menoux soit obsédé par une question plus que son mariage avec Annette : si l'on tue quelqu'un, les grandes choses sont-elles accomplies ?
Il commettra donc une imprudence qui expliquera le titre du roman.

Avis : Je n'ai pas été emportée par la lecture. Le style est carrément ennuyeux au début et un plus intéressant au milieu et à la fin, à l'image de Saint-Menoux lui-même mais aussi de son amour pour Annette. En effet, il est obsédé au début par sa beauté charnelle. A la fin, au moment de l'épouser, il s'ennuie profondément...Pourtant cette jeune femme a été formée intellectuellement par son père, prend une initiative typiquement féminine pour sauver son homme du pétrin et c'est quand même elle, le personnage secondaire ornemental. On peut la compter sans aucun doute dans la liste des femmes qui auraient mérité un destin littéraire plus glorieux. Le seul intérêt du livre est la société imaginée par Barjavel dans le futur en l'an 100 000. Apparence(s) physique(s) de l'homme futur : p. 139-150. Langue nouvelle (p. 118). Société nouvelle (p.164-171).

Verdict : la lecture de ce livre n'est pas indispensable à l'existence. On peut mourir sans l'avoir lu. J'ai néanmoins apprécié certains passages (mais qui n'ont pas révolutionné ma pensée).

Citations : (incomplet car la flemme)
"En réalité, je ne crois pas qu'un homme, en possession de mes pilules, si égoïste, si déterminé fut-il, pourrait s'en servir librement. Il trouverait toujours un amour ou une haine pour l'enchaîner", p.36.

"Son regard avait glissé sur moi avec une indifférence minérale", p. 138.

"Quelle différence profonde existe-t-il entre la ronde des petits mâles autour de la reine, et le quadrille que les hommes de notre siècle dansent avec les femmes nos contemporaines ? La nécessité puissante de la reproduction les meut comme des pantins. Ils se croient libres, chantent l'amour, et les yeux et l'âme de leur bien-aimée. Et la loi de l'espèce les mène par le bout du sexe. Tristan, Roméo sont de simples porte-graine. Ils ont pour mission de la déposer dans le terrain qui l'attend et qui est toujours le même, qu'il se nomme Iseult ou Juliette. Le reste est littérature", p. 210.  

"A force de bonté, de patience et d'amour, il est sans doute possible de sortir un homme, une femme du marais d'ennui et de souffrance dans lequel nous pataugeons tous", p.277.

"La lune éclaire la rue vide. Un petit tourbillon de vent monte les trois marches et jette sur ses pieds nus une feuille morte", p. 311 : c'est la chute du roman, très poétique, style haïku japonais.

Lexique :

Catarrheux (sergent), p.12 : "sujet aux catarrhes" < catarrhe : Inflammation et hypersécrétion des muqueuses, particulièrement des voies respiratoires. Gros rhume.

"Comme chiens en Seine"
, p. 96 : ? "Des seins énormes flottaient comme chiens en Seine".

Chlorotique (ampoule), p.100 < Chlorose : pâle. 
Anémie caractérisée notamment par la pâleur verdâtre des téguments et frappant particulièrement les jeunes filles
BOT. Maladie de carence provoquant notamment la décoloration des feuilles. Chlorose calcaire; chlorose de la vigne;

Vibrion (mouche), p.127 :
- Microorganisme mobile en forme de bâtonnet recourbé en virgule
- Vieilli ou littér. Personne sans mérite, sans valeur
- Fam. Personne agitée. 

Aloi (mauvais), p.135 : qualité.  

Olifant (nez en), p. 151 : en ivoire ?  Par synecdoque de olifant «éléphant» ca 1165 (Benoît de Ste-MaureTroie, éd. L. Constans, 7897), forme plus pop. en a. fr. que éléphant*, empr. au lat. elephantus, gr. ε ̓ λ ε ́ φ α ς, -α ν τ ο ς qui connaissent également le sens de «ivoire».

Homoncule, p. 176 ou homuncule : Être vivant de très petite taille, aux pouvoirs néfastes et surnaturels que les alchimistes du moyen âge prétendaient pouvoir créer :
Péj. Petit homme contrefait
C. − Au fig. Expression caricaturale et amoindrie de l'homme

Urémie, 217 : Syndrome dû à l'intoxication causée par la rétention dans l'organisme, en particulier dans le sang, des produits azotés normalement éliminés par les urines et consécutif à une affection rénale chronique. Synon. azotémie, hyperazotémie

Phaéton, p. 254 : conducteur d'attelage.
Du nom de Phaeton, gr. Φ α ε ́ θ ω ν proprement «brillant» (épithète d'Hélios, le soleil), nom d'un personnage mythologique qui s'empara du char d'Hélios, mais manquant d'expérience ne sut maîtriser les chevaux; le char menaçant d'embraser le ciel et la terre, Zeus le foudroya et le précipita aux Enfers (Ovide, Métamorphoses, VI; Virgile, Eneide, 5, 105

Falot, p. 289 : lanterne portative.
Fascine, p. 298 :
Assemblage de menu bois, de branchages

Déparler, p. 304 : Région. Parler inconsidérément; dire n'importe quoi
S'arrêter de parler : employé à la forme négative. Je n'ai pas déparlé : cessé de parler.