Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
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jeudi 5 août 2010

L’Empire de la passion, (Ai no borei, 愛の亡霊), Nagisa Oshima, 1978 (JAP).



***** Excellent !

PRIX DE LA MISE EN SCENE AU FESTIVAL DE CANNES 1978.

Ce film est magnifique parce qu’il est très bien fait : l’image (Merci Yoshio Miyajima !), la musique  (Merci Tôru Takemitsu !), les acteurs (I LOVE TATSUYA FUJI), etc.

L’histoire est simple : dans un petit village rural du Japon, un jeune paysan, Toyoji, séduit une jeune femme mariée plus âgée que lui, Seki, mais plus jeune que son mari, un chauffeur de pousse-pousse, Gisaburo, un homme bon et gentil (mais qui la baise pas/plus), dont elle a deux enfants.

Au début, une scène de séduction cucul la praline entre Toyoji et Seki se transforme en viol puis en source de plaisir insoupçonné pour la jeune femme au foyer. Elle aime, elle adore et c’est une scène d’un érotisme fou parce que c’est allé vraiment crescendo entre l’innocence, la violence et finalement, le plaisir et la jouissance.

Ils se revoient et le jeune homme, jaloux et possessif convainc Seki de tuer son mari. Ils l’étranglent ensemble et le jettent dans un puits. Seki a raconté à tout le village que son mari est parti chercher du travail à Tokyo. Toutefois Seki et Toyoji ne peuvent toujours pas vivre ensemble comme ils le souhaiteraient car Gisaburo n’est pas officiellement mort…
Mais trois ans plus tard, le fantôme de Gisaburo hante le village, dans les rêves de quelques uns d’abord, puis en apparition ensuite.
Morte de peur, Seki supplie son amant de dormir avec elle mais il ne veut pas à cause de la présence d’un policier dans le village et de toutes les rumeurs qui sont déjà contre eux depuis un certain moment.
Elle tente donc de mettre fin à ses jours en se laissant mourir dans un incendie mais Toyoji la sauve. Chacun veut mourir l’un pour l’autre en assumant le meurtre de Gisaburo seul, mais refuse que l’autre meure avec lui.
D’autant plus que le jeune maître du village a surpris Toyoji mettre des feuilles mortes dans un puits au lieu de s’en servir pour faire du feu, comme tous les paysans.
Tout cela finira mal, mais avant que cela ne finisse mal, les amants se livrent encore à la luxure une dernière fois et ça c'est vraiment chouette ; et à travers cet acte ultime, de l'amour, et ça c'est beau...





J'en ai fait mon fond d'écran actuel...J'adore cette photo.

Bon, les intonations terriblement mièvres des femmes japonaises est affreux à entendre pour mes oreilles, mais bon, c’est culturel, c’est comme ça. Cela n'empêche pas que les actrices qui ont tourné pour Oshima sont des filles qui ont des tripes parce faire un film de cul dont tout le monde s'en fout et faire un film commercial avec du cul, ce n'est pas pareil, l'image personnelle est en jeu et elles ont des parents comme tout le monde, ces filles-là (lol).

Après moi, je ne suis pas du tout objective : dès que Tatsuya Fuji se met à poil, qu’on voit ses fesses de dos, ses bras musclés, et qu’en plus il se met à pénétrer une femme ou à faire des cunnis, moi je deviens folle (raide dingue de lui). Quel grand acteur. On ne rit pas, je suis sérieuse : il fallait le faire à l’époque et il le fait vraiment très très bien, sans aucune vulgarité, il le fait naturellement.

C’est dans l’Empire des sens (mais dans l'Empire de la passion aussi) qu’on voit son visage sous tous les angles et j’adore aussi son visage…Il a des expressions qui me rappellent terriblement quelqu’un que j’aime beaucoup à cause, précisément, de ce genre d’expression que je ne saurais décrire, hélas.  Tout ce que je peux dire c’est que ces expressions de visage expriment une grande sensibilité et sont magnifiques à regarder. On le voit sur les photos même quand il a les yeux fermés. Son seul défaut c’est d’être trop petit.

A propos de la morale du film : ce qui est dommage c’est d’avoir été obligé de tuer pour se débarrasser d’un mari, vive le concept moderne du divorce ! 
Parce qu’au final ce film condamne le crime, et derrière le crime, l’adultère.
Mais il a dû faire réfléchir pas mal de gens à l’époque, parce que le plaisir est bien là, très bien filmé le plaisir, indéniable, et l’amour aussi est bel et bien présent entre les deux amants puisque chacun n’a pas hésité à vouloir mourir pour l’autre : ce n’était pas qu’une histoire de fesses. Alors si on se pose la question, comme nous y incite le film : « Est-ce que ça en valait la peine ? » « Est-ce que ça valait la peine de se faire torturer (et de rendre deux enfants malheureux) pour « ça » ? ». Ben oui. C’est clair que ça en valait la peine.