Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
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mercredi 24 novembre 2010

QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER, Koji WAKAMATSU, 1966 (JPN)


Quand l’embryon part braconner, Wakamatsu, 1966 (JPN)
***Très bon.

L’histoire : Il était une fois une jeune femme moderne qui suit un homme chez lui qu’elle ne connaît pas, pour prendre du plaisir…
Mais cet homme, ben c’est pire qu’un grand méchant loup : il ne l’attire pas chez lui pour la baiser, mais pour lui faire subir les pires humiliations verbales et physiques.
Ce film, c’est donc à peu près une heure de torture physique et mentale sur cette femme, mais aussi toutes les spectatrices.
Une grande leçon de morale pour toutes celles qui auraient envie de « juste » s’amuser…On y songe à deux fois…

Critique : c’est bien filmé, ça, y a rien à dire, le noir et blanc passe tout seul ; quelques références culturelles (par exemple une citation de Job, en introduction, référence que je ne suis pas mécontente d’avoir apprise à mes quatrièmes) ; Marie-Antoinette (vite fait) et de nombreuses images anamorphiques en arrière-plan difficiles à discerner clairement, du moins sur un écran d’ordinateur. Bref, c'est sobre, concis, précis et enrichi juste ce qu'il faut, avec quelques flashbacks tout à fait compréhensibles.
Je dirais que c’est la version adulte du Petit Chaperon rouge (cette fois-ci que j’étudie avec mes sixièmes en ce moment…). Les filles : non seulement il faut faire super attention à ne pas coucher avec n’importe qui et ne pas prendre le don de son corps et de son âme à la légère, mais en plus, dites-vous bien qu’un mec qui n’est pas terrible au lit, il va vous en vouloir si ça le bouffe trop mentalement…Donc homme impuissant, même si super beau gosse, à fuir ! 
Très peu japonais, ce film est un hommage au travail de Sigmund Freud (lol : vous comprendrez pourquoi) ; les personnages sont habillés à l’occidentale (sauf sa femme, en kimono dans une scène) et il n’y a aucune référence explicite à la culture japonaise (dommage !).
Franchement, pour filmer des choses pareilles, il faut évidemment en éprouver du plaisir sadique et je ne doute pas que ce film ait dû en faire bander plus d’un…Le réalisateur, je lui aurais pas spécialement couru après…
Mais bon, le personnage du méchant est tellement caricatural que bon, la distinction entre le bien et le mal est effectuée.
Je comprends tout à fait que ce film ait été interdit aux moins de dix-huit ans et dieu sait que je ne suis pas catholique pour un sou : on a tout le temps de découvrir que l’être humain est malade, laissons encore un peu de temps à ceux qui en ont encore, le peu d’innocence qui leur reste, voilà mon avis.

Idée : Grande rétrospective Koji Wakamatsu qui démarre demain à la Cinémathèque française, j’envisage de prendre une carte d’abonnement, mais je ne pourrai pas aller physiquement à toutes les séances…