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lundi 12 juillet 2010

HISTOIRE D'UN AMOUR, Roger Nimier, 1953


Histoire d'un amour de Roger Nimier
Bon. Ce n'est pas le livre du siècle mais c'est intéressant dans la mesure où ça fait voir à quel point plus un mec est un connard égocentrique et narcissique
qui ne s'aime pas (Philip truc, un artiste autrichien médiocre), plus la femme la plus brillante et la plus distinguée du monde (Michèle Vilmain, une riche bourgeoise dirigeant une maison de couture)
ou la première potiche venue (Anne Chevalier, une petite provinciale découvrant sa féminité, donc sa connerie et perdant son innocence, sa candeur, sa pureté)
en tombe follement amoureuse.
Il faudrait lire en complément "Un amour de Swann" de Proust pour voir la phénomène inverse d'un mec brillant, intelligent, raffiné, qui tombe amoureux
d'une grosse conne vulgaire mentalement et totalement inculte.
Les gens gentils n'intéressent pas ; mais les méchants cons, oui. Pourquoi cette éternelle loi de l'attraction physique ? Parce que l'envie de sauver la personne
de sa détestation, l'attirance du mystère qui cache le néant absolu de la personne (elle ne dit rien ; ne pense rien sur rien ; méprise tout).
Que cette loi physique est détestable, atemporelle, éternelle, incompréhensible, injustifiable et si vraie !
C'est un mini roman d'apprentissage aussi où une jeune provinciale apprend à perdre ses illusions à la capitale au contact de la bonne société (donc superficielle
et fausse), apprend à paraître grâce à Michèle Vilmain qui en fait son joujou personnel pour se venger de l'infidélité de son amant Philip : elle veut que celui-ci
quitte sa maîtresse (une femme belle, vulgaire et conne) pour cette petite qu'elle a pervertie et façonnée à sa manière, afin de contrôler son infidélité.
Son plan marche évidemment : il tombe amoureux de la jeune fille, la jeune fille de lui ; il quitte son ancienne maîtresse.
Cela ne rend pas plus heureuse Michèle, qui aura souffert de sa trop grande lucidité, ne pouvant pas profiter de la vie pleinement et de ses amis, mais qui n'aura pas
réussi à ne plus aimer Philip.
C'est peut-être ça qui m'a plu le plus dans ce bouquin, ce portrait de femme pas très jolie mais intelligente, et trop lucide pour être heureuse. A contrario, le portrait
psychologique de l'homme qui déclenche toutes les passions est VIDE : il est vide ! Mais il est BEAU, sexy, mystérieux parce que vide, et voilà.
Je me demande comment qu'on fait pour rendre dingue un mec, s'il faut sans arrêt être mystérieuse aussi, j'imagine que oui ; ne rien dire de soi, etc. Mais si le mec ne s'intéresse pas à nous dès le départ il n'y a pas de raison pour qu'il s'intéresse davantage à nous juste parce qu'on est mystérieuse...Je le vois bien en ce qui me concerne...actuellement...

N.B. : Le film "Les Grandes Personnes" de Jean Valère, 1960, s'inspire de ce roman.