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vendredi 12 octobre 2012

La chute de la maison Usher, de Jean Epstein, (FR + USA)



Adaptation cinématographique de la nouvelle fantastique d’Edgar Allan Poe, The Fall of the House of Usher, 1839 (attention, ce film ne respecte pas l’histoire originale de Poe).
Film muet en noir et blanc, ancêtre du film d’horreur. Les films fantastiques de ce genre n’existent plus vraiment.

Vu le 12 octobre 2012.
Pourquoi ? Parce que « Epstein » sera le nom de famille de mon héroïne Célia, dans le Pigeon mort.

Résumé : Un homme (le narrateur) va rendre visite à son ami Lord Roderick Usher qui lui demande de venir car sa compagne Madeline est gravement malade. Lorsqu’il arrive en ville, les habitants réagissent au nom de « Usher » avec effroi. De caractère exclusif et tyrannique, Lord Roderick contraint sa femme à vivre recluse loin de la ville dans une atmosphère confinée et malsaine.

L’invité voit un tableau de Madeline et Lord Roderick lui explique qu’il est devenu presque de tradition parmi les membres de la famille de passage, de peindre son portrait.


Elle ne vient pas dîner. Roderick aimerait se débarrasser de son invité mais ne peut pas donc l'incite à faire une petite promenade après le dîner afin de pouvoir s’adonner tranquillement à sa passion : peindre Madeline. En effet, il est fasciné par le fait que son portrait paraisse vivant, à l’inverse de la réelle Madeline, très malade.

Plus il la peint, plus elle disparaît sous ses yeux, mais il ne s’en rend pas compte, tant il a envie d’atteindre la perfection dans son tableau. C’est LE moment fantastique du film.


Lorsque l’invité revient de sa promenade, il est fasciné également par le portrait qui semble s’animer quand tout à coup lui et Roderick se prennent les pieds dans quelque chose au sol : c’est le corps de Madeline !

Ils l’enterrent avec son invité, son domestique et son médecin en pleine cambrousse. Quand l’un d’eux s’apprête à clouer le cercueil, il devient fou de colère. Il refuse que l’on cloue le cercueil.

Lord Roderick devient fou de chagrin en niant sa mort jour après jour tandis que la vie devient affreusement monotone, mais le film ne s’arrête pas là. Un soir, tandis qu’une violente tempête fait rage, l’invité essaye tant bien que mal de changer les idées noires de Roderick avec une lecture (Mad Trist, de Sir Launcelot Canning). Mais celui-ci n’écoute que d’une oreille distraite car il est persuadé d’entendre Madeline.

Quand tout à coup, elle surgit effectivement dans sa robe blanche de morte. Roderick n’en revient pas lui-même Or la foudre s’est abattue sur la Maison Usher qui s’effondre, tandis que le narrateur, Roderick portant Madeline, s’enfuient. C’est la chute de la Maison Usher.

Conclusion : d’un autre temps, ce film n’a pas beaucoup d’attrait aujourd’hui. Il mérite d’être vu cependant pour des raisons esthétiques : c’est un film qui illustre parfaitement le genre littéraire fantastique. A voir avec « The Turn of the Screw » d’Henry James adapté au cinéma, plus attrayant car parlant.

Wikipédia : « Grâce à son écriture, le film réussit à créer un climat onirique impressionnant et impose une atmosphère inquiétante et morbide, c'est probablement la plus grande réussite de l'histoire du cinéma français dans le domaine du fantastique. »

Différence majeure entre l’œuvre littéraire et l’adaptation cinématographique : Dans la nouvelle de Poe, Madeline est la sœur jumelle de Roderick et la relation incestueuse est suggérée. Dans le film, c’est sa femme. C’est dommage de n’avoir pas respecté leur véritable relation malsaine.

La nouvelle traduite en français par Charles Baudelaire en ligne : http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_de_la_maison_Usher