Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

mercredi 5 mai 2010

NATATION 3

Piscine Hébert.
Début : 13h39
Fin : 15h moins qq chose.
Distance parcourue : 90 longueurs X 25 mètres = 2 km 250 mètres en 2 heures ce qui veut dire que j'ai été PLUS LENTE que d'habitude, ce qui m'énerve, mais bon, ce qui compte c'est de faire du sport, n'est-ce pas ?
Niveau poids, j'ai réussi à rattraper mes écarts de grignotage, mais l'idéal ce serait vraiment de nager deux fois par semaine parce que sinon je vais passer mon temps à refaire la même chose et à osciller entre 58 et 59 kg :
Poids avant : 58,500 kg.
Poids après : 58 kg.
Objectif : 53 kg.
Mais j'ai pas déjeuné, donc là, gros bol de fromage blanc en perspective et ce soir, je vais mieux manger pour avoir de l'énergie pour la journée de demain.

DOLLS de Takeshi KITANO, 2002.





Chef d'oeuvre raté. Ni excellent, ni bon, ni mauvais.

C'est un film qui marque esthétiquement parce qu'il est bien structuré narrativement, que les images sont sublimes et la musique aussi (les tambours japonais, les Taïko, notamment fascinent : je veux apprendre à en jouer maintenant, mais c'est 20 euros le cours et c'est à Montreuil...).

Il manque pourtant quelque chose pour que ce film soit un chef-d'œuvre complet : on ne s'attache pas vraiment aux personnages, à aucun des personnages. C'est la seule chose qui manque selon moi, mais c'est subjectif, bien sûr.

L'histoire :
3 histoires se croisent, un peu comme les Iñarratu ou les Austin Maupin en littérature et sans doute beaucoup de gens avant eux.

1) Les amants mendiants
Un jeune homme va se marier avec la fille du patron pour satisfaire les ambitions de ses parents qui lui ont payé des études supérieures mais pour cela, il doit quitter sa petite-amie qu'il aime et avec qui il était même fiancé.
Celle-ci fait une tentative de suicide le jour de son mariage et devient folle. Prévenu par des amis en commun, il court la voir à l'hôpital et abandonne sa fiancée, sans se marier donc, et plaque tout : son travail, sa famille, pour s'enfuir avec celle qu'il aime on the road.
Mais rien de romantique : elle ne retrouve pas la raison...trop traumatisée...et bientôt l'argent vient à manquer, et ils vont faire les poubelles pour manger...errer sans cesse, en toutes saisons (d'où les images magnifiques du film : leur errance est filmée à travers les quatre saisons, avec un environnement et des costumes pour les deux acteurs sublimes !), marchant sans cesse enchaînés et droit devant eux...devenant de plus en plus vides et n'ayant que quelques flashbacks de leur relation amoureuse passée comme seule source d'émotions, la fille étant devenue vraiment folle et incapable de se conduire normalement comme avant.
Un peu "les Amants du Pont Neuf" (film magnifique) version rurale japonaise, si vous voulez.

2) Le Yakuza à la retraite.
Etant plus jeune et ouvrier, il avait une petite-copine qui lui faisait à manger tous les samedis midis. Mais un jour il lui dit qu'il s'en va pour gagner plus d'argent et lui demande de ne pas s'inquiéter pour lui et de vivre sa vie : bref, il la quitte.
Elle pleure de toute son âme et lui promet de l'attendre sur ce banc tous les samedis midis avec un bento prêt pour lui.
Cet homme devenu vieux, s'est retiré du milieu mafieux et est revenu dans sa ville natale. Il voit avec stupeur que sa petite-amie de sa jeunesse, devenue aussi âgée que lui, est toujours là ce banc à attendre avec deux paniers repas (elle finit toujours par donner le 2ème en rentrant chez elle au vieux garçon d'à côté, son voisin...).
Il ne lui dévoile pas son identité mais finit par déjeuner avec elle et ils sont heureux. Il apprécie notamment ses œufs de cabillaud grillés. Au moment où il sort super heureux de son dernier rendez-vous avec elle...(je ne raconte pas).

3) Le fan frustré.
Un vieux garçon trentenaire seul et fan -de façon psychotique- d'une chanteuse pop mignonne à la con, ne supporte pas qu'elle ait vécu un accident qui ait mis fin à sa carrière. Il se crève les yeux pour ne plus la voir parce qu'il souffre trop. Il va lui rendre visite...

Quel est le fil directeur de ce film ?
L'amour. L'amour malheureux.

Dans l'histoire 1 : Les amants ne peuvent pas s'aimer parce que la jeune femme est devenue folle à cause de la trahison du jeune homme. Ils ne peuvent plus vivre leur amour comme avant d'autant plus qu'ils n'ont plus rien matériellement pour vivre.
Est-ce que cela aurait pu se passer différemment ? Bien sûr que oui : il aurait pu trouver un nouveau travail, la prendre avec elle. Il n'aurait pas dû partir sur la route comme ça.

Dans l'histoire 2 : Ils ne peuvent pas s'aimer parce que l'ancien Yakuza est quand même un Yakuza. Au final, tout ça c'est de la faute de l'argent : s'il n'avait pas été aussi frustré d'être un pauvre ouvrier en étant jeune, il ne serait pas devenu un Yakuza. De toute façon, il ne l'aimait pas profondément étant jeune, c'est vieux qu'il aurait pu être heureux avec elle.

Dans l'histoire 3 : Le fan ne peut pas être aimé parce qu'il aime cette chanteuse de façon malsaine par rapport à son âge. C'est un homme-enfant avant tout très seul, mal dans sa peau. C'est l'amour le plus pathétique parce que non-réciproque.

Je ne me suis attachée à aucun des personnages, et c'est bien ça qui me déçoit.

Seule l'histoire 1 m'a au moins émue par la façon habituelle de Kitano de filmer l'amour : l'amour averbal, qui ne passe pas par les mots, mais les attentions, les actes, les silences complices, les rires complices pour des choses bêtes.
C'est ce que j'adore vraiment chez Kitano, cette façon ultra-sensible personnelle et japonaise à la fois, de filmer l'amour. Nous les Français, nous sommes tellement dans le bla bla, que c'est sublime de voir ça. Donc le seul acteur que je retiens, c'est celui qui joue le jeune homme, qui se sent tellement coupable de ce qu'il a fait, qu'il est ultra-attentionné avec la jeune femme devenue folle par sa faute. Quand il pleure et la prend dans ses bras très fort, c'est émouvant aussi.

Un film de Kitano à voir en tout cas, parce que ça frôle vraiment le chef-d'œuvre esthétique.

Le titre du film "Dolls" fait référence aux marionnettes du théâtre japonais montré au début du film qui conte l'histoire des "amants enchaînés".
Le théâtre de marionnettes japonais s'appelle le "Bunraku".
Pour se cultiver un peu :
http://www.marionnettes.ca/documentation/histoire/japon.php
http://www.unesco.emb-japan.go.jp/htm/vf/focus_documents_sharing.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bunraku

Pourquoi ce film ?
1) Parce que je n'ai pas de sous pour le voir à la Rétrospective de Kitano au Forum des Images en ce moment (6 euros le film et il y en un par semaine depuis mars jusqu'en juin 2010...j'ai même raté Kitano à Paris...)
2) Parce que j'ai vu Hana-Bi et Aniki, mon frère et que j'ai adoré.
3) Parce que l'exposition "Gosse de Peintre" de Kitano est à la fondation Cartier en ce moment, que je suis allée la voir avec Solène et que je l'ai adorée.
4) J'admire énormément Kitano qui je le répète a réalisé tous les rêves de ma vie. C'est un artiste polyvalent capable autant de légèreté que de profondeur, de comique que de tragique, de kitsch que de beauté. Je le hais.