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jeudi 7 février 2013

My blueberry nights, de Wong Kar Waï, 2007 (HK)

Toujours croire en ce qu'il y a de plus beau chez l'Homme et rester confiant malgré les épreuves, leçons de...



My blueberry nights, de Won Kar Waï, 2007. 

L'histoire : Lizzie est une jeune femme qui apprend que son petit-ami la trompe. Elle lui laisse ses clefs au restaurant ключ (klyuch) (clef en russe) où il est allé avec sa nouvelle copine. Jeremy, le gérant, met toutes les clefs que des clients lui remettent dans un bocal en verre. Jeremy, britannique de Manchester, a lui-même déposé ses propres clefs dans le bocal en verre pour son ex-petite amie Katia, une Russe qui l'a quitté.

Lizzie attend en vain que son petit-ami vienne les chercher et fait par défaut la fermeture chaque soir en mangeant une part de tarte aux myrtilles avec une boule de crème glacée parce que c'est la seule tarte qui reste chaque soir et qu'elle s'identifie à cette tarte dont personne ne veut. Jeremy lui explique qu'il n'y a pas d'explication à chercher : cette tarte n'est pas moins bonne que les autres, mais c'est comme ça (je crois que j'ai pleuré à ce moment-là). Lizzie, malheureuse, voudrait une explication.

Elle s'arrête devant l'appartement de son ex-petit-ami d'où elle le voit embrasser sa nouvelle copine. Elle pleure (j'ai pleuré aussi).

Un jour, elle décide de partir le plus loin possible et elle fait serveuse le jour et la nuit, ce qui lui occupe l'esprit et évite ses nuits d'insomnie. Officiellement, c'est pour s'acheter une voiture. Elle y rencontre un homme brisé, Arnie et après sa mort, la femme qu'il a brisée par son amour despotique. A chaque nouvelle ville et de chaque nouveau restaurant où elle travaille, elle écrit de nombreuses cartes postales à Jeremy pour lui donner de ses nouvelles. Apparemment, elle n'a pas d'autre ami sur cette terre (j'aime cette idée à l'ère d'Internet et des 36 millions d'amis sur les réseaux sociaux).

Elle rencontre dans une nouvelle ville une jeune femme dépendante des jeux qui lui promet sa voiture si Lizzie lui prête ses 22.000 dollars d'économie. Elle lui donne bien sa voiture mais lui avoue après qu'elle avait gagné et lui avait menti uniquement pour qu'elle l'accompagne à l'hôpital de Las Vegas où son père est décédé. Parce qu'elle n'avait pas envie d'y aller toute seule. J'aime la solitude de tous ces personnages beaux et trentenaires (c'est Natalie Portman quand même). Elle lui paye donc la voiture qu'elle désire avec le gain qu'elle a obtenu au dernier jeu et reprend la sienne. Elle tente aussi d'apprendre à Lizzie qu'il ne faut faire confiance en personne. Lorsque leurs chemins se séparent, Lizzie comprend que certaines rencontres permettent de mieux se connaître par un reflet inverse dans le miroir : elle est tout l'opposé de cette autre jeune femme et est fière d'être elle-même.

Entretemps, Katia revient au restaurant de Jeremy : elle n'a pas l'intention de revenir avec lui mais voulait se souvenir du lieu sans penser l'y trouver encore. Elle lui dit que ce n'est pas parce que la porte est fermée qu'elle est fermée pour toujours et Jeremy lui répond que ce n'est pas parce que la porte est ouverte que la personne est là.

Lizzie de son côté est aussi prête pour tourner la page et donc, un an plus tard, retrouve Jeremy dans son restaurant. C'est une nouvelle histoire qui peut naître.

Commentaire : Même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre, ça reste du Wong Kar-Waï : une histoire d'amour où des hommes et des femmes ont des chagrins d'amour douloureux ; fument (Jeremy beaucoup ; Katia, mais pas Lizzie) et mangent (la tarte aux myrtilles avec une boule glacée ; la facture de 800 dollars de bouffe et d'alcool d'Arnie ; les bars- grill restaurants sont les lieux principaux de tournage). C'est également une histoire d'apprentissage dont l'héroïne est Lizzie.

On pleure quand elle pleure, en espérant nous aussi rencontrer un jour un beau et gentil Jeremy (enfin je sais qui est Jude Law) sur notre route, sans y croire vraiment, parce que ça, c'est la fin hollywoodienne, qui n'existe pas dans les vrais Wong Kar-Waï.

Enfin, Norah Jones y joue très justement la jeune femme pure et innocente qui ressort mûrie et forte de cette histoire, et donne envie de mieux connaître sa musique.