Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

mardi 27 avril 2010

2046 de Wong Kar Wai, 2004.


******Chef d'œuvre.
Comment peut-on faire des films aussi beaux ?
Ce que j’adore chez Wong Kar wai, c’est qu’il y a tout ce que j’aime : des hommes et des femmes, et entre eux, des sentiments, du cul, et tout le monde fume, le tout filmé de façon sublime avec pour fond, une musique également sublime. Tout est beau.

Résumé : le héros, Chow wo man , a aimé une femme à Singapour, Su Li Zhen, qui n’a pas voulu le suivre à Hong-Kong. Depuis, il collectionne les femmes et nous conte entre mi-réel et mi-fiction fantastique –un roman qu’il est en train d’écrire, « 2046 »- ses histoires : avec Bai Ling, une jeune et belle prostituée qui tombe amoureuse de lui mais pas lui… ; Wang Jing-wen, une jeune femme aux talents d’écrivain qui aime un japonais et enfin une autre Su Li Zhen, joueuse de cartes professionnelle, qui semble avoir un lourd passé qui l’empêche de l’aimer, comme lui.

Au-delà de cette histoire, il y a donc un leitmotiv obsédant : tomber amoureux au mauvais moment.
Lui aimait une femme mariée qui n’a pas voulu le suivre à Hong-Kong ; une autre, Lulu, allait se marier avec un homme mort trop jeune ; Bai Ling l’aime au moment où il ne peut/veut plus aimer ; il tombe amoureux de Jing-Wen qui en aime déjà un autre ; il aime enfin la Su Li Zhen bis qui ne peut pas l’aimer , parce qu’elle est comme lui. Bref, que des histoires d’amour impossible. Et on voit les gens morfler magnifiquement (surtout Bai Ling qui subit ce que nous avons toutes subi au moins une fois avec un connard adorable mais pas amoureux…) sans mièvrerie.

Remarquons la magnifique interprétation de l’actrice Zhang Ziyi qui mérite les prix qu’elle a reçus (hong-kongais et américains : honte à la France de ne lui avoir rien donné !).

Extraits :
« I once fell in love with someone. (…) I went to 2046. I thought she might be waiting for me there. But i couldn’t find her. I can’t stop wondering if she loved me or not. But I never found out. Maybe her answer was like a secret that no-one else could ever know »
« All memories are traces of tears »
« You treat all the women like this ?
-Except one. My mother. »
« Peut-être que si elle ne répondait pas, ce n’est pas parce qu’elle hésitait mais tout simplement qu’elle ne m’aimait pas, la seule chose qui me restait à faire, c’était d’abandonner »
« Love il all a matter of timing. It’s not good meeting the right person too soon or too late »
« Maybe one day you’ll escape from your past, if you do, look for me »
« Why can’t it be like it was before ? » : ça c’est la phrase que nous avons toutes dite à un connard qui nous a joué le jeu de la séduction au début et nous a traitées comme de la merde ensuite. Ça fait plaisir, enfin ça console un peu je veux dire, de savoir que c’est international. (lol)

Photographie : Christopher Doyle (qui a reçu plusieurs prix), Kwan Pung-leung et Lai Yiu-fai
Musique : la musique du film est juste sublime (a reçu aussi un prix) et on a envie de la B.O.
• 2046 main Theme (With Percussion) - Shigeru Umebayashi
Casta Diva (extrait de l’opéra "Norma") - Angela Gheorghiu / London Symphony Orchestra / Dir. Evelino Pido
C’est 2046 qui aurait dû gagner la palme d’Or, merde. Même si j’ai aimé Old boy (qui a gagné le grand prix), ça ne vaut pas 2046.

Pourquoi ce film ?
C’est Sourygna, un pote d’Aurélien, qui m’en avait longuement parlé lorsque nous étions à la Cité ; il l’avait vu à sa sortie, donc en 2004. Depuis le temps que je voulais le voir.