Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

dimanche 30 décembre 2012

A la recherche du sucre qui n'existe pas...





de Boris Vian, 1943.

Lecture décembre 2012.


J'adore l'introduction de ce livre et son concept, même si ce n'est pas le chef-d'oeuvre de Boris Vian qui n'avait que 23 ans lorsqu'il l'a écrit.


Je partage avec vous donc seulement son introduction, que j'adore, pardon je me répète, qui m'émeut profondément :


Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l’orée d’un bois, dans un château aux murs gris et toit mauve (ce toit était couvert de mousse, et paraissait vert). Il vivait solitaire et cette solitude affligeait ses jeunes ans. Une nuit qu’il passait à flâner dans son parc, alors que la lune, sa douce et souriante compagne (je croyais qu’il était seul) caressait d’un tendre regard (septembre comme du poulet) les sommets des grands arbres agités par une brise tiède et embaumée (merde ! ce qu’il cause bien) il se prit à penser que la vie est amère quand il n’y a pas de sucre au fond. Une grande résolution s’empara de son cœur : Partir (c’est mourir un peu). Partir à la recherche de ce sucre si précieux et si rare (Hure â ! Vive le marché noir). Le lendemain dès l’aube, sellant son noir palefroi (je ne crains pas le froid non plus) et l’enfourchant ensuite, il fuit ce lieu autrefois aimé (tout passe, tout casse, seul le plexiglas tient le coup) maintenant détesté à cause du manque de sucre.


Boris Vian in Conte de fées à l’usage des moyennes personnes, 1943.


Ben, c'est le malheur de mon existence jusqu'à présent, ça !


Précisément cette recherche de sucre éternelle, sans fin parce que vaine et vouée à l'échec. 

Et ce n'est pas le sucre qui n'existe pas vraiment qui est important évidemment, mais tout le chemin parcouru pour l'obtenir, toutes les aventures vécues, les épreuves endurées qui construisent l'être et modifient l'âme de celui ou celle qui a voulu partir à la Quête de sucre dans sa vie.
Le sucre, c'est l'Absolu ; le sucre, c'est l'Amour fou ; le sucre, c'est Dieu.
Au final, c'est souvent n'importe quoi, mais oui, ce sont de belles idées ; qui hélas, peuvent faire souffrir aussi si on ne résigne pas lucidement à les abandonner un jour et savoir se contenter d'un quotidien (pardon, c'est négatif), savoir être heureux avec un quotidien sans sucre...plus simple, mais plus vrai ? ou simplement plus durable ?

samedi 27 octobre 2012

LE DOUBLE de Fedor DOSTOIEVSKI, 1846-1865 (RUSSIE)






...ou la différence cuisante entre ce que nous croyons être (quelqu’un de bien) ; ce que nous sommes vraiment (quelqu’un de médiocre) et ce que nous voudrions être secrètement (quelqu’un de fort).

L’histoire :

Le héros nommé Goliadkine, est un fonctionnaire dans l’administration laid et sans charme mais très content de lui-même moralement tout en vivant dans une perpétuelle angoisse qui l’empêche de vivre sereinement. Souffrant de ce mal, il va rendre visite à un médecin qui exprime d’emblée son agacement à sa vue.
Ce médecin lui suggère fortement d’avoir une vie sociale faite comme tout le monde d’amis, de femmes, d’alcool et de divertissements, en lui expliquant que c’est là le remède principal à son mal. Mais Goliadkine refuse ce conseil qu’il prend pour une atteinte à son éthique personnelle, à son esthétique de vie : il revendique ne pas aimer les mondanités vaines de ce monde et avoir pour compagnie suffisante son valet Petrouchka. Il réaffirme son caractère qui refuse d’avancer masqué dans la société (c’est son leitmotiv) à l’inverse de ses ennemis (autant dire tout le monde) et contre lesquels il ne va pas se laisser faire. Il souffre de paranoïa et de délire de persécution.
Le lecteur comprend alors qu’en guise de héros romanesque, nous avons en fait un anti-héros dépourvu de noblesse d’âme, persuadé d’en avoir une : c’est là tout le drame.
Il se rend ensuite à une soirée de fiançailles à laquelle sont conviés les gens de la Haute-administration mais à laquelle il n’est nullement invité. On comprend clairement qu’il est amoureux de la jeune femme destinée à être mariée et qu’il est jaloux de son fiancé. S’étant introduit de force, il se fait finalement jeter dehors de la façon la plus humiliante et pathétique possible : il bégaye des explications à des supérieurs qui n’ont aucun sens, devient rouge de honte, au bord des larmes. Fortement troublé par cet incident qui a piétiné son ego, il ne cesse de ruminer l’événement en se posant comme victime d’une machination terrible contre lui visant à l’anéantir.
Jusqu’au moment où il croise dans la rue…son double qui se retrouve du jour au lendemain dans le même service que lui ! Ce double qui a exactement la même apparence que lui, le même nom et le même prénom le jette dans un profond –nouveau- trouble où il pense devenir fou. Il en parle à un collègue qui lui dit que cela n’a rien d’extraordinaire, que cela arrive, que sa propre tante avait un sosie elle aussi. Mais Goliadkine ne cesse de lui communiquer son angoisse ce qui finit par agacer profondément son collègue qui est obligé de lui rappeler sèchement qu’il a beaucoup de travail. Or ce double, dès la fin de la journée, accoste le héros et lui demande un entretien personnel et d’une ruelle méprisante à son égard, ils passent au domicile de Goliadkine où Petrouchka demande s’il doit servir deux portions.
Après un dîner frugal expédié dont Goliadkine a honte envers son invité au niveau des apparences, le double explique il a enduré plusieurs épreuves difficiles à la suite dans son existence dont celle de vivre dans la rue et aujourd’hui sans le sou, demande protection à notre héros parce qu’il est persuadé que son homonyme ne peut être que quelqu’un de bien. Au début suspicieux et sur la défensive, Goliadkine « aîné » en voit des avantages pour lutter…doublement contre ses prétendus ennemis. Il accueille donc cette idée de protection fraternelle avec une joie débordante et boit jusqu’à l’ivresse du rhum quand de son côté, son double va jusqu’à lui écrire une déclaration exagérée d’amitié en vers. Il s’endort vraiment très heureux pour la première fois depuis longtemps.
Quand le lendemain, tout bascule. La descente vers l’Enfer, la Chute du héros commence : non seulement son double est parti plus tôt que lui au bureau mais feint de ne plus le connaître du tout et révèle son vrai visage : il est ambitieux, vil, mesquin et sournois. Il a les dents qui rayent le parquet et réussit partout où notre héros revendique n’avoir jamais voulu réussir : avoir des missions importantes et être de connivence avec les hauts-fonctionnaires. Il agit sans scrupules et avec grande cruauté : il fait payer à Goliadkine ses notes de restaurant ; fait tout pour que Goliadkine soit ridiculisé et moqué publiquement au travail mais aussi à l’extérieur, l’appelle « mon chéri » pour insinuer qu’il est homosexuel et s’essuie à plusieurs reprises les mains après avoir serrées celles du héros.
S’ensuit un échange épistolaire entre Goliadkine et son double ou un autre fonctionnaire qui l’accuse de diffamation contre son double et de manigances contre ses collègues. Goliadkine retourne sa veste plusieurs fois : tantôt il blâme son double de toutes ses vilénies contre lui ; tantôt il espère sincèrement de nouveau son amitié et son soutien. Bref, il se perd. Arrive une ultime soirée à laquelle il n’est toujours pas invité et à laquelle il s’incruste et se fait jeter de nouveau, par son double-même.
Profondément blessé, abandonné même par son valet qui n’a jamais eu aucun respect pour lui, il se réfugie vers un tas de bois près de la maison de la jeune femme qu’il aime (censée l’aimer de façon réciproque et qu’il s’est mis en tête de sauver de son mariage) ou a lieu une soirée pendant qu’un cocher s’impatiente à l’attendre et à qui il finira par donner congé. Tous les invités finissent pas le voir par la fenêtre alors qu’il est en train de ruminer pathétiquement et l’entraînent à l’intérieur quand tout à coup, il se met à voir des centaines de Goliadkine défiler autour de lui comme une hallucination. Enfin le docteur Christian Ivanovitch Rutenspitz arrive et l’emmène en voiture vers un asile psychiatrique.
C’est le soulagement de la société, des convenances, des gens biens mais du lecteur aussi, qui, s’il est normalement constitué n’aura éprouvé aucun plaisir à lire ce roman du début à la fin ni le moindre attachement à ce héros gênant…le double du lecteur lui-même ?

Commentaires : 

Très content de lui et persuadé d’être blanc de probité vêtu autrement dit supérieur moralement aux autres, alors même qu’il est de toute évidence un véritable loser, le héros agace le lecteur en permanence (comme il agace le Docteur Christian et  son supérieur hiérarchique André Filippovitch, comme il agace tout le monde en fait), ce qui explique sans doute l’échec total du roman à sa publication, pourtant vraiment brillant dans sa conception, dans son projet.
Le souci esthétique, c’est l’écriture : c’est le style indirect libre, qui traduisant les pensées du héros, semble aussi médiocre que lui.

Néanmoins ce qui est brillant dans ce roman, c’est sa capacité à interroger qui nous sommes entre ce que nous croyons désespérément être et valoir et ce que nous sommes et ce que nous valons réellement. Sommes-nous les héros victimes d’un système corrompu ou sommes-nous des êtres faibles et médiocres incapables de réussir dans la société des hommes ? C’est la problématique de ce roman.

En effet, qui n’a pas pensé de soi un jour qu’il ou elle était vraiment « quelqu’un de bien » au niveau de ses valeurs et de ses principes personnels, comparé « aux autres », tous corrompus, tous des vendus, tous d’horribles lèches-bottes assoiffés de réussite aliénés à un système infâme dont il ou elle doit en payer chèrement les conséquences de sa personne pour son refus de jouer cette comédie sociale ? Et si nous n’étions pas simplement des êtres médiocres ? Comme Goliadkine, ce personnage exécrable ?
Qui n’a pas non plus également un jour éprouvé amèrement et non sans envie le triomphe éclatant de tous ces opportunistes sans noblesse d’âme, tous ces comédiens brillants, à qui tout réussit dans notre société ?

D’un autre côté…et si Goliadkine n’était-il pas réellement une pauvre victime, après tout, de la société humaine, éternellement corrompue ? Celle que dénonce Rousseau ? Celle dont parle René Girard dans la Violence et le Sacré où les êtres humains les plus faibles sont de véritables sacrifices humains afin de faire perdurer la cohésion sociale mise en danger par eux ? Lorenzaccio de Musset ne dit pas non plus autre chose et Lorenzo le paiera de sa vie amèrement, dans l’indifférence générale et l’oubli anonyme. Une société corrompue n’est soulagée que lorsqu’elle se débarrasse des êtres encombrants qui perturbent l’ordre de son fonctionnement.
Notons que les indices de ces êtres à éliminer sont visibles physiquement dès le début : Goliadkine est décrit dès l’incipit comme vraiment quelconque voire laid. Lorenzaccio est décrit comme frêle, chétif et au teint blafard. Ce sont des êtres faibles physiquement, malades extérieurement comme intérieurement dont on ne veut surtout pas subir la contamination.
Tous ceux qui pensent que la fin ne justifie pas les moyens ; tous les idéalistes qui refusent d’adhérer au système corrompu de la société, ont dû un jour éprouver ces sentiments d’injustice, de supériorité en morale et d’infériorité en rang. Et les avoir ruminés, comme Goliadkine, au point d’en être déprimé et malheureux avant d’en devenir fou.
Hélas, le processus d’identification ne peut s’opérer de façon positive car ce héros, quand bien même serait-il effectivement plus honnête que la plupart des autres est un être qui est lâche et a la faiblesse de désirer l’amour de son pire ennemi, prêt à renier sur le champ ses prétendues valeurs pour un peu de compassion humaine : il n’est pas digne d’être un héros, il insupporte et doit mourir.


Conclusion : 

Ce roman est définitivement l’ancêtre de Chuck Palahniuk (roman éponyme servant de scénario au film Fight Club de David Fincher que j’adore).
Je ne recommande pas la lecture de ce roman spécialement, mais à un moment de ma vie où j’ai eu envie de démissionner parce qu’incapable de jouer la comédie grotesque des écoles privées pour gosses de riches, je ne suis pas mécontente de l’avoir lu.
Pourquoi ? Parce que je ne veux pas finir comme Goliadkine ou comme Lorenzaccio.
Une de mes meilleures amies m’a fait comprendre qu’il fallait du courage aussi pour jouer le jeu de notre société, afin de survivre.

vendredi 12 octobre 2012

La chute de la maison Usher, de Jean Epstein, (FR + USA)



Adaptation cinématographique de la nouvelle fantastique d’Edgar Allan Poe, The Fall of the House of Usher, 1839 (attention, ce film ne respecte pas l’histoire originale de Poe).
Film muet en noir et blanc, ancêtre du film d’horreur. Les films fantastiques de ce genre n’existent plus vraiment.

Vu le 12 octobre 2012.
Pourquoi ? Parce que « Epstein » sera le nom de famille de mon héroïne Célia, dans le Pigeon mort.

Résumé : Un homme (le narrateur) va rendre visite à son ami Lord Roderick Usher qui lui demande de venir car sa compagne Madeline est gravement malade. Lorsqu’il arrive en ville, les habitants réagissent au nom de « Usher » avec effroi. De caractère exclusif et tyrannique, Lord Roderick contraint sa femme à vivre recluse loin de la ville dans une atmosphère confinée et malsaine.

L’invité voit un tableau de Madeline et Lord Roderick lui explique qu’il est devenu presque de tradition parmi les membres de la famille de passage, de peindre son portrait.


Elle ne vient pas dîner. Roderick aimerait se débarrasser de son invité mais ne peut pas donc l'incite à faire une petite promenade après le dîner afin de pouvoir s’adonner tranquillement à sa passion : peindre Madeline. En effet, il est fasciné par le fait que son portrait paraisse vivant, à l’inverse de la réelle Madeline, très malade.

Plus il la peint, plus elle disparaît sous ses yeux, mais il ne s’en rend pas compte, tant il a envie d’atteindre la perfection dans son tableau. C’est LE moment fantastique du film.


Lorsque l’invité revient de sa promenade, il est fasciné également par le portrait qui semble s’animer quand tout à coup lui et Roderick se prennent les pieds dans quelque chose au sol : c’est le corps de Madeline !

Ils l’enterrent avec son invité, son domestique et son médecin en pleine cambrousse. Quand l’un d’eux s’apprête à clouer le cercueil, il devient fou de colère. Il refuse que l’on cloue le cercueil.

Lord Roderick devient fou de chagrin en niant sa mort jour après jour tandis que la vie devient affreusement monotone, mais le film ne s’arrête pas là. Un soir, tandis qu’une violente tempête fait rage, l’invité essaye tant bien que mal de changer les idées noires de Roderick avec une lecture (Mad Trist, de Sir Launcelot Canning). Mais celui-ci n’écoute que d’une oreille distraite car il est persuadé d’entendre Madeline.

Quand tout à coup, elle surgit effectivement dans sa robe blanche de morte. Roderick n’en revient pas lui-même Or la foudre s’est abattue sur la Maison Usher qui s’effondre, tandis que le narrateur, Roderick portant Madeline, s’enfuient. C’est la chute de la Maison Usher.

Conclusion : d’un autre temps, ce film n’a pas beaucoup d’attrait aujourd’hui. Il mérite d’être vu cependant pour des raisons esthétiques : c’est un film qui illustre parfaitement le genre littéraire fantastique. A voir avec « The Turn of the Screw » d’Henry James adapté au cinéma, plus attrayant car parlant.

Wikipédia : « Grâce à son écriture, le film réussit à créer un climat onirique impressionnant et impose une atmosphère inquiétante et morbide, c'est probablement la plus grande réussite de l'histoire du cinéma français dans le domaine du fantastique. »

Différence majeure entre l’œuvre littéraire et l’adaptation cinématographique : Dans la nouvelle de Poe, Madeline est la sœur jumelle de Roderick et la relation incestueuse est suggérée. Dans le film, c’est sa femme. C’est dommage de n’avoir pas respecté leur véritable relation malsaine.

La nouvelle traduite en français par Charles Baudelaire en ligne : http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chute_de_la_maison_Usher

lundi 20 août 2012

Un dissolvant en pot révolutionnaire qui fait un doigt à la vieille bouteille.


A avoir à portée d’ongle absolument...

Le concept : fini les cotons à n’en plus finir. Le secret du pot ? Une mousse imprégnée de dissolvant où l’on trempe ses doigts un par un pour enlever le vernis en un clin d’oeil, génial ! En plus, c'est sans acétone et avec de la vitamine E, que demander de plus au peuple ?

Commentaire : J’avais vu ça dans un magazine français de cet été (août 2012).

Marque achetée : Séverina. Nationalité de la marque ? russe.
Adresse internet de la marque : http://190573.ru.all.biz

Prix :
- 950 tengués, odeur "tutti frutti" et ne se trouve pas partout = 4 euros 25.
- 450 tengués dans un autre magasin, odeur "green tea" = 2 euros 25 !

Prix en France :

- Dissolvant Bain express de Séphora , 75 ml : 7,90 euros (10,53 euros/100 ml)

http://www.sephora.fr/Corps-Bain/Mains-Pieds-et-Ongles/Ongles/Bain-dissolvant-express/P112322

-Dissolvant miraculeux de Bourjois, 75 ml : entre 8, 50 et 9,90 euros.

http://boutique.bourjois.fr/maquillage/ongles/dissolvant-miraculeux.html

1ère étape : on constate la sale gueule de son ongle.


2ème étape : on trempe son doigt dans la mousse imbibée de dissolvant pendant quelques secondes...


3ème étape : on se sent soulagée d'avoir un ongle enfin propre et net !



Conclusion : J’adore. 

dimanche 15 juillet 2012

EXPOSITION EGDAR DEGAS ET LE NU, Musée d'Orsay, Paris 2012.



Juillet, avec Solène. 

Degas vient d'un milieu bourgeois riche et cultivé.
D'un père né à Naples (famille de banquiers) et d'une mère née à la Nouvelle-Orléans (famille de négoce avec les colonies).
Ami avec Renoir qui met de l'expression dans le regard des femmes alors que lui, non.

Citation : "Il faut refaire dix fois, cent fois le même sujet", Degas.


Best of Nu de Femmes (se baignant, se coiffant, s'essuyant, se...) de Degas :


1) Femme nue couchée sur le dos, de profil à droite, étude pour Scène de guerre au Moyen Âge, étude pour Scène de guerre au Moyen Âge, 1863-1865.


2) Femme nue couchée sur le ventre, la tête entre les bras, étude pour Scène de guerre au Moyen Âge, 1863-1865.


3) Son tableau le plus ambitieux en dimensions : Scène de guerre au Moyen-Âge, 1863-1865.

4) Femme se grattant le dos, 1881. 



5) Femme dans son bain, 1883. 



6) Femme s'essuyant après le bain, 1884. 



7) Femme au tub, 1884. 

Image prise sur ce blog (merci) : http://www.blogartnu.com/le-tub-chez-edgar-degas/

8) Le tub, 1885-1886. 



9) Le tub, 1886. 



10) Après le bain, femme s'essuyant le pied gauche, 1886. 



11) Femme nue, assise par terre, se peignant, 1886-1890. 



12) Femme se coiffant, 1887.



13) Le Tub, sculpture, 1889. 



14) La toilette, 1893.


15) Deux baigneuses sur l'herbe, vers 1895. 

16) Après le bain, 1896. 


17) Après le bain, photo, 1896. 


18) Après le bain, femme s'essuyant la nuque, 1895-98. 



Influences : 


*Les huiles sur carton de Henri Toulouse-Lautrec :

Rousse (la toilette), 1889. 


Femme tirant sur son bas, 1894.


L'autre femme rousse, Justine Dieul, 1897.



L'indolente, dit aussi femme assoupie sur un lit d'Henri Bonnard , 1899. 


*La Danaïde d'Auguste Rodin, vers 1885.



THE MONOTYPE by DEGAS (Fin XIXème)

- La grande découverte de cette exposition en ce qui me concerne est celle d'une technique dont je ne connaissais rien : celle du monotype.

1) Femme nue se coiffant, 1879-1883


2) Femme nue s'essuyant les pieds après le bain, 1879-1883.



3) La Toilette ou La Cuvette, vers 1880-1885

4) Ne suis pas sûre (comme tout le reste d'ailleurs, ah ah) : La Cuvette ?


5) Le sommeil, 1883-85.
CONCLUSION : Une expo dont on retient essentiellement les monotypes, parce que trop d'érotisme à perte de vue tue l'érotisme. Néanmoins, on s'aperçoit en sélectionnant le meilleur de la rétrospective des oeuvres de nu de Degas de son génie à peindre le mouvement féminin, la gestuelle féminine, plus que la personne elle-même. Ce que peint Degas, c'est la féminité, sans le regard d'une femme singulière. Ce que peint Degas, c'est l'objet du désir sexuel masculin. 


Le côté extrêmement positif de cette exposition, c'est de constater que Degas n'a pas hésité à peindre la graisse abdominale typiquement féminine, ce qui montre que cela n'était pas perçu comme rédhibitoire à son regard d'artiste et par déduction, au désir masculin de l'époque.

Quand vous vous sentirez une femme-objet en ayant l'impression qu'on se moque de votre individualité, pensez à Degas et des...dégâts faits sur votre âme. On dira de ce peintre misogyne qu'il aimait les femmes : oui. Mais s'il a su en aimer une seule un jour, c'est une autre histoire...

En jetant un oeil sur sa biographie, on apprend sans nulle surprise qu'il avait la réputation d'être un misanthrope fini et qu'il est mort aveugle à l'âge de 83 ans, en vieux garçon célibataire (pléonasme). 
Et tout à coup, on se surprend à craindre de finir comme lui pour les raisons inverses : si j'ai bien une seule une ambition artistique, c'est celle de raconter l'amour singulier que j'ai éprouvé pour chaque homme qui a traversé ma vie, sans jamais avoir le sentiment d'en connaître un seul aussi parfaitement que je l'aurais voulu.

Degas m'aura soufflé également la technique principale que j'envisage pour illustrer mon recueil de poèmes : le monotype. Parce que mes poèmes racontent des moments uniques qui ne pourront jamais se reproduire, comme tous les instants de nos vies. 
Faire de son mieux pour les fixer et de façon inéluctablement imparfaite à cause de la technique même, c'est se rapprocher au mieux du processus du souvenir lui-même et de la création poétique en général. 
En bref, le monotype : j'adore. Merci Monsieur Edgar Degas pour votre génie et votre créativité.

Pour aller plus loin...

Définition du TLF du monotype : II. Subst. masc., BEAUX-ARTS. Procédé d'impression où une peinture sur cuivre, sur verre ou sur matière plastique est reportée par pression sur papier, ce qui ne permet d'obtenir qu'un seul exemplaire; épreuve qui en résulte. Un monotype n'est qu'une peinture sur cuivre ou toute autre matière, faite avec des couleurs grasses (mais sans aucune superposition (...)), dont on tire une épreuve comme on le ferait d'une estampe. Ce procédé est employé surtout pour les effets étranges qu'il permet d'obtenir (Arts et litt., 1935, p.28-16). Les Mimes de courtisanes illustrés de monotypes de Degas (Civilis. écr., 1939, p.30-02).

En d'autres termes : un monotype, c'est une peinture (à l'huile ; à la gouache ou à l'encre typographique) sur une matière non poreuse (en verre ; en plexiglas ; rhodoïd) où elle est déposée à l'envers par impression.

Mais il y a deux techniques de monotype différentes :

1) Soit on peint d'abord sur le verre ou le plexiglas et après, on dépose cette plaque peinte sur du papier (rendu : noir/couleurs sur blanc).

C'est la technique la plus intéressante artistiquement et la plus complexe.

2) Soit on peint entièrement la plaque de verre ou de plexiglas et on dépose le dessin par-dessus (rendu : blanc sur noir/couleurs).

C'est la technique de base ludique.

Pourquoi "monotype" : parce qu'on ne peut produire qu'"une seule fois" (du grec mono) le dessin. J'aime cette idée que si c'est raté, c'est raté : c'est la vie (même si en fait, la deuxième méthode permet des retouches). Ce sera définitivement la méthode appliquée pour mon recueil de poèmes personnel.

Un monotype est un type d'estampe.

Définition du TLF d'une estampe :

1. Toute espèce d'image obtenue par un procédé d'impression. Synon. burin, eau-forte, gravure, lithographie. Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit (BAUDEL., Fl. du Mal, Paris, Gallimard, 1961 [1857], p. 122). Sont considérées comme gravures, estampes et lithographies originales les épreuves tirées en noir ou en couleurs, d'une ou plusieurs planches, entièrement conçues et réalisées à la main par le même artiste, quelle que soit la technique employée, à l'exclusion de tous procédés mécaniques ou photomécaniques (Comité de la Gravure française ds BÉG. Estampe 1977, préf., [p. 3]) :

2. Le « Sunset in Tipperary » « le coucher de Soleil en Irlande » l'estampe que je regarde comme une des plus remarquables eaux-fortes modernes et où Seymour Haden, qui a retrouvé le noir de Rembrandt, a pour ainsi dire imprimé sur une feuille de papier la mélancolie du crépuscule.
GONCOURT, Journal, 1894, p. 685.

Pour faire un monotype de base (blanc sur noir) :

Matériel de base :

- De la gouache (peinture à l'eau) ou de la peinture à l'huile.

- Du papier blanc CANSON 24X32, 180 grammes

ou du papier CREA A3 29X42, 180 grammes

- 1 plaque en verre ou en plexiglas (ex : les plaques de votre frigo)

- Un rouleau à peinture

- Ses doigts et son imagination.


1) ETALER LA GOUACHE SUR LA PLAQUE EN PLEXIGLAS.

Couleur personnelle choisie : noir.

2) DESSINER SUR LA PLAQUE AVEC SON (OU SES) DOIGT(S).

On crée le dessin en retirant la peinture.

3) APPLIQUER LA FEUILLE DE DESSIN SUR LA PLAQUE EN PLEXIGLAS.

On se sert du rouleau sec utilisé pour la peinture (ou d'un rouleau à pâtisserie) pour être sûr que l'application est optimale et uniforme.

4) DECOLLER LA FEUILLE DELICATEMENT DE LA PLAQUE DE PLEXIGLAS.

Et voilà !

5) PRENDRE UNE DEUXIEME FEUILLE ET RECOMMENCER.


Le résultat sera différent du premier et on peut le faire jusqu'à ce que la peinture sur la plaque sèche (mais en ce cas utiliser de la peinture à l'huile).

N.B. Pour faire la technique à l'envers (noir/couleurs sur blanc) : il faut peindre son dessin directement sur la plaque en plexiglas (avec un pinceau ou un couteau, etc.)

Bibliographie internet pour la technique du monotype dont nous remercions les auteurs :

*Pour faire la différence entre une gravure ; une estampe et un monotype :

http://hamadryade.over-blog.fr/pages/LA_GRAVURE_LE_MONOTYPE_LESTAMPE-890613.html

*Pour réaliser un monotype dès la petite section en maternelle (= 3 ans ; donc un site qui rassure les adultes) :

http://ideesnanoug.canalblog.com/archives/2012/04/08/24069917.html

* http://fr.wikipedia.org/wiki/Monotype_(gravure)

jeudi 5 juillet 2012

"Les séductions du Palais, vivre et manger en Chine" au Quai Branly" : une exposition déshumanisée dénuée d'imagination...quelle déception !

Exposition « Les Séductions du palais, cuisiner et manger en Chine », au Musée du Quai Branly, Paris.


Le jeudi 5 juillet de 20h30 à 21h, avec moi seule toute.

Contexte : Y. ayant annulé notre RDV au dernier moment, j’étais super énervée tandis que mon amie S. se réjouissait de retrouver son appart et que O. ne voulait plus m’héberger chez lui, à Saint-Germain des Prés à cause de mes changements de date d'arrivée répétés.

Une « nocturne » qui ne dure que jusqu’à 21 heures en plein été, quand Beaubourg ouvre jusqu’à 23 heures presque tous les jours ! On m’a répondu que c’était une histoire de moyens parce que Beaubourg était plus fréquenté que le Quai Branly, ben ça ne m’étonne pas, après l’exposition décevante que je viens de voir...

L’expo :


L’exposition s’adresse à un public expert passionné de vaisselle ancienne de l’âge de bronze à nos jours. Evidemment que l’amateur réalise à quel point ces objets sont exceptionnels de par leur ancienneté, mais après avoir vu mille reconstitutions d’ambiance d’époque (ne serait-ce que celle du Moyen-Âge au musée de Bergen en Norvège), on ne peut que regretter fortement l’absence TOTALE de mise en scène humaine, humanisée : le thème de l’exposition s’y prêtait largement ! Quelle déception, quel manque d’imagination de la part des concepteurs !

Donc nous avions d’un côté, de la vieille vaisselle, et de l’autre, des commentaires, très bien faits par ailleurs, mais ce n’est pas suffisant pour faire vivre l’histoire de ces objets !

Les pièces maîtresses de l’exposition :

Le bol en grès incisé à couverte vert céladon (magnifique) :





La coupe ciselée en or :






La vaisselle vert-céladon, sous les Song (960-1279 ap. JC) : pas de photo.


Les vestiges de bouffe chinoise : pâtisseries dans des céramiques, Dynastie Tang (618-907)




Les tripodes en bronze, 1200 av. JC : symboles du pouvoir royal, le roi doit en posséder neuf selon les neuf types de viande :


1) bœuf

2) mouton

3) porc

4) poisson frais

5) poisson séché

6) viande séchée

7) viscères

8) estomac

9) peau.





Bouteille en grès, avec calligraphie, style « Cizhou » :






Le bol en porcelaine bleu et blanc à motifs d’enfants :




Le bol impérial jaune (18ème siècle) :




La théière en forme de canard :




La statuette de l’empereur légendaire alcoolique (je cherche la légende exacte mais je ne l'ai pas encore trouvée) :





Les recettes marrantes :

« La patte d’ours » : On apprend qu’elle ne doit pas être cuite fraîche, mais rance après une ou deux années…1 heure de cuisson suffit (on l’ébouillante après l’avoir enduit de miel et d’épices).

« Oie farcie dans l’agneau turuyangnohu » : 

Ingrédients :

1 agneau

1 à 2 oies

250 g de porc en morceaux

300 g de riz gluant

Marinade :

20 g de sucre

10 g de sel

50 cl de sauce soja

10 cl de vin de céréale

10 cl de zanthoxylum

10 g de poivre


Pas eu le temps de copier la recette.
Dragon et Phénix sous le signe du Bonheur (Dynastie des Qing : 1644-911)
Je rassure : ce sont des viandes réelles comme le porc ou le poulet qui constituent le plat (ne sais plus exactement lesquelles, mais il n'est bien sûr pas question de dragon ou de phénix...).

« Lazy Susan » : plateaux tournants, toujours présents dans les vrais restaurants chinois.

DIVERS :
On apprend que le Ministère des Nourritures sous la IIIème dynastie des Shang (1570-1045 av. JC) ou des Zhou, je ne sais plus, plus de 335 spécialités végétariennes (à base de céréales) avaient été recensées. Je demande le bouquin de recettes !!!

« Gepeng » : signifie littéralement « couper et cuire ».

Après le bronze, on est passé au fer et à la laque, très à la mode.

« Chajing » : « le classique du thé », au 8ème siècle, le thé devient populaire en Chine, symbole d’élévation spirituelle. L’apogée du thé est sous les Song 960-1279 après JC, autrement dit au Moyen-Age.
Le Japon sublimera cette philosophie avec le « Chanoyu », la cérémonie du thé.

« bobo » sous le règne des Mandchoues du 17ème au début du 20ème siècle (1644-1911), signifie « gâteaux et thé ». Ils étaient en effet plus portés sur les « collations » que les grands banquets et plus sucré que salé, apparemment. Au 18ème, 150 eunuques aidaient à préparer et servir 12.000 repas par jour.

Conclusion : Malgré tout, toute exposition inspire. Celle-ci m’a confortée dans un choix ancien : celui d’acheter de la vaisselle chinoise vert céladon dès que j’achète l’appart de mes rêves à Paris...J'adore. Ce sera ma vaisselle d’hiver et pour l’été, du bambou.