Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

dimanche 15 juillet 2012

EXPOSITION EGDAR DEGAS ET LE NU, Musée d'Orsay, Paris 2012.



Juillet, avec Solène. 

Degas vient d'un milieu bourgeois riche et cultivé.
D'un père né à Naples (famille de banquiers) et d'une mère née à la Nouvelle-Orléans (famille de négoce avec les colonies).
Ami avec Renoir qui met de l'expression dans le regard des femmes alors que lui, non.

Citation : "Il faut refaire dix fois, cent fois le même sujet", Degas.


Best of Nu de Femmes (se baignant, se coiffant, s'essuyant, se...) de Degas :


1) Femme nue couchée sur le dos, de profil à droite, étude pour Scène de guerre au Moyen Âge, étude pour Scène de guerre au Moyen Âge, 1863-1865.


2) Femme nue couchée sur le ventre, la tête entre les bras, étude pour Scène de guerre au Moyen Âge, 1863-1865.


3) Son tableau le plus ambitieux en dimensions : Scène de guerre au Moyen-Âge, 1863-1865.

4) Femme se grattant le dos, 1881. 



5) Femme dans son bain, 1883. 



6) Femme s'essuyant après le bain, 1884. 



7) Femme au tub, 1884. 

Image prise sur ce blog (merci) : http://www.blogartnu.com/le-tub-chez-edgar-degas/

8) Le tub, 1885-1886. 



9) Le tub, 1886. 



10) Après le bain, femme s'essuyant le pied gauche, 1886. 



11) Femme nue, assise par terre, se peignant, 1886-1890. 



12) Femme se coiffant, 1887.



13) Le Tub, sculpture, 1889. 



14) La toilette, 1893.


15) Deux baigneuses sur l'herbe, vers 1895. 

16) Après le bain, 1896. 


17) Après le bain, photo, 1896. 


18) Après le bain, femme s'essuyant la nuque, 1895-98. 



Influences : 


*Les huiles sur carton de Henri Toulouse-Lautrec :

Rousse (la toilette), 1889. 


Femme tirant sur son bas, 1894.


L'autre femme rousse, Justine Dieul, 1897.



L'indolente, dit aussi femme assoupie sur un lit d'Henri Bonnard , 1899. 


*La Danaïde d'Auguste Rodin, vers 1885.



THE MONOTYPE by DEGAS (Fin XIXème)

- La grande découverte de cette exposition en ce qui me concerne est celle d'une technique dont je ne connaissais rien : celle du monotype.

1) Femme nue se coiffant, 1879-1883


2) Femme nue s'essuyant les pieds après le bain, 1879-1883.



3) La Toilette ou La Cuvette, vers 1880-1885

4) Ne suis pas sûre (comme tout le reste d'ailleurs, ah ah) : La Cuvette ?


5) Le sommeil, 1883-85.
CONCLUSION : Une expo dont on retient essentiellement les monotypes, parce que trop d'érotisme à perte de vue tue l'érotisme. Néanmoins, on s'aperçoit en sélectionnant le meilleur de la rétrospective des oeuvres de nu de Degas de son génie à peindre le mouvement féminin, la gestuelle féminine, plus que la personne elle-même. Ce que peint Degas, c'est la féminité, sans le regard d'une femme singulière. Ce que peint Degas, c'est l'objet du désir sexuel masculin. 


Le côté extrêmement positif de cette exposition, c'est de constater que Degas n'a pas hésité à peindre la graisse abdominale typiquement féminine, ce qui montre que cela n'était pas perçu comme rédhibitoire à son regard d'artiste et par déduction, au désir masculin de l'époque.

Quand vous vous sentirez une femme-objet en ayant l'impression qu'on se moque de votre individualité, pensez à Degas et des...dégâts faits sur votre âme. On dira de ce peintre misogyne qu'il aimait les femmes : oui. Mais s'il a su en aimer une seule un jour, c'est une autre histoire...

En jetant un oeil sur sa biographie, on apprend sans nulle surprise qu'il avait la réputation d'être un misanthrope fini et qu'il est mort aveugle à l'âge de 83 ans, en vieux garçon célibataire (pléonasme). 
Et tout à coup, on se surprend à craindre de finir comme lui pour les raisons inverses : si j'ai bien une seule une ambition artistique, c'est celle de raconter l'amour singulier que j'ai éprouvé pour chaque homme qui a traversé ma vie, sans jamais avoir le sentiment d'en connaître un seul aussi parfaitement que je l'aurais voulu.

Degas m'aura soufflé également la technique principale que j'envisage pour illustrer mon recueil de poèmes : le monotype. Parce que mes poèmes racontent des moments uniques qui ne pourront jamais se reproduire, comme tous les instants de nos vies. 
Faire de son mieux pour les fixer et de façon inéluctablement imparfaite à cause de la technique même, c'est se rapprocher au mieux du processus du souvenir lui-même et de la création poétique en général. 
En bref, le monotype : j'adore. Merci Monsieur Edgar Degas pour votre génie et votre créativité.

Pour aller plus loin...

Définition du TLF du monotype : II. Subst. masc., BEAUX-ARTS. Procédé d'impression où une peinture sur cuivre, sur verre ou sur matière plastique est reportée par pression sur papier, ce qui ne permet d'obtenir qu'un seul exemplaire; épreuve qui en résulte. Un monotype n'est qu'une peinture sur cuivre ou toute autre matière, faite avec des couleurs grasses (mais sans aucune superposition (...)), dont on tire une épreuve comme on le ferait d'une estampe. Ce procédé est employé surtout pour les effets étranges qu'il permet d'obtenir (Arts et litt., 1935, p.28-16). Les Mimes de courtisanes illustrés de monotypes de Degas (Civilis. écr., 1939, p.30-02).

En d'autres termes : un monotype, c'est une peinture (à l'huile ; à la gouache ou à l'encre typographique) sur une matière non poreuse (en verre ; en plexiglas ; rhodoïd) où elle est déposée à l'envers par impression.

Mais il y a deux techniques de monotype différentes :

1) Soit on peint d'abord sur le verre ou le plexiglas et après, on dépose cette plaque peinte sur du papier (rendu : noir/couleurs sur blanc).

C'est la technique la plus intéressante artistiquement et la plus complexe.

2) Soit on peint entièrement la plaque de verre ou de plexiglas et on dépose le dessin par-dessus (rendu : blanc sur noir/couleurs).

C'est la technique de base ludique.

Pourquoi "monotype" : parce qu'on ne peut produire qu'"une seule fois" (du grec mono) le dessin. J'aime cette idée que si c'est raté, c'est raté : c'est la vie (même si en fait, la deuxième méthode permet des retouches). Ce sera définitivement la méthode appliquée pour mon recueil de poèmes personnel.

Un monotype est un type d'estampe.

Définition du TLF d'une estampe :

1. Toute espèce d'image obtenue par un procédé d'impression. Synon. burin, eau-forte, gravure, lithographie. Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit (BAUDEL., Fl. du Mal, Paris, Gallimard, 1961 [1857], p. 122). Sont considérées comme gravures, estampes et lithographies originales les épreuves tirées en noir ou en couleurs, d'une ou plusieurs planches, entièrement conçues et réalisées à la main par le même artiste, quelle que soit la technique employée, à l'exclusion de tous procédés mécaniques ou photomécaniques (Comité de la Gravure française ds BÉG. Estampe 1977, préf., [p. 3]) :

2. Le « Sunset in Tipperary » « le coucher de Soleil en Irlande » l'estampe que je regarde comme une des plus remarquables eaux-fortes modernes et où Seymour Haden, qui a retrouvé le noir de Rembrandt, a pour ainsi dire imprimé sur une feuille de papier la mélancolie du crépuscule.
GONCOURT, Journal, 1894, p. 685.

Pour faire un monotype de base (blanc sur noir) :

Matériel de base :

- De la gouache (peinture à l'eau) ou de la peinture à l'huile.

- Du papier blanc CANSON 24X32, 180 grammes

ou du papier CREA A3 29X42, 180 grammes

- 1 plaque en verre ou en plexiglas (ex : les plaques de votre frigo)

- Un rouleau à peinture

- Ses doigts et son imagination.


1) ETALER LA GOUACHE SUR LA PLAQUE EN PLEXIGLAS.

Couleur personnelle choisie : noir.

2) DESSINER SUR LA PLAQUE AVEC SON (OU SES) DOIGT(S).

On crée le dessin en retirant la peinture.

3) APPLIQUER LA FEUILLE DE DESSIN SUR LA PLAQUE EN PLEXIGLAS.

On se sert du rouleau sec utilisé pour la peinture (ou d'un rouleau à pâtisserie) pour être sûr que l'application est optimale et uniforme.

4) DECOLLER LA FEUILLE DELICATEMENT DE LA PLAQUE DE PLEXIGLAS.

Et voilà !

5) PRENDRE UNE DEUXIEME FEUILLE ET RECOMMENCER.


Le résultat sera différent du premier et on peut le faire jusqu'à ce que la peinture sur la plaque sèche (mais en ce cas utiliser de la peinture à l'huile).

N.B. Pour faire la technique à l'envers (noir/couleurs sur blanc) : il faut peindre son dessin directement sur la plaque en plexiglas (avec un pinceau ou un couteau, etc.)

Bibliographie internet pour la technique du monotype dont nous remercions les auteurs :

*Pour faire la différence entre une gravure ; une estampe et un monotype :

http://hamadryade.over-blog.fr/pages/LA_GRAVURE_LE_MONOTYPE_LESTAMPE-890613.html

*Pour réaliser un monotype dès la petite section en maternelle (= 3 ans ; donc un site qui rassure les adultes) :

http://ideesnanoug.canalblog.com/archives/2012/04/08/24069917.html

* http://fr.wikipedia.org/wiki/Monotype_(gravure)

jeudi 5 juillet 2012

"Les séductions du Palais, vivre et manger en Chine" au Quai Branly" : une exposition déshumanisée dénuée d'imagination...quelle déception !

Exposition « Les Séductions du palais, cuisiner et manger en Chine », au Musée du Quai Branly, Paris.


Le jeudi 5 juillet de 20h30 à 21h, avec moi seule toute.

Contexte : Y. ayant annulé notre RDV au dernier moment, j’étais super énervée tandis que mon amie S. se réjouissait de retrouver son appart et que O. ne voulait plus m’héberger chez lui, à Saint-Germain des Prés à cause de mes changements de date d'arrivée répétés.

Une « nocturne » qui ne dure que jusqu’à 21 heures en plein été, quand Beaubourg ouvre jusqu’à 23 heures presque tous les jours ! On m’a répondu que c’était une histoire de moyens parce que Beaubourg était plus fréquenté que le Quai Branly, ben ça ne m’étonne pas, après l’exposition décevante que je viens de voir...

L’expo :


L’exposition s’adresse à un public expert passionné de vaisselle ancienne de l’âge de bronze à nos jours. Evidemment que l’amateur réalise à quel point ces objets sont exceptionnels de par leur ancienneté, mais après avoir vu mille reconstitutions d’ambiance d’époque (ne serait-ce que celle du Moyen-Âge au musée de Bergen en Norvège), on ne peut que regretter fortement l’absence TOTALE de mise en scène humaine, humanisée : le thème de l’exposition s’y prêtait largement ! Quelle déception, quel manque d’imagination de la part des concepteurs !

Donc nous avions d’un côté, de la vieille vaisselle, et de l’autre, des commentaires, très bien faits par ailleurs, mais ce n’est pas suffisant pour faire vivre l’histoire de ces objets !

Les pièces maîtresses de l’exposition :

Le bol en grès incisé à couverte vert céladon (magnifique) :





La coupe ciselée en or :






La vaisselle vert-céladon, sous les Song (960-1279 ap. JC) : pas de photo.


Les vestiges de bouffe chinoise : pâtisseries dans des céramiques, Dynastie Tang (618-907)




Les tripodes en bronze, 1200 av. JC : symboles du pouvoir royal, le roi doit en posséder neuf selon les neuf types de viande :


1) bœuf

2) mouton

3) porc

4) poisson frais

5) poisson séché

6) viande séchée

7) viscères

8) estomac

9) peau.





Bouteille en grès, avec calligraphie, style « Cizhou » :






Le bol en porcelaine bleu et blanc à motifs d’enfants :




Le bol impérial jaune (18ème siècle) :




La théière en forme de canard :




La statuette de l’empereur légendaire alcoolique (je cherche la légende exacte mais je ne l'ai pas encore trouvée) :





Les recettes marrantes :

« La patte d’ours » : On apprend qu’elle ne doit pas être cuite fraîche, mais rance après une ou deux années…1 heure de cuisson suffit (on l’ébouillante après l’avoir enduit de miel et d’épices).

« Oie farcie dans l’agneau turuyangnohu » : 

Ingrédients :

1 agneau

1 à 2 oies

250 g de porc en morceaux

300 g de riz gluant

Marinade :

20 g de sucre

10 g de sel

50 cl de sauce soja

10 cl de vin de céréale

10 cl de zanthoxylum

10 g de poivre


Pas eu le temps de copier la recette.
Dragon et Phénix sous le signe du Bonheur (Dynastie des Qing : 1644-911)
Je rassure : ce sont des viandes réelles comme le porc ou le poulet qui constituent le plat (ne sais plus exactement lesquelles, mais il n'est bien sûr pas question de dragon ou de phénix...).

« Lazy Susan » : plateaux tournants, toujours présents dans les vrais restaurants chinois.

DIVERS :
On apprend que le Ministère des Nourritures sous la IIIème dynastie des Shang (1570-1045 av. JC) ou des Zhou, je ne sais plus, plus de 335 spécialités végétariennes (à base de céréales) avaient été recensées. Je demande le bouquin de recettes !!!

« Gepeng » : signifie littéralement « couper et cuire ».

Après le bronze, on est passé au fer et à la laque, très à la mode.

« Chajing » : « le classique du thé », au 8ème siècle, le thé devient populaire en Chine, symbole d’élévation spirituelle. L’apogée du thé est sous les Song 960-1279 après JC, autrement dit au Moyen-Age.
Le Japon sublimera cette philosophie avec le « Chanoyu », la cérémonie du thé.

« bobo » sous le règne des Mandchoues du 17ème au début du 20ème siècle (1644-1911), signifie « gâteaux et thé ». Ils étaient en effet plus portés sur les « collations » que les grands banquets et plus sucré que salé, apparemment. Au 18ème, 150 eunuques aidaient à préparer et servir 12.000 repas par jour.

Conclusion : Malgré tout, toute exposition inspire. Celle-ci m’a confortée dans un choix ancien : celui d’acheter de la vaisselle chinoise vert céladon dès que j’achète l’appart de mes rêves à Paris...J'adore. Ce sera ma vaisselle d’hiver et pour l’été, du bambou.