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dimanche 30 décembre 2012

A la recherche du sucre qui n'existe pas...





de Boris Vian, 1943.

Lecture décembre 2012.


J'adore l'introduction de ce livre et son concept, même si ce n'est pas le chef-d'oeuvre de Boris Vian qui n'avait que 23 ans lorsqu'il l'a écrit.


Je partage avec vous donc seulement son introduction, que j'adore, pardon je me répète, qui m'émeut profondément :


Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l’orée d’un bois, dans un château aux murs gris et toit mauve (ce toit était couvert de mousse, et paraissait vert). Il vivait solitaire et cette solitude affligeait ses jeunes ans. Une nuit qu’il passait à flâner dans son parc, alors que la lune, sa douce et souriante compagne (je croyais qu’il était seul) caressait d’un tendre regard (septembre comme du poulet) les sommets des grands arbres agités par une brise tiède et embaumée (merde ! ce qu’il cause bien) il se prit à penser que la vie est amère quand il n’y a pas de sucre au fond. Une grande résolution s’empara de son cœur : Partir (c’est mourir un peu). Partir à la recherche de ce sucre si précieux et si rare (Hure â ! Vive le marché noir). Le lendemain dès l’aube, sellant son noir palefroi (je ne crains pas le froid non plus) et l’enfourchant ensuite, il fuit ce lieu autrefois aimé (tout passe, tout casse, seul le plexiglas tient le coup) maintenant détesté à cause du manque de sucre.


Boris Vian in Conte de fées à l’usage des moyennes personnes, 1943.


Ben, c'est le malheur de mon existence jusqu'à présent, ça !


Précisément cette recherche de sucre éternelle, sans fin parce que vaine et vouée à l'échec. 

Et ce n'est pas le sucre qui n'existe pas vraiment qui est important évidemment, mais tout le chemin parcouru pour l'obtenir, toutes les aventures vécues, les épreuves endurées qui construisent l'être et modifient l'âme de celui ou celle qui a voulu partir à la Quête de sucre dans sa vie.
Le sucre, c'est l'Absolu ; le sucre, c'est l'Amour fou ; le sucre, c'est Dieu.
Au final, c'est souvent n'importe quoi, mais oui, ce sont de belles idées ; qui hélas, peuvent faire souffrir aussi si on ne résigne pas lucidement à les abandonner un jour et savoir se contenter d'un quotidien (pardon, c'est négatif), savoir être heureux avec un quotidien sans sucre...plus simple, mais plus vrai ? ou simplement plus durable ?