Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

samedi 8 avril 2017

LA COLONIE PENITENTIAIRE, nouvelle de KAKFKA Frank, Rép. tchèque,






Nature : nouvelle d'une quarantaine de pages (je n'ai pas encore lu les autres nouvelles qui constituent le recueil qui porte le titre de la première). Folio Gallimard n°192.
Année de publication : 1919, en Allemagne. Titre en allemand : Dans la colonie pénitentiaire.
Année de publication en France : 1948, soit 29 ans plus tard.

Résumé : un voyageur est invité dans un pays où un officier lui montre le fonctionnement d'une machine barbare, véritable instrument de torture dont la fonction finale est de tuer tout condamné jugé de façon totalement arbitraire. Cet officier, qui ne semble pas être soutenu par le nouveau Commandant du pays qui a invité notre voyageur, lui demande son avis sur cette machine.
Extrait choisi n°1, p. 27 :
Le voyageur réfléchissait : il est toujours fâcheux d’intervenir de façon décisive dans les affaires d’autrui. Il n’était pas membre de la colonie pénitentiaire, ni citoyen de l’État auquel elle appartenait. S’il prétendait condamner cette exécution, voire la contrecarrer, on pouvait lui dire : « Tu n’es pas d’ici, tais-toi. » Il n’aurait rien eu à répliquer à cela, il n’aurait pu qu’ajouter au contraire qu’en l’occurrence il ne se comprenait pas lui-même, car il ne voyageait que dans l’intention de voir, et non d’aller par exemple modifier l’organisation judiciaire en vigueur chez les autres. Seulement, là, il fallait avouer que les choses se présentaient de façon très tentante. L’iniquité de la procédure et l’inhumanité de l’exécution ne faisaient aucun doute. Nul ne pouvait supposer chez le voyageur quelque intérêt personnel, puisqu’il ne connaissait pas le condamné, qui n’était pas un compatriote, ni un être qui inspirât la moindre pitié. Le voyageur, pour sa part, avait les recommandations de hautes administrations, il avait été accueilli avec une extrême courtoisie et le fait qu’on l’eût convié à cette exécution semblait même suggérer qu’on le priait de porter un jugement sur cette juridiction. Or, c’était d’autant plus vraisemblable qu’il venait d’apprendre sans la moindre ambiguïté que le commandant n’était pas partisan de cette procédure et qu’il adoptait envers l’officier une attitude quasiment hostile.

Extrait choisi n°2, p. 32-34 :
Mais le voyageur se taisait. L’officier le lâcha pour un petit moment ; jambes écartées, les mains sur les hanches, il se tint coi en regardant à terre. Puis il adressa au voyageur un sourire d’encouragement et dit :
– J’étais près de vous, hier, quand le commandant vous a invité. J’ai entendu l’invitation. Je connais le commandant. J’ai tout de suite compris le but qu’il poursuivait en vous invitant. Quoique son pouvoir soit assez grand pour qu’il puisse prendre des mesures contre moi, il n’ose pas encore le faire, mais il entend bien m’exposer à votre jugement, au jugement d’un hôte de marque. Son calcul est minutieux ; c’est le deuxième jour que vous êtes dans l’île, vous n’avez pas connu l’ancien commandant ni ses idées, vous êtes prisonnier de conceptions européennes, peut-être êtes-vous hostile par principe à la peine de mort en général, et en particulier à une méthode mécanique d’exécution comme celle-ci, vous voyez de surcroît cette exécution se dérouler dans l’indifférence générale, tristement, sur une machine déjà quelque peu détériorée… : eh bien, si l’on fait la somme de tout cela – pense le commandant –, ne serait-il pas fort possible que vous n’approuviez pas mon procédé ? Et si vous ne l’approuvez pas – je parle toujours dans l’esprit du commandant –, vous ne manquerez pas de le dire, car enfin vous vous fiez à vos convictions maintes fois confirmées. Il est vrai que vous avez vu et appris à respecter bien des singularités chez bien des peuples, aussi ne vous prononcerez-vous sans doute pas avec toute l’énergie que vous y auriez peut-être mise dans votre pays. Mais le commandant n’en demande pas tant. Un mot en passant, simplement imprudent, lui suffit. Il n’est nullement nécessaire que ce mot corresponde à votre conviction, pourvu qu’il ait seulement l’air d’aller dans le sens de ce qu’il souhaite. Il vous pressera des questions les plus perfides, j’en suis certain. Et ses dames seront là assises en cercle et dresseront l’oreille ; vous direz par exemple : « Chez nous, la procédure est différente », ou bien « Chez nous, on interroge l’accusé avant de prononcer la sentence », ou bien « Chez nous, le condamné a connaissance du verdict », ou bien « Chez nous, il existe encore d’autres peines que la peine de mort », ou bien « Chez nous, il n’y a eu des tortures qu’au Moyen Âge ». Autant de propos qui sont tout aussi pertinents qu’ils vous semblent naturels, des propos anodins, qui ne touchent pas mon procédé. Seulement, comment seront-ils pris par le commandant ? Je le vois d’ici, ce bon commandant, je le vois repousser aussitôt sa chaise et se précipiter sur le balcon, je vois le flot de ses dames qui le suivent, j’entends sa voix – ces dames la qualifient de tonitruante –, et le voilà qui parle : « Un grand spécialiste occidental, chargé d’examiner les procédures judiciaires dans tous les pays, vient de déclarer que notre façon de procéder selon l’usage ancien est inhumaine. Après ce jugement porté par une telle personnalité, il ne m’est naturellement plus possible de tolérer un tel procédé. À compter de ce jour, donc, je décrète…, etc. » Vous voulez intervenir, vous n’avez pas dit ce qu’il proclame, vous n’avez pas qualifié mon procédé d’inhumain, au contraire, votre intuition profonde vous le fait considérer comme le plus humain et le plus humanitaire qui soit, vous admirez d’ailleurs cette machinerie…, mais c’est trop tard ; vous ne parvenez pas sur le balcon, déjà tout plein de dames ; vous voulez attirer l’attention ; vous voulez crier ; mais une main de dame vous ferme la bouche…, et me voilà perdu, comme est perdue l’œuvre de l’ancien commandant.
Le voyageur dut réprimer un sourire ; elle était donc si simple, la tâche qu’il avait crue si difficile.

Commentaire : Ce n'est pas une nouvelle qu'il est indispensable de lire dans sa vie mais elle a le mérite d'interroger sur la justice arbitraire, l'humain/l'inhumain, la question de l'intervention ou de la non-intervention en matière de Droits de l'Homme dans les pays étrangers. Le héros de la nouvelle n'est toutefois pas vraiment en difficulté dans cette histoire et c'est sans doute la raison pour laquelle le récit n'est pas palpitant. 

D'un point de vue pédagogique, on pourrait faire inventer la suite à des élèves de troisième (dans le cadre de la séquence Agir sur le monde : Individu et Pouvoir) après la supplication de l'officier au voyageur, p. 35 :

L’officier comprenait-il déjà ? Non, il ne comprenait pas encore. Il secoua énergiquement la tête, jeta un bref coup d’œil en arrière vers le condamné et le soldat, qui sursautèrent et s’écartèrent du riz, s’approcha tout près du voyageur et, sans le regarder en face mais en fixant un endroit quelconque de sa veste, dit à voix plus basse qu’auparavant :
– Vous ne connaissez pas le commandant ; face à lui et à nous tous, vous avez – pardonnez l’expression – quelque chose d’inoffensif ; votre influence, croyez-moi, est immense. J’ai été ravi d’apprendre que vous seul assisteriez à l’exécution. Le commandant entendait me porter tort en prenant cette disposition, mais à présent je la retourne à mon avantage. À l’abri des insinuations perfides et des regards condescendants – que vous n’auriez pu manquer de subir s’il y avait eu plus de monde à l’exécution –, vous avez écouté mes explications et vu la machine, et vous voilà sur le point d’assister à l’exécution. Votre jugement est sûrement déjà arrêté ; au cas où subsisteraient de petites incertitudes, la vue de l’exécution les balaiera. Et maintenant je vous adresse cette prière : aidez-moi, face au commandant !


Pour mémo : nouvelle lue chez ma sœur à Orléans, le vendredi et le samedi 7 et 8 avril 2017 lors de la visite de ma mère.

dimanche 2 avril 2017

RUNNING : J'AI TESTE LES ENTRAINEMENTS GRATUITS D'ADIDAS/NIKE/SPARTAN EN 2017.

Dans l'ordre chronologique des tests.

Adidas : "Adidas Runners".
Histoire : Depuis 2012 d'après mes sources, je n'ai pas vérifié.
Lieu : Par quartier parisien. Heure : 19h45. Durée : 1h30-2h.
Fréquence : Course hebdomadaire mais des sessions en plus dans des stades selon les quartiers le lundi ("fractionné" ou "boost camp" par exemple) et en piscine le dimanche.  
L'encadrement : Plusieurs encadrants professionnels ou amateurs, 1 principal devant et 1 ou 2 derrière pour fermer le groupe (personne ne court tout seul).
Niveau : Niveau intermédiaire à avancé. Très peu de débutants dans mon quartier en tout cas. 
Groupes :  par distance et par vitesse. (7/10/12 ou plus/20 km). Chaque groupe varie entre une dizaine et une vingtaine de personnes selon le soir.
Ambiance : conviviale. QG dans un bar où on peut laisser ses affaires.
Bonus : Tee-shirt technique par quartier avec un animal totem en blanc sur fond noir, très sympa. 
Groupe sur Facebook : "Adidas Runners + nom de votre quartier".

Nike, "Le Nike + Run Club"
Histoire : Depuis 2012 aussi je crois.
Lieu : les gens devaient se rendre à un Nike Store comme lieu de départ. Depuis 2017, le "Nike Van" se déplace où les gens courent, comme les Buttes-Chaumont par exemple. 
Fréquence : aucune idée. Heure : plusieurs sessions.  Réservation par internet. Durée : 1 heure 15.
Encadrement : Trois coachs professionnels supervisés par un animateur principal. On peut abandonner sans que personne ne s'en aperçoive mais il est plus poli de prévenir évidemment.
Groupes : trois. 1) le Speed run (fractionné), 2) le Distance run (course à pied de 7 km) et 3) le Run and Train (exercices cardio et musculaires). Chaque groupe est constitué d'une vingtaine de personnes.
Niveau : intermédiaire à avancé, très peu de débutants.
Ambiance : Ambiance "Je m'habille en Nike de la tête aux pieds" mais les gens sont très sympa quand même.
Bonus :  Ravitaillement offert à la fin de la séance (thé, café, barre de céréales Balisto, fruits) et possibilité de faire sa séance avec les dernières Nike à condition d'apporter une pièce d'identité. Le Nike Van possède des casiers privés et la décoration va jusqu'à de jolis pots de fleurs devant.

Spartan : les work outs de la "Spartan race" (entraînement à une course d'obstacles).
Histoire : Depuis 2012 d'après mes sources, je n'ai pas vérifié. 
Lieu :  Changeant. Heure : 10 heures. Réservation par internet. Limité à 200 places. Durée : 1h30.
Fréquence : aucune idée.
Encadrement :  une dizaine de coachs.
Groupes :  il n'y en a pas. On fait tout à 200 personnes en plein Paris et comme il y a une dizaine de coachs, ça marche !  Les Spartan work outs correspondent au "Run and Train" de Nike ou au "Boost Camp" de Jaurès en stade : ce sont des exercices cardio-vasculaires intenses.
Niveau : intermédiaire à avancé, très peu de débutants mais heureusement, on en trouve sur 200.
Ambiance : Secte sportive de personnes subissant apparemment beaucoup de pression au travail et devant évacuer le stress sous forme d'activité intense. Le coach  animateur principal : "Quel est votre métier ?", tout le monde : "Aoum ! Aoum ! Aoum !". Je ne vois pas trop la différence avec le grand méchant 2017 de The Walking dead : Négan : "Qui es-tu ?" Tous : "Je suis Negan !". Je croyais être stressé par le travail mais en fait, je n'en suis pas à ce stade de désespoir, LOL.
Blague à part, les gens sont vraiment très sympa aussi !
Bonus : un tee-shirt blanc -hélas en coton- offert.

Conclusion : je préfère de loin les entraînements organisés par Adidas mais j'ai vraiment besoin de renforcement musculaire et d'exercices cardio or ça ne tombe pas sur le bon jour pour moi donc grâce à Nike et la Spartan, j'ai pu en faire et comprendre que tant que je continuerai de fumer, je ne peux rien espérer et resterai une ÉTERNELLE débutante.  Ce sera mon objectif 2018.