Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

samedi 22 mai 2010

CocoRosie en concert au Casino de Paris, le samedi 22 mai 2010.


CocoRosie, ce sont deux soeurs américaines métisses indiennes qui ont vécu séparément, l'une avec la mère, l'autre avec le père et qui se sont retrouvées physiquement une fois adultes et trouvées artistiquement.
Elles ont vécu et travaillé dans un appart à Montmartre because l'une des deux (la petite brune) voulait devenir cantatrice : elle a raté son truc, mais c'est pas grave, elle fait la Catasfiore sur du trip-hop et c'est cool (mais moi je suis amoureuse de l'autre soeur, qui est styliste et a ouvert une boutique de mode à Paris à Montmartre, faut que j'aille voir, elle est trop trop belle).

Je ne regrette absolument pas d'avoir payé 33 euros pour avoir pu écouter le titre "Lemonade" de CocoRosie, ce titre que j'adore.

Le reste bof, ça pleurniche trop et c'est trop répétitif comme style, mais le boulot -la créativité- et la folie sont toutefois indéniables, je suis très admirative, faut pas croire, c'est juste que les résultats ne correspondent pas forcément à mon univers, faut être fan ou que ça manque de perfection derrière la conception en fait (ça fait réfléchir...).

Mais "Lemonade" est un titre parfait pour moi, il est juste BEAU.

En voici les paroles :

It was Cinco de Mayo
Pillow case on his head
No more breathing time
An ambulance sped
Sped 'round ever corner
Calling out his name

Shot a rabbit from the back seat window
Sat and watched the summer corn grow
Ate ice cream in a desert dream
And got lost in father's singing
Too hot inside
Too hot outside
Lazy days when I said let's go for a ride
We'd sail on Spirit Lake
Me, my pappy, and his lemonade

Tim and Tina were my parents' names
They got engaged
They were inflamed
Seduced by the light of butterflies
How they glimmer, how they shimmer
Those butterflies

We seven kids
We almost died
Nearly put to death
By lightening strikes
Instead there was hot, pink
Flashes in the sky
We climbed the rocks, in snow and rain
In search of magic powers
To heal our mother's pain

vendredi 14 mai 2010

MON CHIEN STUPIDE (WEST OF ROME), John FANTE, 1985.

***Drôle.

L'histoire : Un jour, un chien abandonné se trouve dans le jardin, un Akita, race japonaise. L'auteur au début réticent, en constatant que le chien gagne tous les combats rien qu'en voulant sodomiser les chiens mâles, se met à l'aimer énormément. Ce qui lui plaît chez ce chien, c'est qu'il se tire des mauvais pas sans violence, par la luxure, il aime cette idée.
Ce roman traite avant tout des difficultés de la vie de famille et plus exactement de la difficulté d'élever des enfants et de rester conscient d'aimer sa femme (je ne sais pas comment le formuler autrement).
C'est avant tout un portrait des individus qui composent cette famille, de toutes les désillusions concernant les désirs des parents projetés sur leurs enfants, qui sont bien souvent décevants, ingrats et devenus de réels étrangers.
Le héros a pour objectif de se débarrasser de ses enfants un par un du toit familial, afin de réaliser le rêve de sa vie : retourner vivre en Italie, en laissant sa femme toute seule, et vivre sa vie d'homme libre aux côtés d'une jeune et belle italienne.
Mais tout cela est dit et écrit avec beaucoup d'humour et beaucoup de tendresse. 
Les enfants quittent en effet la maison un par un, mais ce qui en résulte n'est finalement pas le bonheur qu'il imaginait.
Finalement, comme on pouvait s'y attendre dans tout bon film, pardon, roman américain, c'est qu'il aime profondément sa famille.


Style : Comme Bukowski -qui a pour influence Fante- le style n'est pas transcendant, tout est très facile à lire et à comprendre. MAIS, tout est parfaitement structuré et très bien écrit et surtout, très drôle, et ça, ce n'est pas donné à tout le monde.

Le plus beau passage : "Pas étonnant que je sois désormais incapable d'achever un roman. Pour écrire, il faut aimer, et pour aimer il faut comprendre. Je n'écrirais plus tant que je n'aurais pas compris Jamie, Dominic, Denny et Tina ; quand je les comprendrais et les aimerais, j'aimerais l'humanité tout entière, mon pessimisme s'adoucirait devant la beauté environnante, et ça coulerait librement comme de l'électricité à travers mes doigts et sur la page", p.119

A offrir à : mes parents et tous les parents du monde qui ne comprennent pas leurs enfants, ça leur remontera le moral et à tous les enfants ingrats comme moi qui sont en colère contre leurs parents.

Pourquoi ce livre ?
- Parce que j'ai vu cet auteur plusieurs fois cité par des mecs sur adopte...(lol)
- Parce que je viens de lire Femmes de Bukowski qui dit que c'est son auteur préféré numéro 1, AVANT Céline et que ça m'a bien perturbée (je suis rassurée maintenant : ça ne vaut pour rien au monde Voyage au bout de la nuit, mais bon faut que j'en lise plus c'est sûr...)

Réflexions suite à ces deux lectures consécutives : Je constate un pragmatisme tout à fait anglo-saxon dans le style Bukowski/Fante, qui consiste à tout miser sur la structure avant la recherche esthétique. C'est simple, chez ces deux auteurs, il n'y pas ou peu de recherche esthétique. S'il y a un style, il se caractérise par la simplicité et l'humour. Point.

Mon idée principale consiste à penser que plus on veut ressembler aux génies et que l'on n'est pas un génie, plus on s'égare ; on devient pompeux, maniéré, ampoulé, enflé, ronflant, pédant et le pire de tout pour un écrivain : ennuyeux.
Sollers est à mi-chemin : Femmes est très intéressant à lire, mais ce n'est pas structuré simplement, c'est pédant (croule sous les références : ne jamais faire comme lui), ce n'est pas à mourir de rire et on ne retient aucun style personnel parce que la recherche esthétique est étouffée de références et d'influences diverses. Sollers est un écrivain trop admiratif. C'est ça son problème. (Oui je sais que je parle d'un écrivain publié, reconnu qui a un pouvoir dans l'édition immense, notamment Gallimard).

Si l'on tente la recherche esthétique à tout prix, soit ce qu'on écrit est complexe, profond et BEAU ; soit ce qu'on écrit est complexe, incompréhensible et LAID.
Tout cela, Maupassant l'a dit merveilleusement bien avant moi, au XVIIIème siècle, mais bon, j'en prends conscience moi-même de façon plus importante aujourd'hui.

Si on n'est pas un génie, il vaut mieux tenter, comme Bukowski, de raconter les choses dans un langage simple que tout le monde peut comprendre sur un sujet que tout le monde aime : le sexe ; avec beaucoup d'humour. Et tenter comme Fante, de structurer rigoureusement son récit (on voit qu'il est formaté par l'industrie cinématographique qui exige un récit ultra-structuré pour des raisons techniques) et tenter d'être -si on en a le talent- d'être aussi drôle que lui. C'est son humour qui n'est pas donné à tout le monde. Il m'a fait rire toute la nuit, jusqu'à 2h du mat (au point que je suis arrivée sacrément en retard au travail le lendemain matin).
Facile à comprendre sur un sujet efficace (universel) avec humour : voilà l'attitude pragmatique anglo-saxonne outre-Atlantique, pour ces deux auteurs du moins.

Le problème, c'est que lorsqu'on a lu Voyage au bout de la Nuit (dont sont "fans" Sollers et Bukowski) c'est très dur de ne pas vouloir trouver sa propre esthétique.
C'est très dur de se dire "je vais écrire un truc simple facile à comprendre sur un sujet réaliste voire tragique qui intéresse tout le monde avec beaucoup d'humour et de tendresse sans vouloir chercher à tout prix un esthétisme original qui me desservira car je suis consciente de n'être pas un génie" sans se dire que ce livre passera dans l'oubli, parce qu'il y en a tellement, déjà, des livres comme ça.
A moins d'être particulièrement drôle, ou de toucher un sujet particulièrement sensible et universel de façon malgré tout nouvelle (et c'est ça qui devient de plus en plus dur car la subversion me semble plus dans le passé que dans le présent où l'on peut tout dire), comment trouver la motivation d'écrire ?

jeudi 13 mai 2010

WOMEN, de Charles BUKOWSKI, 1978.


Women...Bon au moins on sait de qui Sollers s'est inspiré pour son "Femmes", en partie, chose étrange ce dernier évoque surtout "Journal d'un vieux dégueulasse" et non celui-ci, bref.

Women, c'est le catalogue des histoires de cul et d'amour de Bukowski.

Parfait pour les filles qui se demandent ce qui se passe dans la tête d'un connard, parce que Henri  Chinaski, dit Hank, le héros-narrateur poète du roman, est un connard de première. Mais capable de tomber amoureux de quelques unes, c'est pour ça qu'il n'est pas bon de le lire lorsqu'on vient de se faire jeter par un connard, parce que cela nous dévalorise : on sait qu'on fait partie du catalogue des histoires du cul, mais pas à celui du cœur, qu'on ne fait pas partie de celles qui ont réussi à se démarquer, à faire fendre le petit cœur du gros connard, donc c'est vexant pour l'ego, il ne faut pas lire Bukowski à ce moment-là, sinon vous allez déprimer les filles (concernées).

Conclusion : après la lecture de ce roman, sincèrement je me suis dit :
- Non je ne suis pas (encore)  une "pute" qui couche avec n'importe qui sans se respecter et s'estimer soi-même et je suis contente de l'être ou plutôt "soulagée" serait le mot juste, parce que dieu sait le nombre de fois où j'y ai pensé. A sombrer dans la déchéance.
- Oui, des connards égoïstes m'ont fait souffrir pour leur petit plaisir mais moi je me suis toujours intéressée à leur âme et attachée à eux, je n'ai jamais couché l'âme congelée.
- J'ai eu trop de chance d'être aimée et d'aimer de façon réciproque parce que c'est vraiment trop triste de ne vivre que des choses sans amour profond. Et les gens qui passent à côté ne savent pas ce qu'ils ratent. Moi je ne prône pas l'éternité de l'Amour. Je prône l'Amour. Je crois que lorsqu'on parle de "Dieu", comme Brel, c'est de l'Amour dont on parle, de la Bonté et de la Beauté. Des belles choses, des choses positives.
- "All you need is love" des Beatles, voilà à quoi je pense après avoir lu Bukowski.
Il en n'a pas eu assez quand il (Chinaski/Bukowski) était petit, ben c'est trop con pour lui et horrible pour les femmes qui sont tombées amoureuses de lui adulte. Pourquoi les gens tiennent absolument à faire des enfants sans les aimer convenablement, je me le demande (et après c'est aux professeurs d'aimer leurs enfants...). Mais ça ne reste pas une raison valable pour faire souffrir les autres, le manque d'amour dans son enfance...MERDE. Moi aussi j'ai souffert, je ne suis pas devenue une pute pour autant.
- Oh bien sûr j'ai pensé à écrire la version féminine, style "Men" et moi aussi me mettre, comme Chinaski/Bukowski à partir à l'exploration des âmes masculines via leur corps et plus précisément leur queue, et venger puissance dix millions toutes les femmes blessées de cette terre par des connards en les décrivant sans concessions...bien sûr que j'y ai pensé, MAIS je suis lucide, je ne pourrai jamais parce 1) que je suis trop sensible et moi contrairement à Chinaski/Bukowski je serais capable de tomber amoureuse une fois sur deux, 2) je ne veux coucher qu'avec des mecs qui me plaisent physiquement et intellectuellement, ce qui revient à dire avec des mecs dont je peux potentiellement tomber amoureuse... Donc déjà, la moitié des femmes, voire les 3/4 que Chinaski a baisées, les mêmes en version masculine, je n'aurais pas pu...(elles sont toutes belles, mais pas forcément intelligentes ni cultivées...).  

L'histoire :
Il a aimé une femme plus âgée que lui, mais elle est morte (à cause de l'alcool).
Il s'est marié une fois avec une autre, plus jeune que lui, mais ils ont divorcé deux ans et demi après, et il paye une pension alimentaire à sa fille qu'il ne voit pas.
A 50 ans, âge auquel débute le récit, il n'a pas baisé depuis 4 ans mais va s'y remettre à coeur joie, maintenant qu'il est un poète reconnu, il peut se taper des tas de lectrices en chaleur.
Il aimera toutefois de nouveau
Lydia, une artiste un peu névrosée qui ne supportera pas toutes ses infidélités et le fait qu'il ne puisse pas baiser quand il a trop bu. (il écrit des poèmes sur elle)
Katharine (Laura en vrai mais ressemble à Katharine Hepburn donc il la rebaptise), une femme dont il trouve la beauté supérieure à toutes les autres, qu'il estime de tout son coeur, une femme bien, mais qu'il dégoûte par sa vie de looser et qu'il ne reverra plus jamais.
Tammie, une jeune junkie (on a du mal à croire qu'il en aura été amoureux mais si), sans arrêt sous amphétamines, magnifique rousse. (il écrit des poèmes sur elle)
Et enfin Sara, la dernière, avec il se laisse une chance de devenir un type bien. (il écrit des poèmes sur elle).

Entre et pendant ces relations avec ces femmes plus importantes que les autres, donc, une floppée de filles aux corps superbes, parfois intelligentes, parfois non ; parfois cultivées, parfois non ; mais Chinaski les "ramone" et les "enfourche" les unes après les autres, inlassablement.
Souvent, il n'arrive pas à aller jusqu'au bout, à cause de l'alcool et "roule sur leur côté", avant de s'endormir, mais souvent il y arrive aussi.

"La littérature noire n'existe pas", ça c'est ce dont je me souviens de "Qu'est-ce que la littérature ?" de Sartre qui dit que le roman le plus pessimiste contient toujours une lueur d'espoir, une fenêtre, et c'est encore vrai avec Bukowski qui suggère à la fin un espoir amoureux qui mettrait fin à ce catalogue d'histoires de baise, avec Sara.

Bukowski, c'est "facile à lire et c'est drôle", exactement comme l'écrit une de ses fans dans une de ses lettres.
Parfois, il y a de très beaux passages fulgurants, mais pas au point de pleurer d'émotion (esthétique et métaphysique), comme Voyage au bout de la nuit, roman qu'il cite d'ailleurs.

"Les plus grands hommes sont les plus solitaires", p.34.

"Je leur ai dit que, quand j'étais en pleine possession de mes moyens intellectuels, je mangeais un plat et le lavais immédiatement après", p.38 (moi aussi !!! lol).

"Nous nous séparions au moins une fois par semaine "définitivement" - mais nous nous arrangions toujours pour nous rabibocher.", p.43 (ça me rappelle Ludovic, Aurélien...et c'est comme ça mine de rien qu'on sait qu'on est attaché de façon réciproque à quelqu'un : parce qu'on n'arrive pas à se débarrasser l'un de l'autre...)

"Je ne veux pas profiter de toi, Dee Dee, j'ai dit. J'suis pas toujours un ange pour les femmes.
- Je t'ai dit que je t'aimais.
- Non, surtout pas ça. Ne m'aime pas.
- Bon d'accord, elle a dit. Je ne t'aimerai pas. Je t'aimerai PRESQUE. ça te va ?
- C'est déjà mieux."
p.66 (Dee Dee est je crois la seule femme du roman qui l'aime et qu'il n'aime pas, toutes les autres sont des pétasses apparemment).

"Les bons moments de ma liaison avec elle ressemblaient à un rat qui se serait baladé dans mon estomac en le rongeant de l'intérieur.", p.67 (il pense à Lydia).

"J'étais un raté. J'étais un cinglé. Et Lydia était partie.", p.68

"La douleur est une chose étrange. Un chat tue un oiseau, un accident de voiture, un incendie...La douleur te tombe dessus, BANG, et voilà qu'elle s'assied sur toi. Elle est réelle. Aux yeux de n'importe qui, tu as l'air d'un imbécile. Comme si t'étais soudain devenu le dernier des débiles. Et c'est sans remède, à moins de connaître quelqu'un qui comprenne ce que tu ressens et qui sache comment t'aider.", p.69

"J'ai pris la bouteille vide et l'ai reposée tristement.
"Il y a trop de froideur dans ce monde, je lui ai dit. Si seulement les gens acceptaient de parler de leurs problèmes, ça faciliterait les choses.", p.82

" - C'est une allumeuse. Elle est impulsive. Elle te quittera.
- C'est p'têtre un peu pour ça qu'elle m'attire.
- T'as besoin d'une pute. T'as peur de l'amour.
- Tu as peut-être raison.", p.82
(Dee Dee à Chinaski à propos de Lydia).

"Elle me parlait de Huxley et de Lawrence en Italie. Quelle merde. Je lui dis que Knut Hamsun était le plus grand écrivain qui ait jamais vécu. Elle me regarda, étonnée que je le connaisse, puis approuva.", p.87
Ben moi ce qui me gêne, c'est que j'adore Huxley (enfin A Brave New World) donc je comprends pas ce qu'il a contre lui ; en revanche, c'est marrant parce qu'il y a une semaine je me suis posé la question : "Quel est le livre le plus désespéré que j'aie lu ?" et je me suis répondu : "Faim, de Hamsun" et je me suis dit que j'aimerais écrire un livre comme ça, aussi désespéré MAIS vrai, froid, factuel, sans pathétisme, sans sensiblerie, sans niaiserie, COMME LUI a réussi à l'écrire.
Et je me suis dit que je n'y arriverais jamais. Mais c'est ça mon projet, écrire sur la solitude existentielle (Hamsun, c'était sur la faim, le froid, la rue, une femme après il court, la folie lucide), de façon violente et désespérée mais sans AUCUNE sensiblerie. C'est mon défi.

"Le premier baiser, la première baise, comportent un élément dramatique. Les gens sont intéressants, quand on les rencontre pour la première fois. Ensuite, lentement mais sûrement, tous leurs défauts et leur folie ressortent. Je leur importe de moins en moins ; et ils comptent de moins en moins pour moi.", p.97
Moi je suis me suis TOUJOURS intéressée aux gens avec qui j'ai couché, défauts et folie INCLUSES. Mais cela n'a pas été réciproque, deux fois.

"Si j'avais été une femme, je serais certainement devenue une prostituée. Mais puisque j'étais de sexe masculin, je désirais sans cesse des femmes, et plus elles étaient tombées bas, plus elles me plaisaient. Pourtant les femmes - les femmes estimables - m'effrayaient, parce qu'en fin de compte c'est à votre âme qu'elles en ont, et ce qui restait de la mienne, je tenais à le conserver. La plupart du temps, je m'attaquais aux prostituées, aux femmes déchues, parce qu'elles étaient mortelles, dures, et qu'elles ne formulaient aucune demande d'ordre personnel. Quand elles partaient, on n'avait rien perdu. Et pourtant, en même temps, j'avais envie d'une femme douce et gentille, malgré le prix terrifiant à payer. Je perdais sur les deux tableaux. Un homme courageux aurait tout laissé tomber. Mais je n'étais pas courageux. Si bien que je continuais à me battre avec les femmes, avec l'idée des femmes", p.100-101.
Toujours ce sempiternel fantasme masculin de la femme "douce et gentille" : les deux termes qui qualifient et résument la femme idéale selon 99% des mecs sur tous les sites de rencontres...
Putain mais moi un mec "doux et gentil", ok, c'est aussi mon rêve, mais j'ajouterais clairement : "cultivé, intelligent, avec un esprit critique, qui réagit par rapport à la vie, son environnement, le monde, bref, un en mot : "pensant" parce que "doux et gentil", ça ne me suffirait carrément pas, bon sang !
"Qui aime partager de belles choses", me paraît beaucoup mieux correspondre à ce que j'attends d'un homme que "doux et gentil" qui me fait davantage penser à une PELUCHE.

"Il y a peu de belles femmes qui, en public, acceptent de montrer qu'elles appartiennent à quelqu'un. J'avais connu suffisamment de femmes pour le savoir. Je les acceptais pour ce qu'elles étaient ; l'amour arrivait comme un coup de poing et très rarement. Le plus souvent pour les mauvaises raisons. Simplement, les gens se fatiguent de refouler leur amour et un beau jour ça sort, parce que ça a besoin d'aller quelque part. Ensuite, d'habitude, commencent les ennuis.", p.127.
C'est vrai, mais heureusement pas dans toutes les histoires : pour certains chanceux, les ennuis ne commencent jamais ; pour d'autres ils commencent tout de suite ou arrivent plus tard...
Mais c'est vrai que derrière toute rupture, il y a eu ce point de départ, qui s'appelle l'Amour, c'est logique.

"J'étais amoureux, de nouveau, j'étais dans la merde...", p.128

"- C'est le rêve qui le rend malade. C'est le rêve qui nous rend tous malades, sans ça nous ne serions pas ici.", p.137
(Hank à propos d'un cheval malade à Katharine).

"On peut chanter la même chanson des dizaines de fois, mais avec les poèmes, les gens veulent quelque chose de neuf à chaque fois.", p.191
Ce n'est pas vrai : les plus beaux poèmes peuvent être lus et relus un milliard de fois : y songer sérieusement avant de prendre la plume pour écrire un poème.

"(...) bref tous les perdants, les âmes perdues, ceux qui s'ennuyaient et ceux qui pétaient plus haut que leur cul.", p.192

"J'ai picolé toute la semaine suivante. J'ai picolé nuit et jour, et écrit vingt-cinq ou trente poèmes funèbres sur l'amour brisé.", p.213
(Après sa rupture avec Tammie).

"-J'ai tout prévu. Je compte mourir en l'an 2000, à quatre-vingts ans.", p.220
Le vrai est finalement mort à 74 ans en 1994, donc plus jeune.

"- Tu continues à pondre des trucs vraiment forts, malgré toute cette gnôle.
- Ne parlons pas de ça. C'est peut-être dû aux chattes que je baise", p. 221
Moi je pense sérieusement que sans amour ou sans baise, pas d'inspiration, il faut éprouver du désir pour un objet physique concret, pour écrire.

"C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier ; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose.", p.225
(Mort de Bill, ami poète). Je dis toujours exactement la même chose de la bouffe...

"(...) nous connaissons la mort, nous y pensons presque chaque jour, mais quand quelqu'un meurt subitement, et que ce quelqu'un est un être humain exceptionnel, aimable, c'est dur, vraiment dur, même si beaucoup de gens étaient déjà morts, des bons, des mauvais et des inconnus", p.225
C'est très proche du sujet de mon projet de roman que je ne sais pas si je vais enfin réussir à écrire un jour.

"D'où sortaient toutes ces femmes ? La réserve semblait inépuisable. Chacune était particulière, différente des autres. Leurs chattes étaient différentes, leurs baisers étaient différents, leurs poitrines étaient différentes, mais aucun homme ne pouvait épuiser leur lot, il y en avait trop, qui croisaient leurs jambes et rendaient les hommes cinglés. Quelle fête !", p.228
C'est ça la plus grande injustice : moi aussi je vois des belles filles désirables PARTOUT, mais je ne vois pas des hommes beaux et désirables PARTOUT avec qui j'aimerais bien baiser, c'est ça la GRANDE INJUSTICE DE CE MONDE !!!

"-L'amour ne convient qu'aux gens capables de supporter cette surcharge psychique. C'est comme d'essayer de traverser un torrent de pisse en portant un sac plein d'ordures sur le dos.", p.232
J'adore la métaphore.

Les gens s'accrochaient aveuglément à la première bouée de sauvetage venue : le communisme, la diététique, le zen, le surf, la danse classique, l'hypnotisme, la dynamique de groupe, les orgies, le vélo, l'herbe, le catholicisme, les haltères, les voyages, le retrait intérieur, la cuisine végétarienne, l'Inde, la peinture, l'écriture, la sculpture, la musique, la profession de chef d'orchestre, les balades sac à dos, le yoga, la copulation, le jeu, l'alcool, zoner, les yaourts surgelés, Beethoven, Bach, Bouddha, le Christ, le H, le jus de carottes, le suicide, les costumes sur mesure, les voyages en avion, New-York City, et soudain tout se cassait la gueule, tout partait en fumée. Il fallait bien que les gens trouvent quelque chose à faire en attendant de mourir. Pour ma part, je trouvais plutôt sympa qu'on ait le choix.
J'ai fait mon choix. J'ai pris la bouteille de vodka et ai bu au goulot. Les Russes étaient vraiment formidables.", p.233
Voilà enfin un beau passage.

"Je voyais bien que je la dégoûtais. Je mangeais de la viande. Je ne croyais en aucun dieu. J'aimais baiser. La nature ne m'intéressait pas. Je ne votais jamais. J'aimais les guerres. L'espace intersidéral me rasait. Le base-ball me rasait. L'histoire me rasait. Les zoos me rasaient.", p.239

"- Ce n'est pas tant mon instinct sexuel qui est offensé, que mon ego.", p.239
(A propos de Cecilia qui ne veut pas coucher avec lui, normal elle vient de perdre son mari, Bill, l'ami-poète de Chinaski).
Je comprends tout à fait cette phrase : je l'ai vécue avec Y. qui à la fin préférait se branler devant moi sur Skype plutôt que coucher avec moi...Anéantissement de l'ego GARANTI.

"- Je ne suis pas un penseur. Chaque femme est différente. Fondamentalement, elles m'apparaissent comme une combinaison du meilleur et du pire - à la fois magiques et horripilantes. Pourtant, je suis content qu'elles existent.
- Comment es-tu avec elles ?
- Elles sont plus gentilles avec moi que moi avec elles.
- Tu trouves cela juste ?
- Non, mais c'est comme ça.", p. 247

"J'aurais peut-être dû la gifler ? Comment savoir ? En général, ai-je conclu, mieux valait attendre, si la fille te branchait. Mais si tu la détestais d'entrée de jeu, mieux valait la baiser d'entrée de jeu ; sinon, mieux valait attendre, ensuite la baiser, et plus tard la détester.", p.248.

"-J'avais peur. Mon art s'enracine dans ma peur. Il me permet de m'en sortir.", p.248
Moi j'ai peur mais pas assez peur pour écrire, et ça m'énerve.

"Je ne savais pas si elle avait pris son pied ou non. Moi si.", p.251 : voilà, ces hommes égoïstes au lit existent : ils ne "savent pas" si leur partenaire a pris son pied, parce qu'ils ne s'en sont pas souciés pendant l'acte.

"- Je parie que tu connais plein de femmes, a dit Hilda. Nous avons lu tes bouquins.
- J'écris de la fiction.
- C'est quoi, la fiction ?
- La fiction est une amélioration de la vie.
- Tu veux dire que tu mens ? a demandé Gertrude.
- Un petit peu. Juste ce qu'il faut.", p.258

"-Quel est votre auteur préféré ?
- Fante.
- Qui ?
- John F-a-n-t-e. Interroge la poussière, Attends jusqu'au printemps, Bandini.
(...)
- Pourquoi l'appréciez-vous ?
- L'émotion absolue. Un très brave homme.
- Qui d'autre ?
- Céline.
- Pourquoi ?
- Quand ils lui en ont fait voir de toutes les couleurs, il leur a ri au nez, et les a fait rire. Un très brave homme.
(...)
- Hemingway ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Trop terne, trop sérieux. Un bon écrivain, des phrases intéressantes. Mais pour lui, la vie était synonyme de guerre totale. Il ne se laissait jamais aller, il ne dansait jamais.", p.263
Je ne crois pas que Bukowski ait raison à propos d'Hemingway (dont je n'ai pas lu le livre sur sa vie en Espagne : "Le Soleil se lève aussi", à Pampelune).
Ce qu'il dit à propos de Céline pour expliquer pourquoi il l'apprécie est VRAIMENT vexant pour les fans de Céline, Céline aussi c'est l'émotion absolue, merde, alors je ne connais pas John Fante, mais ce sera ma prochaine lecture et je l'attends au tournant (mais je sais d'avance que je ne trouverai pas les livres cités par Chinaski, je lirai ce que j'aurais trouvé de lui à Gibert).

"J'aurais voulu leur dire que mes vraies influences étaient Gable, Bogart et Errol Flynn",p. 264 (lol)

"-Non, je ne suis qu'un alcoolique qui est devenu écrivain pour pouvoir rester au lit jusqu'à midi.", p.291
(ressemble à Céline qui dit qu'il n'était pas un écrivain mais un médecin insomniaque qui était devenu écrivain pour faire passer ses insomnies).

"C'était presque décevant, car dès qu'on éliminait de ma vie quotidienne le stress et la folie, il ne restait apparemment pas grand-chose à se mettre sous la dent.", p. 297
EXACTEMENT, je suis parfaitement d'accord. Sans stress et sans folie, qu'est-ce que moi, en tout cas, je m'emmerde.

"L'écriture m'importait beaucoup moins que la rencontre jusqu'à ce que la rencontre atteigne ses limites. L'écriture n'était qu'un résidu.
Un hommes n'avait nul besoin de posséder une femme pour se sentir exister autant qu'il le pouvait, mais c'était une bonne chose d'en connaître quelques-unes. Et puis quand la liaison se dégradait, il ressentait vraiment la solitude, il souffrait vraiment, et prenait ainsi conscience de qu'il devait finalement affronter lors de sa propre fin.", p.298

(...) et parfois celles qui étaient belles à l'extérieur et froides à l'intérieur étaient aussi nécessaires, juste pour les coups merdeux, foireux, exactement comme les films merdeux et foireux. Les plus gentilles baisaient mieux, vraiment, et dès que tu les connaissais depuis un moment, elles te semblaient belles, parce qu'elle l'étaient. J'ai pensé à Sara, elle possédait ce truc supplémentaire.", p.299

"Pouvais-je continuer à me dire que tout cela était uniquement motivé par la recherche, par mon étude de l'univers féminin ? ça sonnait faux, à la fin. Je laissais tout simplement les choses se passer, sans même y penser. Seul m'importait mon petit plaisir égoïste. Je ressemblais à un adolescent gâté. J'étais pire que la pire des putes ; une pute en a après ton argent, rien de plus. Moi je jonglais avec les vies et les âmes comme des jouets. Comment pouvais-je écrire des poèmes ? Qu'y avait-il tout au fond de moi ? J'étais un marquis de Sade de deuxième zone, dépourvu d'intelligence. Un assassin était plus droit et honnête que moi. Ou un violeur. Je ne voulais pas qu'on joue avec mon âme , qu'on se moque d'elle, qu'on la ridiculise ; j'étais au moins sûr de cela. Je ne valais pas un clou. J'en étais intimement persuadé, en marchant de long en large sur le tapis. Pas un clou. Mais le pire, c'était que je me faisais passer pour l'exact inverse de ce que j'étais réellement - pour un brave homme. Les gens me permettaient d'entrer dans leur vie parce qu'ils me faisaient confiance. J'accomplissais mon sale boulot en bénéficiant de tous les avantages. J'étais en train d'écrire La Vie amoureuse d'une hyène.
Je suis resté figé au centre de la pièce, stupéfait par mes pensées. Je me suis retrouvé assis au bord du lit, je pleurais. Je sentais les larmes couler sur mes doigts. Mon cerveau tourbillonnait, pourtant je me sentais sain d'esprit. Je ne parvenais pas à comprendre ce qui m'arrivait. (...)", p. 310-311

"C'est à cause de mon enfance, tu vois. Je ne savais pas ce que c'était que l'amour...", p.313

"La dépression, le suicide, sont souvent la conséquence d'un régime inapproprié. Mais j'avais mangé correctement.", p. 315

"Pendant que les hommes regardaient les matches de football ou buvaient une bière ou jouaient au bowling, elles, les femmes, pensaient à nous, se concentraient, étudiaient le problème, décidaient - de nous accepter, de nous rejeter, de nous échanger, de nous tuer ou, plus simplement, de nous quitter. En fin de compte, cela avait peu d'importance ; quel que soit leur choix, nous finissions dans la solitude ou la folie", p.317
ça c'est une réponse à toutes celles qui se demandent si un connard auquel elles sont attachées pensent à elle pendant qu'elles se prennent la tête avec lui en en parlant à ses copines...la réponse est NON. Lol.

"Ce que j'aime dans vos livres, c'est que vous êtes vraiment facile à comprendre. Et drôle aussi.", p.318
(Lettre de Tanya, une fan : bon résumé de la littérature de Bukowski).

"C'est à cause de mon enfance, tu vois. Pas d'amour, de tendresse. Et entre vingt et quarante ans, il n'y a pas eu grand-chose non plus. J'essaie de rattraper le temps perdu.", p.320

"Quand j'étais jeune, j'étais tout le temps déprimé. Mais à mon âge, le suicide me semblait inenvisageable. Il ne restait plus grand-chose à tuer. On avait beau dire, c'était agréable d'être vieux. Il me paraissait normal qu'un homme dût attendre au moins la cinquantaine avant d'écrire quelque chose de valable. Plus on traverse de rivières, plus on connaît les rivières - si du moins on survit à l'eau écumeuse et aux récifs. Parfois, ce n'était pas de la tarte.", p. 321
Réflexion : un homme peut se réveiller à 50 ans, baiser des filles de 20 ; mais l'inverse, à part pour les femmes riches et belles, ce n'est pas possible. Et même, je ne pense pas que le plaisir soit le même : certes, se taper un petit jeune qui baise bien c'est cool ; mais c'est si jeune...si naïf, si innocent...il n'y a que les hommes pour kiffer de coucher avec des enfants...
Lolita : tout le monde connaît ; Lolito : y a pas d'équivalent dans la littérature. Un bébé ne me fera jamais chavirer le coeur !

"As-tu lu Céline ? Voyage au bout de la nuit, je veux dire. Après ce bouquin, il perdu la main (...)", p. 325.
Tout à fait vrai. Moi aussi je dis : "Céline, enfin je veux dire Voyage au bout de la nuit, quand on me demande quel est mon auteur préféré.

"L'amour était réservé aux joueurs de guitare, aux catholiques et aux amateurs d'échecs.", p.327.

"Mon expérience avec Iris avait été délicieuse et satisfaisante, pourtant je n'étais pas amoureux d'elle, ni elle de moi. S'attacher était facile, ne pas s'attacher difficile. J'étais attaché.", p.329.
Voilà, donc il faut bien faire la différence, nous la faisons, et les hommes aussi.

"- (...). Parle-moi de tes amours.
- Sans façon.
- ll y en a trop ?
- Trop, et pas assez.", p. 345

"- Tu es gentil avec les gens qui t'aiment ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Je suis infantile ; c'est trop lourd pour moi.", p.369

Point musical culturel important : Le chanteur préféré de Chinaski, il le dit à un moment donné du livre, c'est "Randy Newman" que je ne connais absolument pas.
(Exactement comme Joni Mitchell dont est fan Julio Cortazar qui elle aussi est une musicienne avant d'être une chanteuse et COMME PAR HASARD ils sont tous les deux nés la même année (Randy Newmann et Joni Mitchell : en 1943). Faut vraiment que j'écoute les deux un jour, pour voir.

http://randynewman.com/category/albums/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Randy_Newman
http://www.facebook.com/RandyNewman

Pourquoi ce livre ?
1) C'est le dernier livre que le mec qui m'a fait souffrir dernièrement lisait avant qu'il ne me largue (mi-fin avril), c'est lui-même qui me l'a dit quand il a vu que j'avais pris un autre livre du même auteur dans sa bibliothèque. Bukowski est un de ses auteurs préférés, m'étonne pas. Le héros va à Vancouver au Canada à la fin et lui aussi il a fait exactement pareil, hasard ou influence je n'en sais rien.
2) Sollers évoque souvent de Bukowski dans Femmes (1983) (sur quoi j'ai fait mon mémoire de maîtrise) et en effet l'influence est très claire ; cela fait très longtemps que je dois lire au moins Journal d'un vieux dégueulasse que je n'ai toujours pas lu, ce qui était une culpabilité puisque mon sujet traitait de l'intertextualité et que je continue de bosser mon mémoire encore aujourd'hui 6-7 ans après...(suis allée voir une pièce sur Wittgenstein à la Cité Internationale avec Julien mais me suis barrée avant tellement c'était chiant).
3) Ben je l'ai trouvé à Gibert et c'est très rare, depuis le temps que je cherche cet auteur d'occasion !

jeudi 6 mai 2010

NATATION 4

Piscine Hébert.
Début : 17h06 (ai même pas payé l'entrée, la dame du guichet était déjà partie).
Fin : 17h46 (fin un quart d'heure avant la fermeture).
Longueurs : 45 X 25 = 1 km 125 mètres donc en 1 h.

Ai été particulièrement contre-performante aujourd'hui because :
1) Y avait trop de monde à cette heure-là, donc se souvenir que le jeudi à 17h, à une heure de la fermeture, c'est pas terrible pour nager tranquille. J'ai cassé mon rythme plusieurs fois pour éviter ou attendre des gens.
Y a cette règle de "nager à droite", mais en fait on nage où on peut, où il y a de la place, donc c'est le bordel.
Y avait des mecs bien foutus, mais j'ai pas eu le temps de regarder leur tête, et moi je suis pas là pour ça, j'ai même gardé mes poils sous les bras (un peu...pas 10 cm...), je vais pas me raser pour aller à la piscine, je m'en bats les c...ovaires.
2) J'avais mes règles donc un tampon donc stressée à l'idée de tacher la piscine et que tout le monde me voie...
3) Alors qu'hier je n'ai pas du tout senti ma douleur musculaire à l'épaule gauche qui dure depuis une semaine, aujourd'hui, je l'ai bien sentie et je la sens encore et je n'ai pas arrêté de penser : faut vraiment que j'aille chez mon médecin-acupunctrice...
Côté positif :
Avant : 58 kg.
Après : 57, 500 g.
Si un jour j'arrive à atteindre 55 kg, ce serait formidable et je sais que je peux y arriver mais qu'il n'y a pas de solution : il faut que je continue à nager et à ne plus grignoter entre les repas ce qui me fait automatiquement regrossir...Mais là, je dois récupérer donc je vais goûter aux pistaches de Mostafa qui m'a dit que c'était les meilleures de sa vie qu'il avait jamais mangées...

mercredi 5 mai 2010

NATATION 3

Piscine Hébert.
Début : 13h39
Fin : 15h moins qq chose.
Distance parcourue : 90 longueurs X 25 mètres = 2 km 250 mètres en 2 heures ce qui veut dire que j'ai été PLUS LENTE que d'habitude, ce qui m'énerve, mais bon, ce qui compte c'est de faire du sport, n'est-ce pas ?
Niveau poids, j'ai réussi à rattraper mes écarts de grignotage, mais l'idéal ce serait vraiment de nager deux fois par semaine parce que sinon je vais passer mon temps à refaire la même chose et à osciller entre 58 et 59 kg :
Poids avant : 58,500 kg.
Poids après : 58 kg.
Objectif : 53 kg.
Mais j'ai pas déjeuné, donc là, gros bol de fromage blanc en perspective et ce soir, je vais mieux manger pour avoir de l'énergie pour la journée de demain.

DOLLS de Takeshi KITANO, 2002.





Chef d'oeuvre raté. Ni excellent, ni bon, ni mauvais.

C'est un film qui marque esthétiquement parce qu'il est bien structuré narrativement, que les images sont sublimes et la musique aussi (les tambours japonais, les Taïko, notamment fascinent : je veux apprendre à en jouer maintenant, mais c'est 20 euros le cours et c'est à Montreuil...).

Il manque pourtant quelque chose pour que ce film soit un chef-d'œuvre complet : on ne s'attache pas vraiment aux personnages, à aucun des personnages. C'est la seule chose qui manque selon moi, mais c'est subjectif, bien sûr.

L'histoire :
3 histoires se croisent, un peu comme les Iñarratu ou les Austin Maupin en littérature et sans doute beaucoup de gens avant eux.

1) Les amants mendiants
Un jeune homme va se marier avec la fille du patron pour satisfaire les ambitions de ses parents qui lui ont payé des études supérieures mais pour cela, il doit quitter sa petite-amie qu'il aime et avec qui il était même fiancé.
Celle-ci fait une tentative de suicide le jour de son mariage et devient folle. Prévenu par des amis en commun, il court la voir à l'hôpital et abandonne sa fiancée, sans se marier donc, et plaque tout : son travail, sa famille, pour s'enfuir avec celle qu'il aime on the road.
Mais rien de romantique : elle ne retrouve pas la raison...trop traumatisée...et bientôt l'argent vient à manquer, et ils vont faire les poubelles pour manger...errer sans cesse, en toutes saisons (d'où les images magnifiques du film : leur errance est filmée à travers les quatre saisons, avec un environnement et des costumes pour les deux acteurs sublimes !), marchant sans cesse enchaînés et droit devant eux...devenant de plus en plus vides et n'ayant que quelques flashbacks de leur relation amoureuse passée comme seule source d'émotions, la fille étant devenue vraiment folle et incapable de se conduire normalement comme avant.
Un peu "les Amants du Pont Neuf" (film magnifique) version rurale japonaise, si vous voulez.

2) Le Yakuza à la retraite.
Etant plus jeune et ouvrier, il avait une petite-copine qui lui faisait à manger tous les samedis midis. Mais un jour il lui dit qu'il s'en va pour gagner plus d'argent et lui demande de ne pas s'inquiéter pour lui et de vivre sa vie : bref, il la quitte.
Elle pleure de toute son âme et lui promet de l'attendre sur ce banc tous les samedis midis avec un bento prêt pour lui.
Cet homme devenu vieux, s'est retiré du milieu mafieux et est revenu dans sa ville natale. Il voit avec stupeur que sa petite-amie de sa jeunesse, devenue aussi âgée que lui, est toujours là ce banc à attendre avec deux paniers repas (elle finit toujours par donner le 2ème en rentrant chez elle au vieux garçon d'à côté, son voisin...).
Il ne lui dévoile pas son identité mais finit par déjeuner avec elle et ils sont heureux. Il apprécie notamment ses œufs de cabillaud grillés. Au moment où il sort super heureux de son dernier rendez-vous avec elle...(je ne raconte pas).

3) Le fan frustré.
Un vieux garçon trentenaire seul et fan -de façon psychotique- d'une chanteuse pop mignonne à la con, ne supporte pas qu'elle ait vécu un accident qui ait mis fin à sa carrière. Il se crève les yeux pour ne plus la voir parce qu'il souffre trop. Il va lui rendre visite...

Quel est le fil directeur de ce film ?
L'amour. L'amour malheureux.

Dans l'histoire 1 : Les amants ne peuvent pas s'aimer parce que la jeune femme est devenue folle à cause de la trahison du jeune homme. Ils ne peuvent plus vivre leur amour comme avant d'autant plus qu'ils n'ont plus rien matériellement pour vivre.
Est-ce que cela aurait pu se passer différemment ? Bien sûr que oui : il aurait pu trouver un nouveau travail, la prendre avec elle. Il n'aurait pas dû partir sur la route comme ça.

Dans l'histoire 2 : Ils ne peuvent pas s'aimer parce que l'ancien Yakuza est quand même un Yakuza. Au final, tout ça c'est de la faute de l'argent : s'il n'avait pas été aussi frustré d'être un pauvre ouvrier en étant jeune, il ne serait pas devenu un Yakuza. De toute façon, il ne l'aimait pas profondément étant jeune, c'est vieux qu'il aurait pu être heureux avec elle.

Dans l'histoire 3 : Le fan ne peut pas être aimé parce qu'il aime cette chanteuse de façon malsaine par rapport à son âge. C'est un homme-enfant avant tout très seul, mal dans sa peau. C'est l'amour le plus pathétique parce que non-réciproque.

Je ne me suis attachée à aucun des personnages, et c'est bien ça qui me déçoit.

Seule l'histoire 1 m'a au moins émue par la façon habituelle de Kitano de filmer l'amour : l'amour averbal, qui ne passe pas par les mots, mais les attentions, les actes, les silences complices, les rires complices pour des choses bêtes.
C'est ce que j'adore vraiment chez Kitano, cette façon ultra-sensible personnelle et japonaise à la fois, de filmer l'amour. Nous les Français, nous sommes tellement dans le bla bla, que c'est sublime de voir ça. Donc le seul acteur que je retiens, c'est celui qui joue le jeune homme, qui se sent tellement coupable de ce qu'il a fait, qu'il est ultra-attentionné avec la jeune femme devenue folle par sa faute. Quand il pleure et la prend dans ses bras très fort, c'est émouvant aussi.

Un film de Kitano à voir en tout cas, parce que ça frôle vraiment le chef-d'œuvre esthétique.

Le titre du film "Dolls" fait référence aux marionnettes du théâtre japonais montré au début du film qui conte l'histoire des "amants enchaînés".
Le théâtre de marionnettes japonais s'appelle le "Bunraku".
Pour se cultiver un peu :
http://www.marionnettes.ca/documentation/histoire/japon.php
http://www.unesco.emb-japan.go.jp/htm/vf/focus_documents_sharing.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bunraku

Pourquoi ce film ?
1) Parce que je n'ai pas de sous pour le voir à la Rétrospective de Kitano au Forum des Images en ce moment (6 euros le film et il y en un par semaine depuis mars jusqu'en juin 2010...j'ai même raté Kitano à Paris...)
2) Parce que j'ai vu Hana-Bi et Aniki, mon frère et que j'ai adoré.
3) Parce que l'exposition "Gosse de Peintre" de Kitano est à la fondation Cartier en ce moment, que je suis allée la voir avec Solène et que je l'ai adorée.
4) J'admire énormément Kitano qui je le répète a réalisé tous les rêves de ma vie. C'est un artiste polyvalent capable autant de légèreté que de profondeur, de comique que de tragique, de kitsch que de beauté. Je le hais.

dimanche 2 mai 2010

GOSSE DE PEINTRE, de Beat Takeshi Kitano, Fondation Cartier, avec Solenn, mai 2010.



L'installation "dinosaure" : un dinosaure au milieu géant, une question sur une pancarte : "Pourquoi les dinosaures sont-ils une espèce en voie d'extinction ?", et plusieurs réponses autour : "Parce qu'ils continuent à fumer" (c'est ce panneau que je voulais prendre, ma réponse préférée, et c'est là que qu'on m'a engueulée) ; d'autres réponses comme : "Parce qu'ils n'ont pas le sens du rythme", et donc celle que j'ai prise en photo à la dérobée : "Parce qu'à papier-ciseaux-pierre, ils font toujours ciseaux" et tant d'autres que j'ai oubliés.

Dans le cadre du cadeau annuel de Solenn pour son anni (expo + déjeuner), ses 29 ans, nous sommes allées voir l'expo "Gosse de Peintre" de Beat Takeshi Kitano, à la Fondation Cartier (14ème) qui lui a donné carte blanche.

Quel dommage que je n'aie pas eu le droit de prendre des photos !!!

Bon, ce que j'ai aimé (Solenn n'a pas aimé) : son humour bien sûr.


J'ai aussi adoré l'installation "aquaculture" : des poissons géants dans l'eau, ventre ouvert avec des sushis déjà tout faits dedans avec le panneau : heu...je m'en souviens plus exactement, mais à peu près "Les résultats de la biotechnologie dans l'aquaculture au Japon" (ce n'est pas ça, mais à peu près ça).

J'ai adoré le panneau indiquant que l'œuvre ancienne qu'on pouvait voir sous la vitrine avait été importée du Japon pour la première fois à cette exposition et qu'elle était d'une valeur inestimable et en fait quand on touche la vitrine ou je ne sais quoi, l'objet se casse la gueule devant vous.

J'ai adoré une peinture où l'on voit 4 fenêtres d'un appartement : celui en haut à gauche, un couple hétéro heureux qui dîne ensemble ; à droite une femme seule à poil avec un chat ; en bas à gauche un couple hétéro qui s'envoie en l'air (on voit juste les têtes) ; en bas à droite, un couple gay qui s'envoie en l'air (on voit juste les têtes qui nous font comprendre que l'un prend l'autre par derrière).
J'ai adoré l'aspect suggestif des activités du couples du bas. Et le pathétisme de la femme seule à poil, qui représente la solitude féminine dans toute sa splendeur avec son chat, et dont la nudité suggère l'onanisme.
J'aurais ADORE acheter l'affiche, mais je ne sais pas pourquoi, ce n'est JAMAIS ce pour quoi j'ai eu un vrai coup de cœur qui est vendu en affiche (et même pas en carte postale non plus pour me consoler !), c'est toujours un truc dont je n'en ai rien à foutre !

(Pour l'anni de So l'an dernier, c'était pareil avec l'expo David La Chapelle au musée de la monnaie, je voulais le mec sublime avec les petites poupées musulmanes, mais l'affiche n'existait PAS !) (et y compris "Two figures in the grass" de Bacon avec Danielle).

J'ai adoré aussi bien sûr les peintures des animaux-fleurs de Hana-Bi. Je commence tellement à perdre la mémoire que j'ai dit à Solenn : "Oh c'est génial, j'ai vu ces peintures quelque part et je les avais trouvées géniales et je ne savais pas que c'était Kitano qui les avait faites !", sauf que la blonde a oublié qu'elle avait vu Hana-Bi il y a deux semaines, pas deux mois, deux ans...DEUX SEMAINES, lol !

J'aurais adoré acheter les cartes postales, mais non, ça n'existait qu'en objets d'art, à 1000 euros ou plus je ne sais plus, bref, de toute façon je n'en voulais pas en objets. Je les voulais en cartes postales.

Voilà, moi j'ai été enchantée parce que j'admire énormément cet homme qui fait ce que moi je rêve de faire et que je ne fais pas : des films, des peintures, des dessins, des installations, des shows, de la politique, du sérieux, du tragique, du comique, du laid, du beau, de l'intelligent, du con, des livres...J'admire énormément Kitano pour tout ça, parce que je n'y arrive pas. Mais il m'a clairement motivée pour la peinture.

Solenn n'a pas aimé, j'en suis triste, mais elle a quand même apprécié le panneau du papier-ciseaux-pierre de l'installation "Dinosaure" et aussi l'installation "sons + dessins" : trois catégories,  musique ; paysage, heu...je sais plus, bref 9 sons, on en choisit un et on dessine sur des rectangles aimantés et après on met son oeuvre sur un grand panneau géant qui recense les dessins par catégorie et par son. C'est GÉNIAL comme idée ! C'est juste que j'ai pas aimé les sons et que mon dessin était nul donc que je n'étais pas contente (j'ai choisi des sons urbains).

Ah oui et j'ai aussi adoré le concept d'avoir le droit de faire du paintball sur un Dinosaure en bois SEULEMENT SI on avait le tampon d'un dinosaure derrière son ticket d'entrée : je l'avais pas et j'ai fait chier Solenn pour qu'elle retrouve le sien à tout prix, mais sans succès ! Un tampon toutes les heures seulement...Ouuuuinnnnns !!!

Vous savez ce que j'ai adoré à cette expo, moi ? C'est que j'ai retrouvé mon âme d'enfant.
Je suis triste que So (parce que c'était son cadeau d'anniversaire quand même) n'ait pas eu la même émotion.

Dialogue :
Moi : "Madame, j'ai vu que des gens avaient une édition spéciale, je peux en avoir une, s'il vous plaît ?"
La Dame : "C'est pour les enfants, je suis désolée Madame."
LOL !!!