Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

dimanche 16 novembre 2014

"L'AQUAPONIE" ET DU MIEL DE PARIS DU 19ÈME ARRONDISSEMENT, DIMANCHE 16 NOVEMBRE 2014.






Dimanche matin, j'ai fait un tour Place de la Réunion mais j'ai été assez déçue : très peu de stands.

J'ai quand même appris un nouveau concept et un nouveau mot : l'aquaponie : la culture de végétaux en "symbiose" avec l'élevage de poissons...Grâce au stand de l'atelier Zone-Ah ! http://www.zone-ah.org/tag/aquaponie/
Malheureusement, les trois personnes présentes n'allaient pas à la rencontre des gens : nul doute qu'ils auraient répondu à mes questions mais voyant qu'aucun des trois n'avait envie de me renseigner spontanément, ça m'a découragée...

Bref :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Aquaponie
Pour s'y mettre chez soi :
http://aquaponie-pratique.com
http://aquaponie.net

J'ai découvert également le stand d'un apiculteur parisien (il n'avait pas encore installé son miel donc je suis partie sans avoir pu le goûter et de toute façon, la vente était interdite ce jour-là) qui récolte deux miels près de chez moi :
Le miel de Paris, récolte Place des Fêtes : http://www.miel-paris.com/produits/miel-de-paris-recolte-de-place-des-fetes
Le miel de Paris, récolte du 19ème arrondissement : http://www.miel-paris.com/produits/miel-de-paris-recolte-du-19e-arrondissement
Sinon, il existe aussi celui du Bois de Vincennes : http://www.miel-paris.com/produits/miel-de-paris-recolte-ete-bois-de-vincennes
Les 250 grammes sont à 6,50 euros et les 125 grammes à 4,20 euros (le kilo est à 12 euros) : chouettes cadeaux pour Noël de la part de Parisiens à leur famille de province !

Du coup, ça m'a donné derechef l'envie de prendre des cours d'apiculture mais...pour l'instant je n'en ai pas les moyens...
http://www.apiculturebiodynamique.com/rucher-ecole/stage-apiculture-naturelle-en-centre-ville-PARIS-75.html
Pour un couple, la journée de stage est à 190 euros à Paris et 160 euros en Normandie.
Sinon c'est 95 euros pour une personne à Paris et 90 euros pour une personne en Normandie.

En attendant d'avoir mon potager nourri par mes poissons ; mon lombricomposteur et ma ruche Warré sur mon balcon...j'ai acheté un bracelet en bronze à 12 euros à l'association "Débrouille", des objets fabriqués à partir de la récupération de déchets. :)


http://www.debrouille.com/association/presentation





vendredi 14 novembre 2014

ICI, C'EST PIRE QU'AILLEURS...(MAIS LÀ-BAS, C'ÉTAIT HORRIBLE AUSSI).

"Idiot ! Parce que nous aurions dû nous aimer" de Vincent Macaigne, adaptation de l'Idiot de Dostoïevski, au théâtre des Amandiers, le vendredi 14 novembre 2014, 20h. (3h30 avec entracte).

Billet durement obtenu à 22 euros au lieu de 28 via un site de revente dont j'ai réussi à contourner les commissions avec l'entente implicite avec la vendeuse (revendez sur le Bon coin, svp !).

Extrait piqué sur le Nouvel obs, c'est le personnage d'Hyppolyte qui s'exprime : « Regardez-moi, parce que même si je vous crie dessus, même si j’ai souvent hurlé et pire râlé à tout bout de champ, même si parfois j’ai été égoïste à en mourir, et même si jamais je n’ai pas su vous aimer ni dire quoi que ce soit de bon et de réconfortant quand il aurait fallu être bon et réconfortant, même si j’ai disparu tant de fois en laissant seule ma propre famille même si je n’ai pas pu surprendre tous ceux qu’il aurait fallu surprendre pour que la vie puisse enfin encore une fois, encore une petite fois, être un peu, un tout petit peu magique et surprenante, même si je n’ai pas serré fort la main des nouveaux contre mon cœur et les aimer et tomber définitivement et entièrement avec eux dans la boue et aimer ça la boue avec les nouveaux, même si jamais je ne serai cet homme noble et fort et bon et aimant qu’il aurait fallu être pour que tout ça ne soit pas si long et si chiant, et si sombre et si… Je vous ai aimés, mon Dieu, comme je vous ai aimés, vous tous là devant moi (…). »

Le pathos supposé de cette scène n'a hélas pas fonctionné sur moi mais je souris à l'idée que des gens puissent se culpabiliser d'être incapables de surprendre. Souvent je me demande comment ces gens font pour exister : qui n'éprouve pas du plaisir et de la joie à être surpris et qui n'aime pas en faire ? Pourtant, je constate que les gens comme les choses, sont au final très prévisibles, ce qui m'a amenée à un autre constat : je ne vis que pour les surprises (il faudra rajouter cette caractéristique aux symptômes du Syndrome de Don Quichotte). C'est encore de la fiction et de l'idéalisme que de croire que ce genre d'individu ait la capacité émotionnelle de se remettre en question et de se culpabiliser d'être incapable du don de soi à autrui...

Pour revenir sur la pièce, je ne crie pas au génie théâtral : depuis Rodrigo Garcia, je suis un peu blasée de la compétition scénique de la performance la plus outrancière qui choquera le plus le petit bourgeois de service : l'acteur qui sera le plus nu sur scène -passage tristement obligé de toute pièce contemporaine DEPUIS PLUS D'UNE DIZAINE D'ANNÉES en hurlant le plus fort des textes profonds et poétiques tout en s'auto-détruisant massivement ou un autre personnage voire le décor. Nous avons été plus que servis de ce côté-là : un acteur a agité ses TESTICULES tout au long de la pièce - comique de gestes, au programme de 5ème en français, n'est-ce pas - et un pan entier du décor s'est écroulé de façon spectaculaire, une bâche protégeant les spectateurs des deux premiers rangs...L'abus de fumigènes m'a définitivement bousillé mes lentilles de vue. Dès le début, nous avons été prévenus : le chauffeur de salle hurlait aux spectateurs de tous se lever, de danser en leur offrant des verres de bière - gratuits - en prétextant le faux anniversaire de sa fille et en promettant à tous les couples qui s'embrasseraient sur scène, une coupe de champagne...Le tout bien sûr, sur fond de décibels insupportables. 

J'ai refusé de me lever. Je refuse d'être utilisée pour jouer la vulgaire pétasse en public (des figurantes étaient en soutien-gorge, verre de bière levé à la main, posture lascive) pour servir d'illustration incarnée à la laideur commune des mouvements moutonniers de masse ("Jacques a dit à tout le monde de faire, donc je fais..."). Je hais les mouvements de masse : je suis libre, merde. Tout ce bruit conjugué à cette vulgarité visuelle, tout ce que je n'aime pas, d'autant plus un vendredi soir après une longue journée commencée à 6 heures du matin pour finir dans ce théâtre situé stratégiquement afin de rendre la culture accessible à tous puisqu'il ne faut surtout pas rater la navette qui vous emmène du R.E.R. civilisé jusqu'à lui, dans un trou perdu du 92, en dix minutes. Cette navette est naturellement pleine à craquer de Parisiens et je me suis retrouvée désagréablement debout, comme de nombreuses autres personnes. 

Bref, 3h de surenchère à la démesure (c'est volontaire : la mesure, c'est pour les bourgeois coincés du cul qui bossent toute la journée) et à la vulgarité (ça, c'est pour les artistes intellectuels libres qui pensent) - servant d'illustrations (ou de prétextes ?) pour critiquer la société capitaliste, libérale et décadente. Je me répète mais Rodrigo Garcia et d'autres, font ça depuis une dizaine d'années et il est temps de passer à autre chose de NOUVEAU parce que ça commence à me péter les couilles rendre franchement vulgaire moi-même, mais pas plus intelligente, hélas...

À croire que précisément sans cette société superficielle dans laquelle nous vivons, nous serions incapables de nous divertir : tous les textes des pièces contemporaines dénoncent la même chose : LA VACUITÉ de notre société de consommation ; la VACUITÉ des êtres qui constituent cette société déshumanisée en quête VAINE et permanente d'amour et de reconnaissance individuelle. C'est le message nihiliste sempiternel du chaos empli de fiel et de cynisme avec quelques velléités d'humanisme, de pardon, de tendresse et de poésie, ici et là, pour faire joli...Ils HURLENT ce message, ils se contorsionnent au maximum pour nous faire comprendre le message, pièce après pièce, c'est TOUJOURS la même chose MAIS que proposent-ils à part de l'illustrer incessamment en jouant, en mimant cette société infecte sous nos yeux ??? 

Où la subversion se trouve t-elle réellement et où se joue t-elle ??? Les personnes qui n'ont pas déjà conscience de tout cela ne vont PAS voir ce genre de pièce, ils vont voir du théâtre de boulevard, des vaudevilles, des humoristes à la mode : il n'y a personne à choquer véritablement dans la salle... Ce constat tristement réaliste de notre société, je l'ai fait déjà depuis longtemps mais j'ai beau chercher une réponse créative qui serait une alternative à sa représentation perpétuelle : je ne la trouve pas moi-même. Comment mettre en scène une pièce qui ne serait ni Bisounoursland ni Vulgaritéomniprésente.com au XXIème, BORDEL DE MERDE ??? (la vulgarité est malheureusement plus contagieuse que la beauté). 

Néanmoins je suis bien triste de n'avoir pas de mémoire pour vous citer quelques passages poignants tout de même (rôles féminins de qualité et comédiennes à la hauteur : Pauline Lorillard dans le rôle d'Aglaïa Ivanovna et Servane Ducorps dans le rôle de Nastassia Philippovna) et n'ai pas trouvé le texte à la librairie des Amandiers. Frustration de côté-là, donc. Parce que l'adaptation textuelle de Macaigne n'est pas dépourvue de puissance émotionnelle. C'est l'interprétation qui me lasse visuellement et me casse les ovaires, pardon, les oreilles. Les metteurs en scène contemporains poussent volontairement au burn-out physique et semblent s'en enorgueillir sans m'atteindre d'un IOTA émotionnellement alors que leurs textes sont bel et bien critiques, parfois beaux, notamment la réaction d'Aglaïa qui reproche à Gania de lui avoir promis dans sa lettre de décliner le mariage avec Nastassia SI elle lui promettait son amour en retour. Elle lui reproche de ne pas prendre ce risque par amour, d'avoir besoin d'avoir le terrain entièrement balisé pour se jeter à l'eau et lui conseille de travailler dans les assurances. J'ADORE.

L'autre moment fort est la révolte de Nastassia qui reproche à Aglaïa de n'être qu'une petite bourgeoise idéaliste, lâche et écervelée (en laquelle je m'identifie fortement) qui ne vit PAS le réel tel qu'il est tandis qu'elle, aussi souillée soit-elle (elle a été violée par son tuteur, etc.), a embrasé la vie réelle et l'a aimée. C'était beau. Néanmoins, depuis que je connais des gens réellement malades mentalement, je sais qu'ils n'aiment pas la vie autant que le prétend ce beau discours, puisqu'ils ne s'aiment pas eux-mêmes pas plus qu'ils ne respectent ni la vie, ni leur propre vie, ni celle d'autrui, en toute logique implacable, hélas. 

La littérature et le théâtre ont beau dresser le portrait le plus noir de notre société, ce sont des arts écrits et exprimés par des idéalistes qui espèrent toujours et sèment des lueurs d'espoir : les personnages les plus hideux sont beaux ; les personnages les plus méchants sont en fait, gentils. Sartre le constatait et l'écrivait bien avant moi dans Qu'est-ce que la littérature ? Enfants, nous avions le père Noël. Ceux qui n'ont pas envie de grandir ont Dieu avec pour point commun de se l'imaginer avec une barbe blanche dans le ciel, sans le traîneau, les rennes étant les anges ; les cadeaux, la justice divine. Adultes, nous avons des lueurs d'espoir et c'est tout ce que nous avons : quelque chose d'abstrait, impalpable. Mais le point commun entre les croyants et les athées idéalistes, c'est bien la Foi ; en l'Amour ; en un monde meilleur et sur ce point, ils ne se contredisent plus, ils croient en la même chose. C'est juste que les uns l'attendent ultérieurement dans une vie supposée après la mort ; les autres l'espèrent ici et maintenant. Mais est-ce possible ? 

"Ici, c'est pire qu'ailleurs" est le leitmotiv de la pièce, répété par Aglaïa qui, nourrie d'idéalisme bourgeois, rêvant incessamment de fuir à l'étranger, ne quitte jamais sa Russie natale et finit son existence médiocrement : elle qui ne rêvait que d'amour fou et a rejeté tous ses prétendants jamais à la hauteur ; elle-même rejetée par le Prince préférant sauver la noirceur excitante de Nastassia, se marie avec un "riche industriel"...Soupir.












N.B.: Sur le tee-shirt noir du comédien à la fin, on ne voit pas bien mais c'était écrit : "I love Nastassia", on voit les 2 "s", ils ont délibérément choisi d'écrire logiquement ce prénom avec 2 "s" afin que la prononciation soit claire et nette en français ce que je salue car c'est écrit "Nastasia" partout À TORT dans les traductions françaises. Or l'écriture cyrillique indique bien un putain de "C" qui fait le son {S} chez nous ; si ça avait été le son {Z}, il y aurait eu un "3" en cyrillique à l'origine, ce qui n'est PAS le cas. Bref : Настасья = {Nasstassya}



jeudi 16 octobre 2014

EXPOSITION "MARCEL DUCHAMP, LA PEINTURE MÊME", CENTRE GEORGES POMPIDOU, OCT. 2014.


https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cqpzoxR/rBA4KyL


Exposition visitée le jeudi 16 octobre 2014 avec et grâce à Sabine.

Marcel Duchamp, Blainville-Crevon, 28 juillet 1887 - Neuilly-sur-Seine, 2 octobre 1968.

Artiste considéré comme ayant "tué la peinture" (figurative) et promu la peinture "non-rétinienne", la peinture de l'idée.
Inventeur du musée portatif dans une valise ; du ready-made et moins connu pour avoir réinterprété le cubisme à sa façon (en mouvement ; influence de la cinématique, futurisme italien, 1904-1920).
Dernière œuvre : "La mariée mise à nu par des célibataires" ou "Le grand verre", 1968.
Il habitait au 71 rue Caulaincourt à Montmartre et a déménagé à Neuilly-sur-Seine plus tard où il meurt. 
Entretemps, il a vécu à Munich un an en 1912 et à New-York, 1915 jusque dans les années 20 (1925 ?).

Définition selon le dictionnaire abrégé du surréalisme par André Breton, 1938 : "Objet usuel promu à la dignité d'objet d'art par le simple choix de l'artiste".

En d'autres termes : il s'agit d'un objet non inventé par l'artiste, manufacturé, considéré comme un objet d'art.

Définition de l'exposition (ne sais plus si c'est celle de Duchamp) : "Un ready-made est un rendez-vous entre un objet, une inscription et un moment donné".

J'adore cette idée !!! On devrait tous faire au moins une œuvre comme ça : objet OU dessin + phrase qui n'a rien à voir mais qui correspond au moment donné. Enfin, c'est ce que ça m'inspire.

La boîte-en-valise (musée portatif) : il s'agit de mettre des reproductions en miniature des œuvres que l'on aime dans une boîte qui se ferme mais aussi des objets.



Je me souviens très bien que le journal pour enfants Astrapi (Bayard Presse) proposait cette activité dans des boîtes de sardines sans me souvenir de la mention de Marcel Duchamp. Dans tous les cas, cette idée vient bien de lui !



Cela me donne une idée : un journal d'activités créatives pour enfants, à tous les niveaux : mathématique (jeux de logique) ; littéraire (jeux narratifs) et arts plastiques entre autres, donc ; il y aurait de quoi faire !

Œuvres majeures de Marcel Duchamp  :


Roue de bicyclette, 1913, premier ready-made "assisté".


- Porte-bouteilles, 1914, premier ready-made.


- Fontaine, 1917.


- Le Grand verre (la mariée mise à nu par des célibataires même), 1913-1923.



- Étant donné 1°) La chute d'eau 2°) le gaz d'éclairage, réalisée entre 46 et 66 à New-York et révélée au public en 1968, considérée comme sa dernière œuvre.


Quelques œuvres de Marcel Duchamp :

- Nu debout, 1910. Huile sur carton.
Période érotique, a fait une série de tubs qui n'est pas sans rappeler celle de Degas non cité au cours de l'exposition.


- Nu descendant un escalier, 1912.
Période cubiste cinétique.

 - Jeune homme triste dans un train, 1911-1912.
Période cubiste cinétique. Ce tableau est censé représenter un jeune homme triste en train de fumer une cigarette dans un wagon (autoportrait). Je vois très bien le wagon en mouvement mais rien du jeune homme en train de fumer. Une dame très sympa m'a prêté son audioguide : ça ne m'a pas plus aidée hélas à repérer quoi que ce soit. Une jeune femme a dit qu'elle voyait très bien le jeune homme. La guide a dit qu'il était vain de le chercher. Ah ah, sacré Marcel.



- La Broyeuse de chocolat, 1913.
Il a vu cette machine dans la vitrine d'une pâtisserie en Normandie.
Je pensais avoir pris une photo mais je l'ai apparemment perdue, ça me contrarie.


- Mariée mise à nu par ses célibataires même (date ?)


- Les neuf moules mâlic, 1914-1915.
Copié-collé du site de Beaubourg :
"Monumentale peinture sur verre, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même( Le Grand Verre, 1915-1923, Philadelphia Museum of Art), l’œuvre la plus ambitieuse conçue par Marcel Duchamp, illustre l’impossible accouplement d’une « Mariée », soumise aux avances d’un groupe de « Célibataires ».
Au nombre de neuf, les membres de cette horde sauvage sont cantonnés, piégés, dans la partie basse du Verre. Avant la mise en chantier du Grand Verre lui-même (chantier qui durera de 1915 à 1923, date à laquelle l’œuvre sera considérée comme « définitivement inachevée »), Duchamp, avec les Neufs Moules Mâlic (cat. rais. 1, no328) se livre à une étude de ce qui apparaît comme le moteur, la centrale énergétique de sa grande machine (c’est bien de la mécanique amoureuse que traite Le Grand Verre).
Les « Célibataires » deviennent des « Moules Mâlic », des « matrices d’Éros », selon la loi de leur seule fonction qui est de former (mouler), un « gaz », collecté au sommet de leurs têtes, par un réseau de tubes nommés, comme il se doit, « capillaires ». Ce « gaz », congelé, réduit en paillettes, transformé en un nuage épais, sera expédié vers la « Mariée », provoquera son « épanouissement ». Avec ses Célibataires, Duchamp a voulu donner de la masculinité une image grotesque. Chacune de ses figures incarne une fonction de pouvoir, revêt un uniforme « viril ». Duchamp les a identifiées à leur revers : « cuirassier, gendarme, larbin, livreur, chasseur, prêtre, croque-mort, policeman, chef de gare ». Il a fait de la partie supérieure de son Grand Verr eun espace féminin, éthéré, placé sous le sceau de la spiritualité. Il lui a opposé sa partie inférieure, sa « machine célibataire », qu’il a qualifiée de « grasse et lubrique ».
Longtemps propriété de l’irréductible célibataire Henri-Pierre Roché, les Neuf Moules Mâlic ont été acquis par Alexina Duchamp (épouse de l’artiste), en 1956. Marcel Duchamp, grâce à sa « Mariée », a retrouvé ses « Célibataires ».

- Le Grand verre, 1913-1923 ou la Mariée mise à nu par ses célibataires même.
Œuvre qui l'a occupé pendant dix ans, insiste pour qu'on lise ses notes de 1934 : "La Boîte verte".
"Interprétation mécanique et cynique du phénomène amoureux ; refoulé incestueux ; poétique mallarméenne de la désincarnation ; machine célibataire à l'intérieur d'une économie libidinale".
L'œuvre est inamovible et se trouve au Musée de Philadelphie ; les reproductions sont autorisées par Duchamp.
La partie supérieure symbolise "la Célibataire ; la pureté, la Vierge arrivant au terme de son désir de jouissance".
La partie inférieure symbolise  "la Mariée" et son "épanouissement".

À venir (avec un peu d'optimisme) : le résumé du Grand verre, visite guidée, de Jean Suquet.

Quelques influences picturales de Marcel Duchamp :

- Félix Jacques Moulin, Reflet au miroir, Narcisse, 1850.

- Manet, impressionniste.

- Matisse et Derain, Fauvisme, Scandale de la "Cage aux Fauves", 1905.

- Matisse, Le Luxe, 1907 ;

  

- Matisse, la Danse, 1909



- Matisse, la Musique, 1910 (œuvres absentes dans l'expo).

- Odilon Redon versus Cézanne (qui lui, influence les jeunes cubistes).

- František Kupka dit François Kupka (peintre tchèque mort à Puteaux), Les Nénuphars, 1900. Aquatinte en couleurs sur papier.

- Georges Braque, cubiste, qu'il considère comme un chimiste ayant travaillé sur les combinaisons de couleurs et d'huile ; sa peinture, comme une géométrie sans théorie.

- Fernand léger, à propos de qui il remarque qu'il n'a jamais peint de cubes (pour un cubiste).

- Francis Picabia, Portrait de Marie Laurencin, four in hand, 1916-1917.
Une phrase lisible : "À l'ombre d'un boche".
À propos de Picabia qui est son ami : "Francis Picabia est une vis qui a des vices", 1949.
Rappel : Marie Laurencin est la muse de Guillaume Apollinaire.  Elle est peintre et poète elle-même et j'ai raté une des rares expositions qui lui était consacrée au Musée Marmottan Monet en 2013 (quel dommage !).

- Georgio de Chirico, qui a évité le fauvisme, le cubisme et a inventé la peinture métaphysique (j'aime beaucoup les concepts de Chirico mais je trouve sa peinture froide et manque d'humour).

- Lucas Cranach le jeune, peintre allemand du XVIème siècle, pour la couleur de la chair de ses nus. Duchamp a vécu à Berlin.

Exemple non présent dans l'expo : Les trois grâces.

- Vassily Kandisky, peintre russe. Berlin est le berceau de l'abstraction où Kandisky s'est rendu (avant Paris).

- Alberto Martini, série1904-1906 :

- La Parabole des célibataires, 1904.

- L'amante abandonnée, 1906.

- La Vierge vendue, 1905.


- La Vénus exhumée, 1904.

- André-Pierre Pinson, Femme assise anatomie du thorax et de l'abdomen, 1750.

Quelques influences littéraires de Marcel Duchamp :

La littérature autour du thème de la machine l'a influencé :

- L'Ève future, 1886, d'Auguste de Villiers de l'Isle-Adam (auteur pré-symboliste et ami proche de Mallarmé), dont le résumé sur Wikipedia m'incite à penser qu'il devrait faire partie de ma bibliographie sur la thématique de "l'Amour d'une image dénuée de raison" :
"Le jeune Lord Ewald tombe amoureux d'une femme très belle mais très sotte. Afin de remplacer cette femme dans le cœur du jeune homme, l'ingénieur Edison fabrique de toutes pièces une andréide qui ressemble physiquement à son modèle humain, mais qui lui est spirituellement bien supérieure."

- Le Surmâle, d'Alfred Jarry, 1902.
Résumé : traite de l'amour et des performances sexuelles de l'homme. Le surmâle est l'homme qui, nourri d'une alimentation spéciale, "la perpetual-motion food", peut faire l'amour plusieurs fois, tel une machine.
« C'est cette passivité de pierre qui tombe que l’homme et la femme appellent l'amour". 

- Impressions d'Afrique, Raymond Roussel, 1009.
Roman écrit sous contraintes. Il faut commencer à la page 147, soit la deuxième partie du roman.
Œuvre reconnue des Surréalistes, Alain Robbe-grillet et de l'Oubapo (ouvroir de bandes dessinées potentielles). A fortement influencé l'œuvre du Grand verre.

- Stéphane Mallarmé, poète symboliste.

- Jules Laforgue (il aime surtout ses titres de poèmes qu'il juge contemporains, mélancoliques et ironiques). Je suis d'accord : moi aussi j'adore ses titres et pas sa poésie (sans doute étais-je trop jeune, je le relirai un jour), j'ai échoué en colle sur un de ses poèmes, je ne me souviens même plus duquel.

Exemples de titres originaux de poèmes issus du recueil, Les Complaintes, 1885 :

Complainte des pubertés difficiles.
Complainte de l'automne monotone.
Complainte des nostalgies préhistoriques.
Complainte du pauvre Chevalier-Errant.
Complainte des formalités nuptiales.
Complainte des Blackboulés.
Complainte du Vent qui s'ennuie la nuit.
Complainte du pauvre corps humain.
Complainte des Grands Pins dans une villa abandonnée.
Complainte de la ville de Paris.
Complainte des Débats mélancoliques et littéraires.
Complainte des Complaintes.

Je reviendrai sur lui plus tard (un jour).

- Guillaume Apollinaire, son ami. "Zone", premier poème d'ouverture d'Alcools, 1913.

Extrait (mais c'est bien sûr le décalage entre le passé et la modernité qui intéresse Duchamp) :

Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps
Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté

Charles Webster (prêtre anglican théosophe excentrique) et Annie Besant (écrivain féministe socialiste britannique théosophe), Les Formes-Pensées, 1905.
L'extrait donné dans l'expo est celui portant sur la symbolique de la couleur jaune, symbole de l'intelligence.  
L'œuvre intégrale traduite de l'anglais ici :

La signification des couleurs selon ce livre contient des associations très communes mais propose des interprétations originales à partir des combinaisons entre les couleurs. Celles-ci étant très complexes (et drôles), je ne reprends que les idées communes :

Noir = haine, méchanceté.

Rouge = colère ; passions animales ; désirs sensuels.

Brun clair = avarice.

Gris profond = dépression.

Vert = adaptation ; sympathie.

Rose = affection. Rose + gris = amour égoïste. Rose + bleu = amour fraternel de tous les hommes.

Orange = Ambition ; Orgueil.

Jaune = intelligence. Jaune ocre foncé : Intelligence + égoïsme. Jaune clair : intelligence spirituelle pure.

Bleu = dévotion ; sentiments religieux. Bleu + gris = fétichisme teinté de crainte, etc.

Violet = Affection + adoration.


Extrait choisi par moi :

"Par conséquent, la pensée rebondit vers celui qui l'a générée avec une

force proportionnelle à l'énergie employée pour la projeter. C'est pourquoi

il est dit qu'un cœur pur et un esprit élevé sont les meilleurs protecteurs

contre l'assaut des pensées de haine, car le cœur et l'esprit purs construiront

un corps astral et un corps mental composés de matière fine et subtile, et ces

corps ne peuvent répondre aux vibrations qui appartiennent à la matière

lourde et grossière. Si une pensée haineuse, mise en mouvement pour des

fins perverses, se trouve frapper un corps pur comme celui dont nous venons

de parler, elle est repoussée et rebondit en arrière de toute son énergie ; elle

prend la ligne de moindre résistance qu'elle vient de traverser et, arrivant

jusqu'à celui qui l'a générée, le frappe."

Le style est totalement plagié par Marcel Duchamp, l'effet est comique. 


- Jean du Breuil, La Perspective pratique nécessaire à tous les peintres, 1663.

- Salomon de Caus, La Perspective avec la raison des ombres et des miroirs, 1612.

Autres influences de Marcel Duchamp :

- L'érotisme

- Les échecs : fasciné par les pièces du jeu ; il y consacre de nombreuses œuvres et l'on peut voir une sculpture très travaillée de son frère d'une pièce de cavalier, le Cheval majeur par le frère de l'artiste, Raymond-Duchamp Villon (Sabine l'aime beaucoup) :


Je pensais l'avoir pris en photo mais point de trace, zut !

- L'ésotérisme

Assistant à la Bibliothèque Sainte-Geneviève de mai 1913 à juin 2015, avant son départ aux États-Unis, il dévore tous les livres concernant :

- la Géométrie
- les Mathématiques
- la Perspective
- l'Optique

Il s'intéresse particulièrement à la géométrie à quatre dimensions.

- La Pataphysique.

Ce que m'inspire Marcel Duchamp:   

            Marcel Duchamp est un intellectuel de première réduit à tort comme un artiste rebelle et provocateur produisant des œuvres absurdes.

            Il vient d'une famille bourgeoise d'artistes à commencer par son grand-père maternel, sur sept petits-enfants dont il fait partie, quatre sont devenus des artistes dont un frère sculpteur et une sœur, peintre. Il réussit brillamment son baccalauréat mais échoue à l'entrée des Beaux-Arts (!!!) et est contraint de travailler dans une imprimerie à Rouen avant d'obtenir son diplôme d'impression de gravures : c'est un autodidacte.

            Il s'est forgé son propre savoir savant en lisant tout ce qu'il pouvait lire sur la géométrie et plus particulièrement sur la perspective et l'optique à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.

            Je comprends qu'il est dit de Marcel Duchamp qu'il a "tué la peinture" : il a tout intellectualisé. C'est à cause de lui si l'Art est devenu une affaire conceptuelle et intellectuelle. C'est l'Art invisible. C'est à cause de lui, l'autodidacte, s'il faut posséder un bagage en philosophie et géométrie pour parvenir à comprendre une œuvre contemporaine qui ne représente plus rien de reconnaissable dans le réel. C'est lui l'autodidacte qui a influencé l'art moderne d'aujourd'hui. Faire des études d'arts plastiques aujourd'hui, ce n'est pas savoir dessiner, c'est maîtriser les techniques du passé histoire de prouver que l'on est au courant de la conception de l'Art selon ses prédécesseurs et savoir réfléchir, penser, réagir de façon moderne par rapport à notre époque.  

            Marcel Duchamp m'inspire ce que la poésie m'inspire. Sortir du carcan de la communication et innover pour exprimer son univers personnel. Duchamp est à la peinture ce qu'est Mallarmé à la poésie.

            Je n'aimais pas Duchamp avant parce que je ne savais rien de lui hormis ses deux ready-made les plus célèbres dans mes manuels d'histoire : Fountain (Fontaine mais ce sont les New-Yorkais qui ont popularisé Duchamp) et Porte-bouteilles.

            J'aime Duchamp aujourd'hui grâce à cette exposition (merci Beaubourg et mon amie Sabine qui m'a permis d'y accéder gratuitement parce que oui je suis une néo-prolétaire n'ayant pas accès à la culture facilement) parce qu'il m'inspire l'idée de créer mes propres œuvres même si hélas, je n'agis pas pour l'instant. Merci Marcel, tu es un génie, c'est vrai. Ce ne sont pas tes œuvres que j'admire, c'est ton cheminement, ta singularité, ta curiosité vers le savoir, ta créativité, ton humour. Merci.


Souvenirs de l'expo Marcel Duchamp :

 - Le Grand verre, visite guidée, de Jean Suquet, Editions L'Échoppe, collections Envois, 1992.
3,50 euros (vendu 6 euros sur Amazon).


- Une carte postale représentant le flacon/la fiole avec inscrit "Air de Paris" visible dans sa boîte.

J'aurais aimé acheter :

 - Marcel Duchamp, Francis Olislaeger, Éditions du Centre Georges Pompidou, octobre 2014 (créé pour l'exposition).
20 euros (19 sur Amazon).