Un blog pour se remuer les neurones et se secouer les fesses !
Un blog pour encourager tous ceux qui n'ont pas envie de se laisser aller avec non-garantie de succès, ni pour eux, ni pour moi-même. ;-)

mardi 5 décembre 2017

POEME : LA PROSE DE L'AFFAMEE.

La Prose de l’Affamée.

À chaque fois que je mange une pizza,
J’ai l’impression de me muter en tortue Ninja.

À chaque fois que je mange des carbonaras,
J’ai l’impression d’avoir des lardons dans le bidon
Qui se taillent le bout de gras.


À chaque fois que je mange un kebab,
Je vois mon mektoub épique transformé en conglomérat de graisses colorées, affables,
Au bout d’une pique, tranché au sabre,
Telle la tête de Saint Jean-Baptiste servie sur un tas de frites, sauce samouraï.


À chaque fois que je mange des sushis,
Je me réduis en vomi de bouillie de riz humaine, hommelette sans défense, sans avocat.

Hamburger < Château construit sur un marécage / Étymologie très intéressante d’un point de vue métaphorique mais sans aucun rapport gastronomique / Et ta sœur à Hambourg, elle... ? / Calembour -gras, encore- qui écœure /Etc.

Trop de fatigue nuit à l’inspiration culinaire.
Trop de travail nuit à l’imaginaire.
L’estomac vide dénué d’envie particulière
Dénude l’imagination dans une autre sphère.


Je rêve d’un mari ex-violoncelliste et star du X
Reconverti pour raison économique en cuistot altruiste
Pour moi aux p’tits oignons, cela va de soi ! Rhô...
Dois-je le chercher noir ébène et en Libye ? Do
Ré Mi Fa Sol La Si-tude, Sol-itude, moderato cantabile crescendo
D’un ventre vide émane ce chant-soliloque tragique.
De combler la vacuité, la faim justifie les moyens comiques.


En mon fort intestin grêle, un vers solitaire insatiable,
Qui, à défaut de nourritures terrestres valables
Digère des gros maux en mots, en vers mi-sel,
En vers mi-beaux, en vers mi-sots.
Du Syndrome de Don Quijote
Au Syndrome du côlon irritable
Il n’y a qu’un pas qui trébuche, un pet qui s’envole, un son qui rote.


« Pas la peine de se mettre la rate au court bouillon.
Inutile de se faire de la bile », dit Sybille, « Allons bon,
Halte à la mélancolie débile », me répète-t-elle, « Fi ! ».
Nostalgie présente néant-moins de feux mes poteaux
Et potesses avec qui je partageais le Sel de la vie,
Nécessité lasse d’un compagnon, d’un alter ego,
Pour aspirer à deux la substantifique moelle
Ne pas faire de vieux os comme ça,
Ne pas faire long feu ainsi,
J'ai trop mariné et j’ai le mal de mer
Transie de tiédeur à force de nager dans le désert
D’une choucroute sans garniture,
Même réchauffée mille fois, sans cœur,
Sans épices salvatrices, j’ai perdu ma saveur
Penser à se faire la malle sans fioritures
Avant que les braises qui rougeoient
Ne s’éteignent dans un futur sans rime.


Paris, le 5 décembre 2017, 1h44 (en cours d'amendement).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire